Quelle est votre appréciation générale par rapport aux résultats de 2012 de l’ONCF et quelles sont vos prévisions pour 2013 ?

  En termes de budget 2013, nous sommes sur la même lancée que l’année précédente et donc nous comptons investir quelques 7 milliards de DH. En ce qui concerne le chiffre d’affaires, nous tablons sur une amélioration d’au moins 3%. Cela dépend bien sûr d’un certain nombre de facteurs donc nous restons assez prudents et réalistes pour éviter une dérive au niveau des charges de manière à pouvoir les optimiser. De ce fait, nous resterons sur la lancée des performances réalisées en 2012.

Pour ce qui est de l’exploitation, nous essaieront de réaliser les mêmes performances qu’en 2012 et donc en termes d’investissement je pense que 2013 sera une année de croisière où nous atteindrons une certaine maturité concernant l’avancement de notre programme de développement.  

  Quelle est la place que prend la logistique au niveau de l’ONCF et que comptez vous réaliser en 2013 concernant cette activité ? 

  Aujourd’hui, nous nous positionnons stratégiquement au niveau de la logistique et donc l’activité marchandises est en train de muter vers la logistique. Ce n’est pas un choix, cela se fait par la force des choses.  Aujourd’hui, les gens achètent la prestation logistique en chaine intégrée et non uniquement un maillon qui est le transport. Du coup, nous sommes dans cette logique de placer le maillon ferroviaire dans une chaine logistique globale. Soit en partenariat avec les gestionnaires d’autres maillons de la chaîne logistique, soit par une intégration et un apprentissage du savoir-faire des autres maillons.  

  Comment cela se traduit-il sur le terrain ? 

  Nous sommes actuellement en train de développer un réseau de ports secs. Le port sec d’Aïn Sebaa est déjà opérationnel depuis 2009, et pour ce qui est du développement des zones d’entreposage, la première phase de la zone logistique adossée au port sec sera opérationnelle en juin 2013. Les ports secs de Marrakech et Fès suivront.

  Nous sommes  également en train de construire un hub aux standards internationaux à Ain Sebaa, qui sera également opérationnel en juin 2013.

  Je pense que dans les 3 années à venir, l’ONCF, que ce soit au niveau des ports secs ou de la partie logistique proprement dite, ou via sa filiale Carre sur la messagerie… se positionnera comme opérateur de référence dans la stratégie nationale de la logistique.

  Nous assistons à la naissance de nombreux parcs logistiques, dont le plus récent est Logiprod. Quel est le positionnement de l’ONCF par rapport à ce type de projet ?

  Nous avons une mission d’opérateur logistique à proprement parler. C'est-à-dire que concernant les entrepôts que nous développons, certains seront gérés par l’ONCF. Mais parallèlement, nous sommes des aménageurs, compte tenu de notre foncier, de parcs logistiques que nous mettrons à disposition des logisticiens.

  Donc vous allez également être prestataire…

  Nous avons des sites qui sont très bien situés par rapport aux routes, aux autoroutes, et qui sont desservis par la voie ferrée avec un port sec. D’ailleurs c’est pour cela que nous considérons que la meilleure zone logistique de Casablanca est la zone ONCF à Aïn Sebaa, tout près de la voie express… Donc nous considérons qu’en termes de valeur ajoutée de la zone, nous sommes, compte tenu de cette situation, dans une position privilégiée.

Sans compter que notre site d’Aïn Sebaa compte près de 40 hectares, avec des entrepôts sur 2 à 3 hectares, donc la massification optimise les opérations.  

  Qu’en est-il de vos autres zones logistiques ? 

  Par la suite, nous développerons quelques 100 hectares à Zenata, qui est un parc de 350 hectares. Là encore, nous mettrons en place des entrepôts que nous développerons nous même, mais également d’autres entrepôts (via des montages financiers) ou des terrains viabilisés à disposition de développeurs.

  Nous arriverons alors à mutualiser un certain nombre de charges qui se traduiront par une optimisation du coût au client final. Ce qui permettra d’arriver à l’objectif de la stratégie nationale de la logistique qui consiste en une réduction du coût de la logistique de 20% à 15%.  

  L’un des objectifs de la visite du président François Hollande au Maroc est de faire de notre pays le bras de son développement africain. Pensez-vous faire partie des signataires des conventions qui découleront de ce nouveau partenariat ? 

  L’ONCF assure la présidence de l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC) Afrique, donc nous avons déjà une stratégie de développement du rail en Afrique à l’horizon 2025.

  Parallèlement, nous développons avec la Société nationale des chemins de fer française (SNCF) un institut de formation ferroviaire pour former les cheminots français au Maroc et qui sera opérationnel à la fin du mois. Il formera également la région Maghreb, l’Afrique et sera même ouvert aux européens. La signature devrait d’ailleurs se faire, normalement, à l’occasion de la visite du président français.