Spanghero : le scandale de la viande de cheval menace 2/3 des emplois

Deux tiers des 240 salariés de Spanghero, à Castelnaudary dans l'Aude, risquent de perdre prochainement leur emploi, la société spécialisée dans les plats cuisinés n'étant pas parvenue à surmonter le scandale de la crise de cheval.

Spanghero : le scandale de la viande de cheval menace 2/3 des emplois

Le 26 avril 2013 à 14h57

Modifié 26 avril 2013 à 14h57

Deux tiers des 240 salariés de Spanghero, à Castelnaudary dans l'Aude, risquent de perdre prochainement leur emploi, la société spécialisée dans les plats cuisinés n'étant pas parvenue à surmonter le scandale de la crise de cheval.

 

L'activité actuelle ne permet de faire travailler que 50 à 80 personnes et, dès lors, 160 emplois sont sur la sellette, ont expliqué vendredi à l'AFP plusieurs représentants syndicaux à l'issue d'une réunion avec la direction.

« On vient de faire le point avec la direction sur le tonnage que l'on réalise quotidiennement, ce qui équivaut à un nombre de postes d'opérateurs qui nous fait dire que, au plus, on va rester sur le site à 80 », a dit Jean Aparicio (FO).

Comme on l'interrogeait sur le sort réservé aux 160 autres salariés de l'entreprise, M. Aparicio a répondu : « Dans un premier temps, ils vont aller au Pôle Emploi ». « Nous, notre espoir c'est de trouver un repreneur qui fasse redémarrer l'activité pour réintégrer la totalité ou une grande partie de ce personnel », a-t-il expliqué. Mais, a-t-il reconnu, personne ne s'est manifesté à ce jour. « On ne peut pas continuer comme ça, les volumes ne sont pas au rendez-vous », a renchéri Claude Hill (CFDT).

L'administrateur judiciaire devrait convoquer très prochainement un comité d'entreprise pour débuter la mise en œuvre d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), ont estimé les syndicalistes.

Spanghero, propriété de la coopérative basque Lur Berri, revendiquait 360 salariés quand elle a été frappée de plein fouet par le scandale. Maintenant qu'elle ne recourt plus aux contractuels ou aux intérimaires faute d'activité, ils ne sont plus que 240.

Une cinquantaine d'entre eux sont venus se présenter face aux caméras pour réclamer de Lur Berri et des pouvoirs publics « que les 160 victimes annoncées de cette affaire soient indemnisées à la hauteur du préjudice subi ».

Un sentiment de résignation teinté de fatalisme dominait les discussions des salariés, qui préféraient mettre l'accent sur les conditions de départ des futurs licenciés plutôt que sur la sauvegarde des emplois dans cette région qualifiée par eux-mêmes de « zone sinistrée ».

Lundi, trois jours après l'annonce de la liquidation judiciaire et de la mise en vente de l'entreprise, le gouvernement s'était pourtant engagé à se battre à leurs côtés. Spanghero est aux abois depuis qu'elle a été désignée, à la mi-février, comme un responsable primordial du scandale européen de la viande de cheval. Spanghero est surtout spécialisée dans la transformation de viande et la fabrication de plats préparés. Mais c'est dans le cadre de son activité mineure de négoce de viande qu'elle est accusée d'avoir sciemment revendu du cheval à la place de bœuf à des entreprises produisant elles-mêmes des plats cuisinés pour de grandes marques ou de grands distributeurs.

L'entreprise a toujours protesté de sa bonne foi et dit avoir été victime des intermédiaires de la filière.

Déchue de ses agréments pendant quatre jours en février, elle espérait remonter la pente après en avoir récupéré la plupart. Mais les efforts pour faire revenir ses clients ont été torpillés le 19 mars par une nouvelle révélation: au cours des inspections menées en février, on avait aussi découvert chez Spanghero 57 tonnes de viande de mouton britannique prohibée.

Les clients de Spanghero se sont détournés de ce fournisseur. L'usine tourne au ralenti et perdrait 200.000 euros par semaine. La perspective d'un plan social est depuis sur toutes les lèvres.

« J'aimerais que les gens qui soient licenciés ne partent pas avec une main devant, une main derrière, c'est-à-dire les indemnités légales. Il faut que Lur Berri prenne en considération qu'on est dans un bassin où il n'y a pas beaucoup de travail. J'estime que deux ans de salaire, en partant, c'est un minimum », a déclaré M. Hill.

Spanghero est un poids lourd de l'activité économique dans un département qui accusait fin 2012 un taux de chômage de 13,5% (9,9% en moyenne nationale). Castelnaudary a encaissé fin 2012 l'annonce de la fermeture de son abattoir. Elle vient d'apprendre la fermeture de son commissariat. Le maire Patrick Maugard a depuis rendu sa carte du Parti socialiste pour protester contre cette dernière mesure.

 

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