Croissance durable: les nouvelles démocraties arabes ont du chemin à faire

Les pays du printemps arabe ont encore beaucoup de chemin à faire pour renouer avec une croissance économique durable, alors que l'instabilité et l'insécurité effarouchent toujours investisseurs et touristes, a prévenu vendredi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).  

Croissance durable: les nouvelles démocraties arabes ont du chemin à faire

Le 10 mai 2013 à 15h32

Modifié 10 mai 2013 à 15h32

Les pays du printemps arabe ont encore beaucoup de chemin à faire pour renouer avec une croissance économique durable, alors que l'instabilité et l'insécurité effarouchent toujours investisseurs et touristes, a prévenu vendredi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).  

Dans l'ensemble des pays d'Europe de l'Est, d'Asie centrale et du sud de la Méditerranée dont elle s'occupe, la Berd prévoit désormais une croissance économique de 2,2% cette année, soit bien moins que les 3,1% qu'elle avait prévus en janvier. Fondée en 1991 pour favoriser le passage des pays de l'ex-bloc soviétique à l'économie de marché, la banque a étendu récemment ses interventions au sud de la Méditerranée. Les quatre pays de cette région où la Berd a commencé à intervenir l'an dernier - Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie - ont également vu leurs perspectives économiques abaissées dans l'ensemble en raison de l'instabilité politique et des problèmes de sécurité qui affectent certains d'entre eux.

«Les investisseurs potentiels sont attentistes avant la résolution des incertitudes politiques et économiques et des clarifications sur le changement de direction», a expliqué le président de la Berd, Suma Chakrabarti, à l'ouverture de l'assemblée générale de l'institution à Istanbul.

Les perspectives apparaissent en particulier moroses pour l'Égypte, dont le PIB devrait croître de seulement 2% en 2013, contre 3,8% attendu en janvier, alors que le tourisme et les investisseurs restent dissuadés par la situation toujours instable dans le pays dans le sillage du «printemps arabe».

L'agence de notation financière Standard and Poor's a récemment enfoncé la note du pays dans la catégorie spéculative, face à l'incapacité du gouvernement à faire face aux impératifs budgétaires. Le Premier ministre égyptien Hisham Qandil, présent à Istanbul, a reconnu l'existence de difficultés dans les nouvelles démocraties arabes mais a demandé du temps. « Nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes économiques en plus des problèmes politiques: la pauvreté, le chômage, et cela a été aggravé par la période de transition, parce que les transitions sont par nature un peu volatiles », a-t-il souligné. « Vous pouvez demander à nos collègues d'Europe de l'Est ce qu'ils ont dû traverser pendant leurs transitions", a ajouté M. Qandil.La mise en place de réformes structurelles prennent du temps dans ce contexte, a-t-il argumenté, alors que depuis plusieurs mois le pays est engagé avec le Fonds monétaire international (FMI) dans de difficiles discussions autour d'un prêt important assorti d'un programme de réformes économiques.

Mais l'Égypte est déterminée à mettre en place son propre programme économique à son rythme « avec ou sans le soutien du FMI», a insisté M. Qandil. Son homologue tunisien, l'islamiste Ali Larayedh, a pour sa part assuré que «la Tunisie est maintenant en bonne voie malgré nombre de difficultés et de défis", et même si la reprise est «lente».

La Berd a souligné que l'instabilité politique et la sécurité y posent toujours problème, tandis que le déficit budgétaire se creuse en raison des dépenses sociales. «Nous continuons à apporter une attention particulière aux populations aux bas revenus» et aux régions moins développées, deux ans après la révolte de 2011 qui avait conduit à un changement de régime, a revendiqué M. Larayedh.

La Turquie, pays hôte de la réunion de la Berd dont l'économie reste solide, s'est faite l'avocate des pays arabes confrontés à des changements de régime. «Quand on évalue l'évolution dans la région, rappelons-nous que la démocratisation est un processus long et difficile», a plaidé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.


 

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