« Si l’on s’en tenait à ce qu’on a pu lire dans la presse au cours des dernières 48 heures sur le plan textile 2025, on aurait l’impression que tout est finalisé. Loin s’en faut », nous déclare Mohamed Tazi directeur général de l’Associationmarocaine des industries du textile et del’habillement (AMITH).

Il considère que tout ce qui a été réalisé à ce jour concernant le Plan textile 2025 est certes très important, mais que c’est maintenant que commence le véritable travail.

La prochaine étape étant la mise en place d’un plan d’action, en affinant avec les autres départements ministériels et administrations le paramétrage des actions et des mesures afin d’en lancer l’exécution et d’assurer la réalisation des objectifs escomptés.

Devenir un acteur de référence à l’échelle régionale et internationale

Les grandes lignes du Plan textile, dont l’objectif est d’accélérer la croissance du secteur et de ses acteurs à l’horizon 2025, ont été présentées au ministre de l’Industrie Abdelkader Amara lors d’une réunion avec les industriels en fin de la semaine dernière.

L’enjeu étant de permettre au Maroc de devenir un acteur de référence à l’échelle régionale et internationale, le Plan textile 2025 est donc qualifié d’ambitieux et de ciblé par Abdelkader Amara, qui prévoit l’augmentation de la taille du secteur.

Ce plan ambitionne en effet d’atteindre un PIB de 48 milliards de DH, et des exportations de 85 milliards de DH. Côté emploi, le programme dédié au textile marocain vise à créer jusqu’à 250 000 postes directs.

« La vision 2025 veut ainsi donner un nouveau souffle au textile marocain, une industrie qui a souffert de la crise et qui s’en remet tout doucement », estime Mohamed Tazi.

Axée sur trois volets – le textile habillement, le textile maison et le textile à usage technique - la stratégie 2025 du secteur n’est cependant pas liée exclusivement à l’export et concerne également le marché local.

« Si ce marché représente aujourd’hui 40 milliards de DH, notre ambition est  d’atteindre 90 milliards de DH à horizon 2025 », exprime Mohamed Tazi. Et d’ajouter : « ce n’est qu’en réalisant cette double performance que le secteur pourra se positionner comme un secteur pionnier dans l’industrie marocaine ».

La phase de paramétrage durera jusqu’à fin juin 2013

Au niveau de l’agenda, la phase de syndication autour du paramétrage et l’affinement des mesures démarrera dans les tous prochains jours. Un cycle qui devrait en principe s’achever fin juin 2013. La conclusion de l’accord avec les pouvoirs publics, qui définit les engagements de chacune des parties, interviendra par la suite.

« Nous espérons, si tout se déroule comme prévu, la mise en place des premières mesures du dispositif du plan textile 2025, début 2014 », indique Mohamed Tazi.  

Rappelons que les  travaux analytiques visant à mieux comprendre les enjeux du secteur et confirmer les tendances internationales ont démarré en septembre 2012. « Nous avons réalisé un diagnostic sans tabou du secteur et avons mis le focus sur les modèles économiques gagnants en matière de textile, principalement la Chine, la Turquie, et l’Italie avec un pilotage co-présidé avec le Ministre de l’Industrie », nous explique Mohamed Tazi. Un travail intense, qui a impliqué les experts nationaux et internationaux sur les modèles de l’amont, les textiles à usage techniques et l’informel,  avec une démarche participative ayant associé quelques 200 professionnels du secteur.

Selon le DG de l’AMITH, c’est cette démarche qui a permis d’avoir une vision solide autour de l’ambition forte des opérateurs où l’enjeu phare consiste à transformer un secteur atrophié en secteur entier pour pouvoir bénéficier des nouvelles fenêtres d’opportunité à l’international.

Cependant, Mohamed Tazi insiste sur le fait qu’il faut également mobiliser les acteurs publics et privés sur le long terme pour pouvoir réaliser le programme dans les délais prévus.

Sans oublier la communication et la mobilisation des acteurs autour de l’investissement, des emplois, de la quête de valeur ajoutée autour d’une offre adaptée et plus d’agressivité commerciale sur les marchés. « La tâche est loin d’être simple, d’où l’importance de la mise en place rapidement d’une structure dédiée dotée de ressources suffisantes » conclut le DG de l’AMITH.