Bientôt un label pour la truffe marocaine

L'édition 2014 du Siam verra la consécration de la truffe marocaine par un label de qualité. Le Maroc essaie tant bien que mal de s'affirmer sur le marché difficile du « diamant noir. »

Bientôt un label pour la truffe marocaine

Le 17 mai 2013 à 11h51

Modifié 17 mai 2013 à 11h51

L'édition 2014 du Siam verra la consécration de la truffe marocaine par un label de qualité. Le Maroc essaie tant bien que mal de s'affirmer sur le marché difficile du « diamant noir. »

Les producteurs de truffes marocaines, ou terfass, devront encore patienter une année avant de recevoir leur label “appellation géographique” (AG) au même titre que la pomme de Midelt, l'huile d'olive de Ouezzane ou encore les dattes de Tata, distinguées au cours du dernier Salon international de l’agriculture de Meknès.

“A l'heure actuelle, nous étudions ce dossier sur la base de critères stricts, qui retiennent la réputation du produit, le sérieux et la méthode de production suivant un certain cahier des charges”, affirme Khadija Bendriss, responsable de la labellisation des produits au niveau du ministère.

Terfass en mal d'identité

Pour les trufficulteurs locaux, ce label est surtout l'occasion de redorer le blason du terfass cultivé dans la région de l'Oriental, la fôret de Maâmora et le littoral. S’il connaît un franc succès sur le marché national, le terfass peine à s'imposer à l'étranger. La France, premier trufficulteur avec près des deux tiers de la production mondiale, distingue entre la truffe et le terfass, succédané du précieux diamant noir. “Gustativement, le terfass dégage beaucoup moins d'arôme et s'apparente davantage à la truffe blanche d'Alba, produite dans le Piémont italien”, explique Michel Courvoisier, directeur de la Fédération française des trufficulteurs (FFT).

Par conséquent, concurrencer la prestigieuse truffe noire du Périgord n'est pas une sinécure : son prix au kilogramme oscille autour de 600 euros et peut flamber à plus de 15 000 euros les années de mauvaise récolte, son marché demeurant ainsi totalement tributaire des aléas climatiques.

Dans une conjoncture aussi symptomatique, les caractères qualitatifs du terfass, même médaillé, ne suffiront sans doute pas à convaincre les grosisstes européens. On ne peut pourtant soustraire tout intérêt à la labellisation : “En recevant ce label de qualité, le terfass marocain se distinguera de ses voisins méditerranéens”, rassure Michel Courvoisier.

Il profitera en tout cas à la truffe blanche, produite dans la région Doukkala-Abda et essentiellement destinée à l'exportation. Elle s'assurera au moins une assise régionale, voire continentale. En effet, la forte présence africaine au dernier salon de l'agriculture conforte les ambitions commerciales trufficoles en ouvrant de nouveaux marchés.

Valorisation par l'étiquette

Introduite en 2008 par la loi 25-06, la labellisation des produits du terroir demeure un processus relativement jeune. Pour autant, elle ne perd pas en mesure. Tout au contraire, elle est autant souhaitée que nécessaire, et soutient la stratégie ministérielle de miser sur les produits à forte valeur ajoutée, en accord avec le premier pilier du Plan Maroc Vert (PMV). 

En fait, le label servira surtout le marché national. D'une part parce que la demande y a toujours été plus forte que l'offre, et qu'en l'occurrence une truffe labellisée sera revalorisée par rapport à une autre qui serait standard ; d'autre part en raison de son affect sur l'environnement trufficole, pour lequel la labellisation constitue un outil de développement rural et régional.

Médaille d'or pourTifzouine

Un seul producteur marocain échappe à la mauvaise réputation du terfass. Médecin de profession, Abdelaziz Laqbaqbi a réussi en 1998 à introduire la truffe du Périgord au Maroc, pourtant célèbre pour être difficilement domesticable.

Primé en 2006 à la seconde édition du Siam, il cultive désormais sur 14 hectares du côté de Oudja la seule truffe noire autochtone du pays, dénommée truffe de Tifzouine, et fait du Maroc le premier pays africain et le cinquième au monde à s'imposer sur le très select marché de la truffe noire. “Avec en moyenne 600 kg par hectare, la trufficulture marocaine souffre d'une baisse vertigineuse de la production bien que la demande reste forte” explique-t-il.

Il annonce modestement que la bonne année agricole a permis de liquider la récolte pour 9000 à 12 000 DH/kg, soit dix fois plus que le terfass. Une vraie success story pour ce producteur qui, à l'aune du safran, ambitionne de fonder le musée de la truffe. Il semble en tout cas que celle de Tifzouine, bien qu'il n'en ait pas fait la demande, mérite bel et bien son label.

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