Ce 29 mai, l'organisation patronale a mis les bouchées doubles pour promouvoir son programme de valorisation des entreprises socialement responsables. Miriem Bensalah Chakroun, qui en est l'actuelle présidente, a ouvert la cérémonie devant une salle comble, en rappelant d'emblée que la RSE ne distingue pas entre les secteurs privé et public. Selon elle, cette responsabilité ne viendrait pas de la performance financière de l'entreprise privée, mais en serait le fondement.

«L'Etat doit aussi donner l'exemple»,a-t-elle noté avant de céder la parole au ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, bien obligé de rappeler l'attachement des pouvoirs publics aux valeurs de justice sociale et de protection de l'environnement.

Saïd Sekkat, chef d'entreprise dans le secteur de l'immobilier, ancien président de la Commission proximité sociale et actuellement à la tête de la commission RSE au sein de la CGEM, a très vite procédé à la présentation des 27 lauréats.

Label à la pelle

Sans doute par économie de temps, les trophées ont été directement remis aux patrons des quatre grands groupes ayant raflé la mise avec 17 entreprises primées : Cinq pour Managem, leader de l'exploitation minière et industrielle, l'ensemble des sociétés-filles du groupe Phone, lui-même filiale de Saham, sans compter celles du groupe AutoHall, distributeur de Ford et Mitsubishi, ainsi que deux sociétés de communication et de production du groupe A3/Rezo.

Le reste de la promotion n'est pas moins prestigieux. Saloua Karkri Belkeziz renouvelle son label pour GFI Informatique ; Maghreb Steel, Gharb Papier et Carton (GPC) ou encore Salam Gaz célèbrent également leur énième sésame.

Seules deux sociétés ont été primées pour la première fois : HPS, dirigée par l'ex-patron de la CGEM, Mohamed Horani, d'ailleurs absent à l'appel, il paraît que la présidence de l'organisation patronale mine les affaires. Enfin, et non des moindres : la bourse de Casablanca s'est vu remettre une médaille, à un moment où elle en a sans doute bien besoin.

Label affaire

Après la célébration, place aux débats. Pour discuter publiquement les mérites de ce label, deux panels ont été prévus au cours desquels les témoignages de patrons primés se sont mêlés aux réflexions de quelques spécialistes français de la question invités à l'occasion.

Dans une ambiance amicale, où la coordinatrice de l'évènement au sein de la CGEM s'est même vu offrir un trophée imaginaire pour sa bonne gestion, l'organisation patronale a réglé ses comptes avec ses membres en redorant le blason des plus mauvais élèves.

Presque sans le faire exprès, la patronne des patrons avait pourtant exprimé l'essentiel de cette conférence : «Nous croyons que ceux qui pourront résister à la crise, ceux qui font le choix au quotidien de la bonne gouvernance et de l'investissement dans le capital humain sont naturellement appelés à adopter la RSE».