Moratinos : la communauté internationale a raté son rendez-vous avec le Printemps arabe
La communauté internationale a, au demeurant, échoué à accompagner les développements du Printemps arabe et à favoriser l'aboutissement des transitions difficiles qui en ont découlé, a indiqué l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
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MAP
Le 24 juin 2013 à 12h15
Modifié 24 juin 2013 à 12h15La communauté internationale a, au demeurant, échoué à accompagner les développements du Printemps arabe et à favoriser l'aboutissement des transitions difficiles qui en ont découlé, a indiqué l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.
En diplomate aguerri et fin connaisseur des arcanes des relations internationales, M. Moratinos a expliqué, dans un entretien à la MAP, en marge du 35e Moussem culturel international d'Asilah, que la communauté internationale s'est montrée réticente au moment où il importait d'accompagner, sur les plans politique et économique, les mues qu'ont connues certains Etats.
S'exprimant sur un ton boudeur, il a, tout en excluant certaines initiatives isolées, mis en avant que la volonté politique a cruellement fait défaut.
Il en était de même, a-t-il déploré, pour les investissements qui se sont révélés en net déphasage avec les exigences de l'étape, relevant, à titre d'illustration, la dévaluation des crédits alloués par le Fonds européen d'investissement.
Parallèlement, les forces politiques locales dans les pays ayant connu ce que l'on a convenu d'appeler «Printemps arabe» ont, à leur tour, déçu par un leadership défaillant, qui, à ses dires, a sapé la quête d'un «consensus historique» dans certains pays comme l'Egypte et la Libye.
Ce consensus est indispensable pour la prospection de l'avenir, a-t-il poursuivi, formant le vœu de voir les forces nationales dans le monde arabe combler les carences avérées et transcender les difficultés liées au processus de transition.
Hormis le cas du Maroc, qui a engagé des réformes volontaristes, le bilan de deux ans de «chamboulements» s'est mis en porte-à-faux avec les aspirations des peuples.
M. Moratinos a, en outre, fait part de son inquiétude vis-à-vis des basculements potentiels au vu des événements actuels, considérant qu'il est d'extrême importance de conférer au citoyen arabe la gestion des affaires qui sont les siennes, avec à l'appui un paradigme régissant, d'un côté, les instruments de gouvernance interne et de l'autre, l'interaction du monde arabe avec son environnement extérieur.
Interrogé sur sa perception du devenir du pourtour méditerranéen, le diplomate espagnol a avancé «qu'il est désormais indispensable de se serrer les coudes afin d'asseoir les fondations d'un avenir commun».
M. Moratinos avait, lors du colloque inaugural du Moussem d'Asilah 2013 sur «le changement climatique et la sécurité alimentaire», appelé à jeter les jalons d'une politique agricole commune aux pays de la méditerranée, de sorte à configurer une nouvelle facette de la coopération Nord-Sud en la matière.
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