Tunisie: les trois Femen remises en liberté

Les trois militantes européennes du groupe féministe Femen, en détention en Tunisie depuis près d'un mois, ont retrouvé la liberté dans la nuit de mercredi à jeudi quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.  

Tunisie: les trois Femen remises en liberté

Le 27 juin 2013 à 9h51

Modifié 27 juin 2013 à 9h51

Les trois militantes européennes du groupe féministe Femen, en détention en Tunisie depuis près d'un mois, ont retrouvé la liberté dans la nuit de mercredi à jeudi quelques heures après avoir été condamnées en appel à une peine avec sursis.  

Les trois militantes, deux Françaises et une Allemande, ont quitté la prison pour femmes de la Manouba peu avant minuit (23H00 GMT) à bord d'un fourgon de police, selon un journaliste de l'AFP sur place. Après un bref passage au ministère de l'Intérieur pour d'ultimes formalités, elles ont été conduites directement à l'aéroport international de Tunis-Carthage où elles devaient passer la nuit avant de regagner l'Europe jeudi matin, selon leurs avocats et un responsable policier.

Aucune précision n'a été donnée sur l'heure de vol et les destinations précises des trois militantes, qui n'ont fait aucune déclaration à la presse à leur sortie. Mercredi, les trois militantes féministes ont été condamnées à une peine de quatre mois et un jour avec sursis, a annoncé l'un de leurs défenseurs, Souhaib Bahri.

Lors de l'audience d'appel mercredi, les jeunes femmes avaient pour la première fois exprimé des regrets pour leur action seins nus du 29 mai à Tunis en soutien à Amina Sbouï, une militante tunisienne de Femen emprisonnée depuis la mi-mai. «Je regrette cet acte et je m'en excuse», a dit l'Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que «le droit musulman interdit de tels actes». «On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer», a répondu à son tour l'une des deux Françaises, Pauline Hillier.

En première instance, les jeunes femmes avaient été condamnées à quatre mois et un jour de prison ferme, une peine dont la sévérité avait suscité les regrets de la France, l'Allemagne et l'Union européenne.

L'action seins nus avait été mal perçue en Tunisie, dirigée par le parti islamiste Ennahda, jusque dans les rangs de l'opposition laïque et des féministes tunisiennes.

Les ONG de défense des droits de l'Homme avaient pour leur part estimé que, même si l'action pouvait être jugée choquante, elle relevait de la liberté d'expression et ne devait pas être passible de prison.

Les avocats français des Femen, qui ont pu plaider mercredi à Tunis, se sont réjouis de ce verdict plus clément en appel. «C'est un immense bonheur d'avoir plaidé en Tunisie pour la liberté des Femen et d'avoir été entendus et que le message qu'elles portent ait été entendu», ont dit à l'AFP Me Patrick Klugman et Ivan Terel. «Maintenant nos inquiétudes se dirigent vers Amina que nous n'oublions pas, nous ne la laisserons pas croupir» en prison, ont-il ajouté.

Amina Sbouï attend en détention provisoire de savoir si elle sera inculpée pour avoir peint le mot «FEMEN» sur le muret d'un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste. «On devrait en savoir plus dans les semaines à venir», a indiqué Me Bahri, qui la représente aussi.Si elle est inculpée, Amina risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes mœurs. Ces peines peuvent être considérablement alourdies si Amina est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée.

L'opposition laïque accuse régulièrement le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda de chercher à juguler la liberté d'expression et de viser à revenir sur les acquis des Tunisiennes. Les femmes en Tunisie bénéficient de la législation la plus libérale du monde arabe.

La libération des Femen intervient alors qu'une visite du président français François Hollande serait prévue pour début juillet.

Dans se contexte, les avocats d'associations islamiques ont estimé mercredi que des pressions ont été exercées sur le tribunal pour que les militantes de Femen soient jugées plus rapidement en appel.

Seifeddine Makhouf a jugé que «des pressions exceptionnelles (ont été exercées) sur le ministère public pour fixer une audience le plus rapidement possible».


 

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