La Russie dans l'embarras sur le cas Snowden, bloqué à Moscou

Une source russe a affirmé vendredi que Moscou était dans l'embarras sur le cas de l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, bloqué depuis dimanche dans un aéroport de la capitale russe, son passeport révoqué et dans l'attente d'un asile politique en Equateur.

La Russie dans l'embarras sur le cas Snowden, bloqué à Moscou

Le 28 juin 2013 à 13h50

Modifié 28 juin 2013 à 13h50

Une source russe a affirmé vendredi que Moscou était dans l'embarras sur le cas de l'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden, bloqué depuis dimanche dans un aéroport de la capitale russe, son passeport révoqué et dans l'attente d'un asile politique en Equateur.

Une conférence de presse vendredi du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors de laquelle aucune question sur l'affaire Snowden n'a été posée par les journalistes auxquels la parole avait été donnée, a confirmé implicitement que la direction russe ne souhaitait pas s'exprimer sur la question. «Les Américains ont mis en connaissance de cause Moscou dans l'embarras en n'avertissant pas à temps de l'annulation du passeport» d'Edward Snowden, a déclaré une source proche du dossier citée par l'agence Interfax. «Si cela avait été su plus tôt, il est possible que Snowden n'aurait jamais décollé pour Moscou, et il n'y aurait pas eu toute cette histoire», a ajouté la source. L'ex-consultant de la NSA, auteur de révélations fracassantes sur la surveillance américaine des communications, se trouve depuis dimanche dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo, où il est arrivé en provenance de Hong Kong.

L'annulation de son passeport n'a été connue que dimanche, alors qu'il avait quitté Hong Kong pour Moscou. Le consul général des Etats-Unis à Hong Kong, Stephen Young, a accusé Hong Kong vendredi d'avoir agi de «mauvaise foi» en laissant partir Edward Snowden, estimant qu'il faudrait du temps pour réparer les relations bilatérales. Snowden s'était réfugié en mai dans le territoire autonome chinois avant de faire des révélations fracassantes sur les écoutes et la surveillance électronique américaine aux Etats-Unis comme à l'étranger. Le fugitif américain a fait une demande d'asile politique à l'Equateur, mais ce pays a indiqué que l'examen de cette requête pourrait prendre des mois, et le président Rafael Correa a annoncé jeudi n'avoir pas encore pris de décisions quant à l'éventuel transfert du fugitif américain en territoire équatorien.

L’affaire Snowden déclenche des conflits politiques

Les Etats-Unis réclament l'arrestation et l'extradition d'Edward Snowden, qui a été inculpé d'espionnage et encourt 30 ans de détention dans son pays. Le président américain Barack Obama a souligné jeudi qu'il n'avait pas l'intention de «marchander» avec son homologue russe Vladimir Poutine sur le sort de l'ex-consultant de la NSA, qu'il a qualifié de «pirate informatique». «Je ne vais pas envoyer des avions pour attraper un pirate informatique de 29 ans», a-t-il également déclaré lors d'une visite à Dakar, faisant une petite erreur sur l'âge de M. Snowden qui a eu 30 ans la semaine dernière. Edward Snowden avait été enregistré initialement sur un vol Moscou-La Havane lundi, puis le lendemain, mais il n'avait pas pris ces vols de la compagnie russe Aeroflot devant le rapprocher de l'Equateur.L'agence publique russe Ria Novosti a observé cette semaine que la route aérienne empruntée pour rejoindre Cuba depuis Moscou longeait la côte des Etats-Unis et était à ce moment pris en charge par les aiguilleurs du ciel de New York, qui pourraient exiger qu'il se pose. Officiellement, le jeune Américain, qui aurait été employé de la CIA jusqu'en 2009 et présenté comme tel par les médias russes, est bloqué à l'aéroport Cheremetievo faute de documents valables pour voyager. La chaîne de télévision hispanophone Univision, basée aux Etats-Unis, a publié jeudi sur son site Internet la copie d'un document daté du 22 juin présenté comme un sauf-conduit émis au nom de Snowden. Mais le gouvernement équatorien a démenti avoir délivré un tel document à Snowden. La presse russe observait toutefois que l'impasse sur le sort de l'Américain semblait davantage d'ordre politique. «On comprend bien que s'il y avait une décision politique sur son sort, tous ces problèmes de passeport et de transport pourraient être réglés relativement vite», écrivait le quotidien Vedomosti. M. Snowden «a le droit de partir où il veut, dans n'importe quelle direction (...). Nous n'avons rien à lui reprocher du point de vue juridique», avait déclaré mercredi le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov. Or, la diplomatie américaine a clairement averti l'Equateur jeudi d'une détérioration des relations bilatérales si Quito devait accorder l'asile politique à Edward Snowden. Quito a de son côté haussé le ton en renonçant à un accord douanier avec Washington, qualifié «d'instrument de chantage». Mais le président équatorien a dans le même temps souligné que son pays ne pouvait pas instruire la demande d'asile d'une personne ne se trouvant pas sur son territoire. Vendredi, une dizaine de jeunes Russes étaient postés devant le terminal de l'aéroport Cheremetievo de Moscou, présentant aux journalistes des pancartes appelant la direction du pays à ne pas «livrer Snowden au gendarme du monde».L'un d'eux a admis être un membre du mouvement pro-Kremlin «Nachi». Par ailleurs, un responsable parlementaire russe a indiqué jeudi qu'Edward Snowden allait être officiellement invité à collaborer à un «groupe de travail» sur la surveillance électronique dont auraient pu faire l'objet des citoyens russes. Le président russe, Vladimir Poutine, avait affirmé mardi que les services secrets russes ne profitaient pas de la présence d'Edward Snowden pour obtenir des informations sur le renseignement américain.

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