Le moral des ménages à son plus bas niveau depuis 2008

Les chiffres du HCP ne sont pas encourageants: le moral des ménages est à son plus bas niveau depuis 2008. Le sursaut de consommation, attendu grâce à la campagne agricole et au redémarrage de la croissance, ne sera pas au rendez-vous.  

Le moral des ménages à son plus bas niveau depuis 2008

Le 15 août 2013 à 16h34

Modifié 27 avril 2021 à 22h21

Les chiffres du HCP ne sont pas encourageants: le moral des ménages est à son plus bas niveau depuis 2008. Le sursaut de consommation, attendu grâce à la campagne agricole et au redémarrage de la croissance, ne sera pas au rendez-vous.  

Les résultats de l’enquête trimestrielle permanente de conjoncture auprès des ménages, menée par le HCP, montrent que l’Indice de Confiance des Ménages (ICM) aura enregistré, au cours du deuxième trimestre de 2013, une détérioration de 1,6 point par rapport au premier trimestre de 2013 et de 6,5 points par rapport à son niveau du deuxième trimestre de l’année 2012. Ces chiffres sont importants, parce qu’ils annoncent la tendance à venir pour les prochains mois.

L’enquête du HCP montre que cette détérioration du moral des ménages est la résultante de plusieurs tendances :

+ un léger regain de confiance en matière d’évolution de leur niveau de vie ;

-  une forte hausse du chômage est anticipée par les ménages

-  une baisse des intentions d’achat est constatée

-  leur situation financière est perçue en constante détérioration

les ménages sont pessimistes quant à leur capacité d’épargne.

La consommation des ménages avait crû de 7,4% en 2011 puis elle avait ralenti en 2012, avec une croissance de 4,3%. Le HCP a prévu un sursaut en 2013, évaluant le taux de croissance de la consommation à 6% sur l’ensemble de l’année.

En réalité, le pessimisme qui s’est installé fin 2012 semble toujours là.

Voici les résultats détaillés de la nouvelle enquête du HCP sur l’indice de confiance des ménages. (Source : HCP)

 

Résultats de l’enquête de conjoncture auprès des ménages

Deuxième trimestre 2013

 

Au deuxième trimestre de 2013, l'ICM (non corrigé des variations saisonnières) s’établit  à 74,2 points contre 75,8 points un trimestre auparavant et 80,7 points le même trimestre de l’année passée.

Par composante de l’indice, l’évolution est plutôt contrastée avec cependant la même tendance à la dégradation.
 

 

1. Evolution des composantes de l'ICM

· Niveaux de vie: léger regain de confiance 

Par rapport au premier trimestre de 2013, l’opinion des ménages sur l’évolution passée du niveau de vie et sur ses perspectives d’évolution au Maroc s’est améliorée. Au cours de deuxième trimestre de 2013, les soldes relatifs à ces indicateurs ont gagné respectivement  6,1 points et 0,9 point.

Comparée à son niveau de la même période de 2012, la perception des ménages sur l’évolution passée a connu une détérioration de 1,3 point et de 13,2 points pour ses perspectives d’évolution.

• Evolution du chômage : anticipation d’une forte hausse

Au deuxième trimestre de 2013, plus de 76% des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 72,4% un trimestre auparavant et 64,4% un an auparavant. Le solde de cet indicateur qui s’établit à - 67,8 points continue sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le début de l’enquête. Il enregistre une baisse de 6,1 points par rapport au trimestre précédent et de 19,2 points par rapport à la même période de 2012.

• Baisse des intentions d’achat

Près de 52% des ménages marocains considèrent, au deuxième trimestre de 2013, que le moment n’est pas opportun pour faire des achats de biens durables alors que 20,1% pensent le contraire. Le solde relatif à cet indicateur s'établit ainsi à -31,7 points en détérioration de 3,4 points par rapport au trimestre précédent et en amélioration de 5,7 points par rapport à la même période de 2012.

 

• Une situation financière perçue en constante détérioration : 36% s’endettent ou puisent sur leur épargne pour vivre

Pour 58,4% des ménages, leurs revenus couvrent leurs dépenses, alors que  35,9% d’entre eux s’endettent ou puisent pour cela dans leurs épargnes. Seuls 5,7% des ménages déclarent pouvoir épargner une partie de leur revenu. Le solde de l’indicateur relatif à la situation financière actuelle des ménages s’établit ainsi à un niveau négatif de -30,2 points, en hausse de 0,8 point par rapport au même trimestre de 2012 et en baisse de 0,4 point par rapport au trimestre précédent.

Quant à leur situation financière personnelle passée, les opinions des ménages se détériorent de 4,2 points par rapport à un trimestre auparavant et de 7,2 points par rapport à la même période de 2012.

Concernant les perspectives d’évolution de la situation financière des ménages, le solde d’opinion atteint son niveau le plus bas depuis 2007 (0,7 point). Quoique restant positif, ce solde enregistre une baisse de  3,8 points par rapport au trimestre précédent et de 10,4 points par rapport à l’année précédente.

 

 

2. Evolution d’autres indicateurs d’opinion des ménages

En plus des sept indicateurs composant l’ICM, l’enquête fournit des données sur les perceptions des ménages relatives à d’autres aspects. Ci-après les résultats concernant celles relatives à la capacité des ménages à épargner et à l’évolution des prix des produits alimentaires.

• Capacité d’épargne des ménages : un pessimisme persistant

Au deuxième trimestre de 2013, les ménages sont de plus en plus pessimistes quant à leurs capacités à épargner dans les mois à venir. Plus de huit ménages sur dix (85,1%) pensent ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois contre 14,8% qui pensent le contraire. le solde de cet indicateur se situe, ainsi,  à un niveau négatif de -70,3 points en baisse de 3,3 points par rapport au trimestre précédent et de 6,8 points par rapport à la même période de 2012.

• Prix des produits alimentaires: un léger mieux, les  hausses seraient moins fortes

Au deuxième trimestre de 2013, neuf ménages sur dix (90%)  pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé contre 92,2% un trimestre auparavant et 91,6% un an auparavant.  Quoique très négatif, le solde de cet indicateur a connu une amélioration de 2,7 points par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport au même trimestre de 2012.

Quant aux perspectives d’évolution des prix des produits alimentaires, plus de trois ménages sur quatre (75,3%) pensent que ces prix continueront à augmenter dans le futur contre 78% au premier trimestre de 2013 et 73,4% au deuxième trimestre de 2012.  Le solde  relatif aux perspectives d’évolution de ces prix a augmenté de 2,7 points par rapport au premier trimestre de 2013  mais connait une baisse de 1,9 point par rapport à la même période de 2012.

 

La fiche technique de l’enquête

• les questions abordées sont qualitatives à 3 modalités (amélioration, stagnation, détérioration). Les  évolutions se réfèrent à une période de 12 mois. Les résultats sont présentés sous forme  de soldes (différence entre les pourcentages des réponses « amélioration » et  des réponses «détérioration»). Le niveau des soldes n’est pas directement interprétable, c’est leur évolution qui est analysée.

•L’Indice de Confiance des Ménages (ICM) est calculé sur la base de sept indicateurs, quatre relatifs à la situation générale et trois à la situation propre du ménage :

- évolution  passée du niveau de vie ;

- perspective d'évolution du niveau de vie ;

- perspective d'évolution du nombre de chômeurs ;

- opportunité d'achat de biens durables;

-situation financière actuelle des ménages ;

-évolution  passée de la situation financière des ménages ;

-évolution  future de la situation financière des ménages.

•L’ICM est la  moyenne arithmétique simple des  soldes des 7 indicateurs, augmentée de 100, sa valeur varie ainsi de 0 à 200.

Pour plus d’informations sur les aspects méthodologiques de cette enquête, consulter le site web du HCP au  www.hcp.ma

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