L'Espagne en crise parie sur une candidature «low-cost» pour les JO

Ployant sous une lourde dette dans une Espagne enfoncée dans la crise depuis cinq ans, Madrid a parié sur une candidature austère pour les JO d’été de 2020, espérant ainsi séduire le CIO qui doit se décider samedi à Buenos Aires.  

L'Espagne en crise parie sur une candidature «low-cost» pour les JO

Le 4 septembre 2013 à 10h08

Modifié le 4 septembre 2013 à 10h08

Ployant sous une lourde dette dans une Espagne enfoncée dans la crise depuis cinq ans, Madrid a parié sur une candidature austère pour les JO d’été de 2020, espérant ainsi séduire le CIO qui doit se décider samedi à Buenos Aires.  

«On en a besoin plus que jamais: ça va créer des emplois et en plus ça va nous motiver, ça va nous donner du rêve, à nous les jeunes», s’exclame Diego Casada, jeune Espagnol de 23 ans en visitant une exposition dédiée à la candidature Madrid 2020 organisée par la mairie de la capitale espagnole.

Frappée par un taux de chômage de plus de 26%, qui bondit à 56% chez les jeunes, l’Espagne est engluée dans la récession depuis deux ans, la deuxième depuis le début de la crise en 2008 et a vu son endettement grimper à plus de 88%. La ville de Madrid ploie elle sous une dette de 7,4 milliards d’euros.

Délicat dans ce contexte d’expliquer à ses habitants pourquoi la ville tente une troisième fois de suite de décrocher les Jeux, après avoir été éconduite pour ceux de 2012 et 2016, et avoir déjà vu ses espoirs déçus pour l’édition de 1972.

«Les investissements qui restent à faire ne dépendent absolument pas de la crise», se justifie cependant le président de la candidature Madrid 2020 Alejandro Blanco, dans un entretien accordé à l’AFP.

La capitale espagnole a misé sur une candidature «low-cost» reposant sur des infrastructures en grande partie déjà construites pour tenter, cette fois, de remporter l’organisation des jeux devant Tokyo et Istanbul.

Soutenue par la mairie, la région et le gouvernement central espagnol, la candidature Madrid 2020 table sur un budget global de cinq milliards de dollars (3,8 milliards d’euros), dont 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) destinés à l’organisation et une enveloppe de 1,9 milliard (1,4 milliard d’euros) pour la construction de nouvelles infrastructures. Soit une somme relativement modeste comparée aux 8,8 milliards de livres sterling (10,4 milliards d’euros) investis pour les jeux de Londres en 2012.

Pour les organisateurs de Madrid 2020, décrocher les jeux permettrait de créer 83.000 emplois stables et d’injecter 3,87 milliards d’euros dans l’économie espagnole.

Une perspective potentiellement alléchante dans une ville sous le coup, comme toute l’Espagne, de coupes budgétaires drastiques. Après le malaise déjà provoqué au Brésil par les dépenses liées aux jeux de Rio 2016, il aurait été difficile de «vendre» une candidature plus fastueuse.

«Le pays a affronté une telle restructuration et une telle réduction des dépenses qu’il me semble impossible que ces JO nous fassent retomber dans l’erreur d’une inflation de structures et d’équipements», analyse Gildo Seisdedos, professeur d’économie à l’université IE Business School.

Pour économiser, Madrid compte sur le fait que 28 des 35 équipements sont déjà construits. Et seulement quatre nouvelles infrastructures permanentes devraient être ajoutées.

Qualifié de «Jeux de la faim» par un élu municipal de Madrid du petit parti écolo-communiste Izquierda Unida, Jorge Garcia Castano, la candidature Madrid 2020 a pourtant reçu le soutien de 76% des madrilènes interrogés dans un sondage commandé par le CIO, et de 81% du reste des Espagnols.

«La plupart des investissements pour célébrer et organiser 2020 ont déjà été réalisés», reconnait Juan Maria Gay de Liebana, professeur d’économie à l’université de Barcelone, ajoutant qu’il serait judicieux de débourser les fonds qui manquent encore entre 2018 et 2020, lorsque «en principe» l’économie espagnole aura renoué avec la croissance.

«Je pense sincèrement que les Jeux permettraient de revitaliser l’économie, même si ce n’est pas la panacée», confiait la maire de Madrid, Ana Botella, au journal El Pais une semaine avant la décision.

«Nous ne pouvons pas prédire l’état de l’économie espagnole en 2020 et il est donc difficile de se prononcer au-delà de platitudes», nuance cependant Edward Hugh, un économiste indépendant basé en Catalogne, au nord-est de l’Espagne.

(Avec AFP)

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