Syrie: Le G20 s'ouvre sur fond de guerre froide

L’ONU a profité du sommet du G20 de Saint-Péterbourg jeudi pour pousser à une solution pacifique dans la crise syrienne, peu avant un face à face entre le plus grand partisan d’une intervention militaire, Barack Obama, et son farouche opposant, Vladimir Poutine.  

Syrie: Le G20 s'ouvre sur fond de guerre froide

Le 5 septembre 2013 à 9h09

Modifié le 5 septembre 2013 à 9h09

L’ONU a profité du sommet du G20 de Saint-Péterbourg jeudi pour pousser à une solution pacifique dans la crise syrienne, peu avant un face à face entre le plus grand partisan d’une intervention militaire, Barack Obama, et son farouche opposant, Vladimir Poutine.  

L’organisation internationale a annoncé l’arrivée surprise en Russie de son envoyé spécial (et de la Ligue arabe), Lakhdar Brahimi, pour aider le secrétaire général Ban Ki-moon à convaincre les leaders mondiaux à faire avancer la conférence internationale pour la Syrie, dite Genève-2.

«Nous devons pousser encore plus fort pour la Conférence internationale sur la Syrie (...). Une solution politique est le seul moyen d’éviter un bain de sang en Syrie», a déclaré Ban Ki-moon dans un communiqué.

Le G20, habituellement consacré aux sujets économiques, est écrasé par la crise syrienne et la confrontation attendue dans l’après-midi entre les deux géants mondiaux, l’américain Barack Obama, promoteur d’une intervention, et le russe Vladimir Poutine, indéfectible soutien de M. Assad.

Le sommet permettra aux différents camps de se compter, et plusieurs réunions bilatérales entre partisans d’une action armée sont prévues, alors qu’approche la date du 9 septembre, jour de rentrée pour les parlementaires américains qui doivent se prononcer sur une intervention militaire.

Barack Obama, qui doit atterrir vers 10H00 GMT, rencontrera notamment vendredi le président français François Hollande, un des plus chauds partisans d’une action militaire.

Ce dernier doit de son côte parler en tête à tête avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, également favorable à une intervention et dont les troupes s’étoffent à la frontière syrienne selon les médias turcs.

Après le tollé provoqué par les accusations portées contre Damas, soupçonné d’avoir tué des centaines de civils le 21 août avec des armes chimiques, la France est le seul pays européen prêt à mener une action militaire, les parlementaires britanniques ayant refusé une intervention de la Grande-Bretagne, alliée traditionnel des Etats-Unis, et malgré la volonté du Premier ministre David Cameron.

Aucune bilatérale Obama-Cameron n’est prévue

Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne vont se réunir vendredi et samedi à Vilnius pour tenter de trouver une position commune.

Mais, selon une source diplomatique, les principaux d’entre eux, notamment d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne, devraient d’abord se rendre à Saint-Pétersbourg. Et John Kerry, leur homologue américain, pourrait les rejoindre à Vilnius samedi.

Aux Etats-Unis, M. Obama a franchi un cap au Congrès dans son projet de frappes contre la Syrie, tandis que mercredi en Suède, il a affirmé que c’était au monde de faire respecter la «ligne rouge» interdisant le recours aux armes chimiques.

A Washington, la commission des Affaires étrangères du Sénat a approuvé de justesse -- par dix voix contre sept -- une résolution autorisant M. Obama à déclencher une intervention «limitée» contre le régime de Bachar al-Assad.

Vladimir Poutine a, lui, mis en garde mercredi le Congrès américain contre l’approbation de frappes en Syrie qui constitueraient une «agression» si elles avaient lieu «en dehors du cadre des Nations unies», où plusieurs pays, Russie ou encore Chine, posent leur veto à toute intervention.

Une rencontre bilatérale entre M. Poutine et son homologue chinois Xi Jinping, les deux principaux verrous onusiens à une intervention, a eu lieu jeudi matin.

Poignée de main

Aucun tête-à-tête Poutine-Obama n’est prévu. La fameuse poignée de main officielle entre les deux hommes est attendue vers 12H30 GMT.

Les engrenages d’une escalade ont largement fonctionné depuis mercredi.

Une source militaire russe a affirmé que les navires de guerre russes en Méditerranée étaient «capables de réagir» en cas de «problème».

Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que «la chute d’un projectile militaire sur le mini-réacteur situé dans la banlieue de Damas pourrait avoir des conséquences catastrophiques».

Côté américain, John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants et partisan d’une action militaire en Syrie, a refusé de rencontrer une délégation parlementaire russe, que Moscou souhaite envoyer à Washington.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, a assuré mercredi que «le gouvernement syrien ne changerait pas de position même s’il y a une troisième guerre mondiale».

Le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a réaffirmé le même jour que «les objectifs militaires en Syrie étaient de tenir le régime Assad responsable de ses actes, de dégrader sa capacité à effectuer des attaques chimiques et de le dissuader d’en conduire de nouvelles».

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé mercredi que l’attaque chimique du 21 août pourrait être due à une «erreur» de dosage. L’hebdomadaire se base sur une présentation confidentielle des services d’espionnnage allemands.

«Aider à trouver une solution politique»

Pour autant les partisans d’une solution politique ne baissent pas les bras.

«Une intervention militaire, actuellement, n’aiderait pas à résoudre le conflit et risquerait de détériorer la situation humanitaire, a déclaré un porte-parole de l’ONG Oxfam, Steve Price-Thomas.

Mercredi, plusieurs ministres des pays voisins de la Syrie ont lancé un appel à la communauté internationale pour une aide d’urgence en Syrie, alors que le nombre de réfugiés syriens a atteint les deux millions.

Sur le terrain, la chef des opérations humanitaires des Nations unies Valerie Amos est arrivée jeudi à Damas pour des entretiens avec des responsables syriens.

Les rebelles islamistes se sont emparés mercredi d’un poste militaire à l’entrée de la ville chrétienne de Maaloula, au nord de Damas, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Une action militaire «aurait évidemment un impact négatif sur l’économie mondiale», via une flambée des cours du brut, a averti jeudi à Saint-Pétersbourg Zhu Guangyao, vice-ministre des Finances de Chine, rappelant que pour Pékin la solution en Syrie ne pouvait être que «politique» et «diplomatique».

(Avec AFP)

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