Les avocats du trentenaire condamné critiquent un procès bâclé
Les avocats de la défense condamnent fermement le verdict prononcé contre Mohammed, pour «tentative d’évangélisation de jeunes marocains» jugeant le procès «bâclé» et irrespectueux des conditions du procès juste et équitable.
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Ismail Elfetri
Le 10 septembre 2013 à 14h00
Modifié 10 septembre 2013 à 14h00Les avocats de la défense condamnent fermement le verdict prononcé contre Mohammed, pour «tentative d’évangélisation de jeunes marocains» jugeant le procès «bâclé» et irrespectueux des conditions du procès juste et équitable.
Les avocats de la défense de Mohammed ont fait appel. Ils se déclarent consternés quant à la rapidité «record» de l’enquête et du verdict de la part d’une administration de Justice qui, selon eux, est connue pour la lourdeur de ses procédures et sa lenteurs dans des affaires moins complexes.
De son côté, la section de Taounate de l’Association marocaine des droits de l’homme, dans un communiqué diffusé le 9 septembre 2013, condamne ce verdict sévère et injustifié et évoque «un recul des libertés», malgré les dispositions de la Constitution de 2011 qui fait référénce à la primauté des droits humains universels et des conventions internationales. Taounate est la ville où Mohammed a été arrêté et condamné.
Selon l’association, et comme souvent dans les cas similaires dans les pays musulmans, Mohammed a été présenté comme un apostat et a de ce fait été pris à partie par les codétenus en prison.
On peut remarquer sur Facebook la naissance de pages soutenant le condamné converti, notamment des groupes locaux de la région de Taounate.
Rappel des faits
Le tribunal de première instance de Taounate a condamné mardi 3 septembre, le jeune Mohammed, un marchand ambulant de 30 ans de la région de Taounate, mis en cause dans une affaire de prosélytisme chrétien, à deux ans et demi d'emprisonnement et à une amende de 1.500 DH.
Devant la cour, le prévenu qui avait été arrêté mercredi 28 août, n'a pas nié sa conversion au christianisme. Il s'est dit complètement convaincu des idées qu'il diffusait auprès des jeunes de la région. Lors des différentes phases de l'enquête, il a aussi avoué être en contact avec deux ressortissants américains qui l'équipaient en livres et CD louant la foi chrétienne.
Le prosélytisme ne serait pas interdit au Maroc ?
L’article 220 du code pénal suscite, depuis l’arrestation du trentenaire de Taounat une grande controverse quant à son interprétation plurielle. Ainsi, plusieurs réactions sur les réseaux sociaux et les tribunes de la presse affirment que le code pénal marocain n’interdit pas formellement le prosélytisme.
Selon eux, l’article 220 est clair, il comporte des sanctions à l’encontre de toute personne qui exploite les besoins des gens, qui utilise les établissements scolaires, les établissements de santé, les asiles et les orphelinats pour tenter de convertir des individus de confession musulmane. Or, le marchand ambulant n’usait que de livres et de CD, aucune utilisation des besoins des gens ou d’établissements n’est observée.
Il est judicieux de préciser, à juste titre par ailleurs, que l’article 220 du code pénal parle aussi de «moyens de séduction dans le but de convertir un musulman à une autre religion», laissant de ce fait au juge, la liberté d’interprétation et d’arbitrage.
Le procès est désormais en phase d’appel.
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