Attaque du Westgate: malgré les menaces, le Kenya restera en Somalie

L’armée kényane continuera de combattre en Somalie les insurgés islamistes shebab, a assuré vendredi le gouvernement, malgré leurs menaces réitérées d’attaques comme celle contre le centre commercial Westgate de Nairobi.  

Attaque du Westgate: malgré les menaces, le Kenya restera en Somalie

Le 27 septembre 2013 à 17h25

Modifié 27 septembre 2013 à 17h25

L’armée kényane continuera de combattre en Somalie les insurgés islamistes shebab, a assuré vendredi le gouvernement, malgré leurs menaces réitérées d’attaques comme celle contre le centre commercial Westgate de Nairobi.  

«Nous sommes allés en Somalie parce que les shebab étaient une menace pour notre sécurité nationale (...) Nous continuerons de prendre des mesures sur ce front jusqu’à ce que notre sécurité et nos intérêts soient protégés», a déclaré le ministre kényan de l’Intérieur, Joseph Ole Lenku, en réponse aux nouvelles menaces des islamistes.

En revendiquant l’attaque contre le Westgate, qui a fait au moins 67 morts et 240 blessés, les shebab avaient dit agir en représailles de l’intervention militaire kényane, lancée contre eux en Somalie fin 2011.

«Retirez vos troupes (...) ou préparez-vous à d’autres bains de sang sur votre sol», avait averti mercredi soir leur leader, Ahmed Abdi Godane.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, sur leur compte Twitter, les shebab ont encore menacé le Kenya, affirmant que l’attentat contre le Westgate «n’était que l’avant-première du premier acte».

A Nairobi l’enquête se poursuivait vendredi au milieu des décombres du bâtiment du centre commercial, au troisième et dernier jour de deuil national décrété par le président kényan Uhuru Kenyatta en hommage aux 61 civils et six membres des forces de sécurités tués.

Une partie du bâtiment s’est effondrée au cours de l’attaque, compliquant grandement les fouilles. Tout ou partie des 59 personnes encore portées disparues par la Croix-Rouge pourraient encore se trouver sous les blocs de béton.

Interpol sur place

Le directeur exécutif des services de police d’Interpol, Jean-Michel Louboutin, est arrivé jeudi à Nairobi.

Son organisation a diffusé à ses 190 membres, à la demande de Nairobi, un mandat d’arrêt international émis par le Kenya contre la Britannique Samantha Lewthwaite, veuve d’un des kamikazes des attentats de Londres de 2005, pour des charges remontant à 2011 - «possession d’explosifs et complot criminel». Son nom plane depuis le début sur l’attaque de Nairobi, à laquelle certains médias l’accusent d’avoir participé.

Interrogé par l’AFP, M. Louboutin n’a pas souhaité s’exprimer sur l’implication de la «veuve blanche», comme la surnomment les médias, renvoyant vers les autorités kényanes.

Des informations contradictoires ont été diffusées par le gouvernement, une ministre évoquant la présence de Britanniques et d’Américains parmi les assaillants. Ce qu’ont ensuite refusé de confirmer le président Kenyatta et le ministre de l’Intérieur.

Ce dernier avait estimé mercredi que l’enquête, à laquelle participent également des policiers de plusieurs pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Israël, Allemagne et Canada), prendrait «au moins une semaine».

Il s’agit notamment d'«identifier les auteurs», selon M. Louboutin. Cinq d’entre eux ont été tués pendant le siège, huit suspects sont en détention, selon de nouvelles déclarations de M. Lenku, et d’autres islamistes pourraient aussi se trouver sous les décombres du Westgate.

Tirs au bazooka

Un tiers du toit servant de parking avait cédé mardi après un incendie, la chute de tonnes de béton faisant s’effondrer trois étages du Westgate.

«Maintenant le défi, c’est de soulever ces trois niveaux et de regarder ce qu’il y a dessous», a expliqué M. Louboutin.

Des soldats des unités commando kényanes ayant participé aux opérations contre les islamistes ont raconté à l’AFP que l’incendie qui a conduit à l’effondrement du bâtiment avait éclaté lundi vers 13H00 (10H00 GMT), quand ils avaient tiré au moins deux fois au bazooka antichar contre les assaillants retranchés dans une pièce blindée d’un supermarché.

«Personne», selon les mêmes sources, ne savait à ce moment-là combien de personnes, islamistes et otages, se trouvaient dans le supermarché.

Les forces de sécurité avaient ensuite fouillé longuement le labyrinthe de boutiques jusqu’à mardi après-midi, tirant parfois préventivement des rafales de mitraillette mais ne trouvant plus personne, ont ajouté ces sources.

Mardi soir, le président kényan avait finalement annoncé officiellement la fin du siège et décrété trois jours de deuil national.

Vendredi après-midi, les hommages aux victimes se sont poursuivi à Nairobi.

Une prière publique d’hommage aux victimes, organisée par l’organisation caritative Saint-John Ambulance, s’est tenue sur le parking où les secours s’étaient installés pendant la crise. Une autre prière publique «pour la paix et la positivité», devant durer 24 heures, doit commencer samedi à l’initiative des Jeunes Jaïns (une religion proche de l’hindouisme).

A travers la ville, des cellules de soutien psychologique continuaient d’accueillir des Kényans traumatisés.

Selon des sources sécuritaires, un commando de 10 à 15 personnes avait pris d’assaut le centre commercial samedi à la mi-journée, moment de forte affluence, s’en prenant aux employés et aux clients à la grenade et à l’arme automatique avant de s’y retrancher avec des otages.

Des témoins ont indiqué que certains assaillants parlaient anglais, d’autres kiswahili (langue parlée au Kenya), et peut-être arabe.

A Nairobi où vivent de nombreux étrangers, le Westgate, partiellement détenu par des Israéliens, était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes lies à Al-Qaïda, tels les shebab.

La communauté somalienne du Kenya craint désormais des représailles, notamment de la police locale, «toujours brutale» selon eux.

Human Rights Watch a souligné vendredi que «les agences de sécurité kényanes» avaient déjà, «par le passé, réagi aux attaques dont elles ont accusé les Somaliens en perpétrant des abus contre les communautés somaliennes du Kenya et les réfugiés somaliens».

(Par AFP)

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