Une stratégie nationale des paysages en gestation
Il faudra attendre que l’étude préliminaire soit bouclée, courant 2015, pour découvrir les contours de cette stratégie, la première du genre au Maroc. Un benchmark retenant trois expériences internationales devrait être réalisé.Qu'est-ce qu'un payage marocain? et comment l'intégrer dans tout projet?
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Nabila Fathi
Le 3 octobre 2013 à 16h17
Modifié 3 octobre 2013 à 16h17Il faudra attendre que l’étude préliminaire soit bouclée, courant 2015, pour découvrir les contours de cette stratégie, la première du genre au Maroc. Un benchmark retenant trois expériences internationales devrait être réalisé.Qu'est-ce qu'un payage marocain? et comment l'intégrer dans tout projet?
«Alors que nous aspirons à des villes singulières et compétitives, fondées sur leurs caractéristiques historiques, culturelles, naturelles, paysagères, sociales et économiques... en somme sur leur mémoire, nous convergeons vers une standardisation universaliste des villes, des formes urbaines stéréotypées et une perte d’identité».
Ce constat, sans appel, émane du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. L’occasion? Le lancement d’un appel d’offres pour la réalisation d’une étude exhaustive relative à la stratégie nationale pour le paysage. Ce rapport devrait aboutir courant 2015, soit un an et demi après la désignation du cabinet qui remportera le marché. L’ouverture des plis est prévue pour le 14 novembre 2013.
L’objet de la stratégie est d’arriver -enfin- à faire du paysage une valeur prise en compte dans tout projet de développement, qu’il soit territorial, économique, touristique, urbanistique ou autre. Mais en amont, c’est un réel travail de fourmi qui doit être mené.
L’étude, sur laquelle se penchera une équipe pluridisciplinaire (architectes, urbanistes, macro-économistes, géographes, juristes…) devra réaliser un benchmark retenant au moins trois expériences mondiales de stratégies paysagères dont une similaire au contexte marocain. Plusieurs pays européens ont adopté chacun de son côté, des stratégies paysagères nationales.
Mais concrètement, elle est censée d’abord jeter la lumière sur l’existant en matière de paysage, zoomer sur la diversité paysagère nationale, tracer une carte paysagère territoriale schématique, définir les prérogatives, les actions à mener, les leviers stratégiques à mettre en place…
En outre, il faut que le rapport réponde à une armada de questions, certes décisives dans toute stratégie afférente au paysage, mais qui le sont davantage quand tout reste à faire. Il s’agit aussi bien des éléments à prendre en considération pour asseoir une stratégie nationale, de la démarche à adopter pour aboutir à une stratégie ou encore de l’identité des acteurs concernés et leur niveau d’intervention, des freins à une politique de paysage durable…
Il faut dire que mises à part quelques initiatives individuelles lancées ici et là, le Maroc ne dispose pas d’une feuille de route propre à ce domaine.
Sur le plan juridique, aucune réglementation ne régit le paysage, et encore moins la profession de paysagiste. Petit détail qui a son importance : «la formation en architecture du paysage dispensée à l'Institut agronomique et vétérinaire est davantage considérée comme une spécialisation en horticulture», précise-t-on dans le CPS.
Sur le plan financier, «le paysage est encore considéré comme une discipline luxueuse, sans la moindre urgence, ce qui engendre une difficulté de mobilisation de fonds pour le financement des études paysagères et des projets s'y rapportant», peut-on lire dans le cahier de prescriptions spéciales relatif à l’étude.
A ce sujet, le ministère de l’Habitat exige que le bureau d’études remette un business plan où est détaillé le budget global requis pour mener à bien la stratégie, ainsi que les éventuels canaux de financement.
Aujourd’hui, force est de constater que le sujet est réduit à une sorte de fourre-tout où paysage se confond avec environnement, espace vert ou encore développement durable. D’ailleurs, l’une des premières obligations du bureau d’études désigné est d’apporter une définition précise de la notion du paysage, propre au contexte marocain. Cette terminologie fera l’objet d’un débat avant sa validation par le comité de suivi.
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