Sotheby's a annoncé vendredi qu'il élargissait sa base d'actions en émettant pour les actionnaires existants le droit d'acheter plus de titres à bas prix, ce qui rendrait plus coûteuse une prise de contrôle par M. Loeb et son fonds spéculatif Third Point. 

Ces droits ne pourront être exercés que si un actionnaire acquiert plus de 10% du capital de la société. M. Loeb revendique pour l'instant 9,3% de Sotheby's. 

Le conseil d'administration de Third Point a indiqué dans un communiqué que cette "pilule empoisonnée" comme on appelle ce genre de mesures dans le jargon boursier, se veut une réponse aux "récentes accumulations d'actions de Sotheby's, y compris à travers des titres dérivés", et vise à empêcher de gagner en contrôle sur l'entreprise par des tactiques coercitives". 

Sotheby's a précisé vendredi que son but n'était pas d'empêcher une prise de contrôle de la société mais d'"encourager quiconque cherche à l'acheter à négocier avec le conseil d'administation (CA) avant de lancer une OPA". 

Daniel Loeb a répliqué, qualifiant la mesure de "disproportionnée" et accusant le PDG William Ruprecht et le CA de "s'enfoncer", ajoutant que les actionnaires et l'entreprise "bénéficieraient de nos efforts considérables". 

Investisseur activiste, qui vise à évincer les dirigeants d'entreprises qu'il estime mal gérées et à obtenir des sièges dans leur CA, Daniel Loeb a annoncé mercredi être devenu le premier actionnaire de Sotheby's, l'accusant de s'être laissée dépasser par sa concurrente Christie's.  "Sotheby's est comme un vieux tableau de maître ayant désespérément besoin d'être restauré", avait alors affirmé M. Loeb. 

Les actions de Sotheby's ont fini en légère baisse à 50,77 dollars vendredi mais ont gagné 4,75% sur l'ensemble de la semaine.