Lampedusa: les Européens appelés à renoncer à leurs égoïsmes

Les Européens sont appelés mardi à renoncer à leurs égoïsmes nationaux après la tragédie de Lampedusa, et à montrer une plus grande solidarité vis-à-vis de leurs partenaires confrontés à des afflux de réfugiés fuyant les conflits et la misère.  

Lampedusa: les Européens appelés à renoncer à leurs égoïsmes

Le 8 octobre 2013 à 9h44

Modifié le 8 octobre 2013 à 9h44

Les Européens sont appelés mardi à renoncer à leurs égoïsmes nationaux après la tragédie de Lampedusa, et à montrer une plus grande solidarité vis-à-vis de leurs partenaires confrontés à des afflux de réfugiés fuyant les conflits et la misère.  

«De nouvelles solutions doivent être trouvées au niveau européen», a plaidé le chef du gouvernement italien Enrico Letta. L’Italie devait défendre cette position et présenter ses demandes mardi au cours d’une réunion des ministres de l’Intérieur des 28 pays de l’UE à Luxembourg.

Elle peut compter sur le soutien de la Commission européenne, dont le président, José Manuel Barroso, se rendra mercredi sur la petite île italienne.

«Lampedusa est un cauchemar», a affirmé Viviane Reding, vice-présidente de la Commission en charge de la Justice, en se demandant si cela «sera un appel au réveil pour les Européens et s’il permettra ou pas de changer les lois sur l’asile».

Ses doutes sont révélateurs des difficultés rencontrées pour amener les pays du nord de l’Europe à montrer plus de solidarité envers ceux du sud. Les Etats sont en effet souverains en matière de politiques migratoires.

Les portes d’accès pour les migrants

L’Italie, Malte, la Grèce, Chypre, la Bulgarie et l’Espagne sont les portes d’accès pour les migrants venus d’Afrique et du Proche Orient. Les routes passent par la Turquie, l’Egypte, la Libye et la Tunisie. Beaucoup viennent par la mer au péril de leurs vies, et nombre d’entre-eux veulent rejoindre des parents établis en France, en Allemagne, en Belgique ou au Royaume-Uni.

Or les règles en vigueur dans l’UE sont très dures. Seules les demandes d’asile sont traitées. C’est une obligation internationale. Les migrants économiques sont en revanche impitoyablement refoulés. L’Italie a même fait de l’immigration clandestine un délit. Théoriquement, les rescapés du bateau naufragé devraient donc être poursuivis, ainsi que les sauveteurs pour complicité.

Par ailleurs, les règles pour le traitement des demandes d’asile sont très strictes. Elles imposent aux pays d’arrivée de les traiter et d’assurer l’hébergement du demandeur. Depuis des années, les pays du sud réclament un mécanisme de répartition du fardeau, et depuis des années, les pays du nord opposent une fin de non recevoir à cette demande.

Le drame de Lampedusa a imposé un nouveau débat. La discussion est prévue mardi en début d’après-midi. Mais le sujet reste très sensible, avec la montée en puissance des mouvements populistes, et la marge d’action de nombreux ministres est donc très limitée.

En France, Jean-François Copé, le président de l’UMP (droite, opposition), a recommandé de «sanctionner et même exclure les pays qui ne contrôlent pas les frontières extérieures de l’Europe, en dépit de leurs engagements».

«Tant que nous laisserons croire à des millions d’hommes et de femmes à travers le monde que l’Europe est un continent ouvert à tous les flux, que nos frontières sont des passoires, alors il y aura des mafieux pour les exploiter, il y aura des réfugiés prêts à tenter le tout pour le tout pour arriver sur notre sol», a-t-il insisté.

La France s’est engagée, à la demande du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), à installer sur son territoire des réfugiés syriens. Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, devrait préciser leur nombre mardi.

Une modification des règles en matière d’asile est en revanche peu probable, ont confié plusieurs responsables européens sous couvert de l’anonymat.

Les Européens devraient se prononcer pour une répression accrue contre les filières qui organisent l’immigration clandestine, et un renforcement des moyens de Frontex, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l’UE.

L’agence n’a toujours aucun moyen propre pour assurer ses missions. Elle dépend du bon vouloir des Etats, qui ont réduit son budget pour les sept prochaines années.

(Avec AFP)

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