Avec le développement du e-commerce au Maroc, il fallait s’y attendre. Sur ce marché moderne, substitut au souk traditionnel, le mouton de l’Aïd est acheté en quelques clics. Apparemment, c’est une bonne affaire.

Entre 60 et 62 Kg, «Sardi» ou «Bergui», superdeal.ma met en vente des moutons de la ferme Dar Dmana. L’acheteur peut se déplacer sur les lieux pour choisir de ses propres mains ou être livré à domicile.

Du reste, avito.ma a pu convaincre un annonceur de Sfassif, village aux alentours de Khemisset, qui met en vente des moutons «de taille moyenne et plus» à 2.100 DH. Puisque l’annonceur, Mohamed, n’est pas généreux en détails sur la race ou la taille, Médias 24 l’a contacté mais en vain. Peut-être est-il occupé à mettre des poules en vente online.

Mais ce n’est pas tout. alhawli.com, souk virtuel de bétail, procure des informations précises à l’acheteur potentiel, allant des fourchettes de poids aux prix. «Avec un éventail de 210 moutons au départ, il ne reste actuellement que 14 bêtes en stock, 50% du stock se sont écoulés, comme à l’accoutumée, dès le 1^er jour» annonce à Médias 24, Mohamed Sriti, propriétaire du souk de bétail 2.0.

Et d’ajouter: «un ou deux jours avant la grande fête, les clients viennent récupérer leurs moutons à mon garage qui se situe à Hay Ryad à Rabat». Ingénieur électronique de formation, Mohamed Sriti a passé 22 ans aux Etats-Unis avant de rentrer au Maroc en 2003. Il s’est lancé dans la promotion immobilière puis abandonne ses projets pour investir dans l’agriculture et l’élevage.

Il achète donc une ferme en 2006 à 60 km de Rabat. Une année plus tard, il décide se rapprocher des clients et enregistre son catalogue avec des photos de moutons sur des DVD, qu’il distribue à ses proches et connaissances. L’Aïd suivant, il espère élargir sa clientèle et lui fournir l’information immédiate et exacte. Il se lance ainsi sur le 2.0 où le succès ne s’est pas fait attendre : chaque année, son stock est épuisé.

Tout de même, à l’approche de l’Aïd Al Adha, l’initiative est intéressante dans la mesure où elle épargne aux acheteurs le déplacement au souk, les odeurs d’ovins, les bêlements et la foule. Cependant, les dents, le dos ou les oreilles qui sont censés refléter la qualité et la force de la bête ne peuvent ne pas être vérifiés. Mais peut-être que les abats des moutons high-tech sont plus délicieux !