La région Mena doit attirer les investissements à forte valeur ajoutée

La Banque mondiale constate que l’instabilité politique dans la région ne profite à aucun Etat. L’innovation, l’entreprenariat et les activités exportatrices doivent être privilégiées pour garantir une croissance pérenne.  

La région Mena doit attirer les investissements à forte valeur ajoutée

Le 15 octobre 2013 à 11h12

Modifié 15 octobre 2013 à 11h12

La Banque mondiale constate que l’instabilité politique dans la région ne profite à aucun Etat. L’innovation, l’entreprenariat et les activités exportatrices doivent être privilégiées pour garantir une croissance pérenne.  

Dans un rapport publié le 11 octobre, l’institution financière de Washington évalue les perspectives de développement économique de la région à la lumière de l’instabilité régionale. Selon la Banque mondiale (BM), « la longue période d’instabilité que traverse la région a affecté la qualité et le volume des investissements, créant un biais favorable aux activités relativement moins créatrices d’emplois. »

Dans ce rapport de 80 pages, la BM indique notamment que « la croissance économique de la région Mena en 2013 s’établira à 2,8% en moyenne, soit un taux inférieur de moitié par rapport aux 5,6% estimés en 2012. »

Aucun pays de la région, qu’il soit importateur ou exportateur de pétrole, de la région du Golfe ou du Maghreb ne semble épargnée par une faible croissance même si la BM estime que « si la situation politique évolue vers davantage de stabilité et de clarté, la croissance devrait rebondir et atteindre en moyenne 4% en 2014. »

Un plaidoyer pour l’efficacité économique

Le rapport qui cible particulièrement les investissements directs étrangers (IDE) note que si la courbe sur la Mena a suivi la tendance haussière du reste du monde dans les années 2000, « il est à constater que la situation au lendemain du Printemps arabe s’est renversé. »

« Les flux vers Mena ont poursuivi leur mouvement baissier à mesure que s’exacerbaient les conditions économiques et politiques », note le rapport.
Au Maroc, indique le rapport, la contribution des IDE au PIB a atteint 3% en moyenne durant la décennie 2000 pour légèrement baisser à 2,6 et 2,8% en 2011 et 2012. Le PIB du Maroc est estimé à 98 milliards de dollars en 2012 selon les chiffres de la Banque mondiale.

Plus globalement, note le rapport de la BM, « en décourageant les investissements axés sur la recherche d’efficacité, les chocs préjudiciables à la stabilité politique accentuent la concentration des IDE dans les industries extractives et les secteurs non commerciaux, exacerbant un problème lié aux distorsions induites par l’action publique et à l’emprise politique ».

Le rapport de la BM critique notamment les politiques menées sous Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte en pointant du doigt les privilèges des multinationales introduites dans les cercles du pouvoir qui paralysent le jeu de la concurrence et bloquent l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché.

« Les pays de la région Mena courent le risque de se retrouver pris dans le piège des ressources, à moins de renforcer les institutions et d’améliorer le climat de l’investissement, en particulier la stabilité politique et macroéconomique », indique la BM.

« La solution à la création d’emplois et à la transformation structurelle dans la région passe nécessairement par la protection de l’Etat de droit et des droits de propriété, ainsi que par l’engagement envers des politiques stables et transparentes. »

La prospérité = Etat de droit + éducation

Comparant la situation avant et après le Printemps arabe, la BM note qu’avant 201, la corruption, la fiscalité et la concurrence informelle constituaient les principales contraintes à l’investissement évoquées par les investisseurs interrogés.

Après 2011, la corruption est toujours très mentionnée suivi de l’instabilité politique et de la concurrence sauvage.

Parce que la région Mena a besoin d’IDE pour sa croissance et de création d’emplois insiste le rapport, les réformes doivent toucher la sphère politique, le système éducatif, les règles de la concurrence dans le commerce, le marché de l’emploi et le secteur bancaire.

Enfin, et cela n’est pas sans intérêt pour plusieurs Etats de la région MENA dont le Maroc, la BM note que « la réalisation d’un consensus politique sur les réformes à entreprendre est un pré-requis notamment pour une croissance soutenue de l’économie et la création d’emplois. »

Déjà dans un rapport publié en juin 2011 et intitulé « La compétitivité dans la région Mena », la BM appelait les pays de la région à investir dans l’éducation, à améliorer l’environnement des affaires et à travailler avec le secteur privé pour améliorer la compétitivité. Ces 3 choix devant permettre le développement de l’innovation, de l’esprit d’entreprise et la naissance de clusters/ pôles compétitifs.

Innover, prendre de l’initiative

« La compétitivité, notait à l’époque les experts de la BM, nécessite un changement dans la manière de penser le développement ». Pour la BM, il s’agit de passer à l’innovation, à l’initiative citoyenne et entrepreneuriale, au développement de pôles de compétitivité, à l’idée du changement sur le long-terme et à l’exportation plus importante de biens et de services.

Pour la BM, la manière appropriée d’attirer des investissements à haute valeur ajoutée, créateurs d’emplois, de transferts de technologie et de savoir-faire est d’opérer les réformes visant à améliorer l’environnement des affaires.

En matière de compétitivité, le Maroc se classe au 75ème rang  sur 139 pays étudiés par la BM. Le Qatar est 17ème, l’Arabie saoudite 21ème, le Koweit 35ème et la Jordanie 65ème. A titre de comparaison, le Maroc précède l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Liban et la Syrie.

 

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