Les Etats-Unis rejettent les accusations d'espionnage en Europe

Les Etats-Unis ont catégoriquement rejeté mardi de récentes accusations sur l'interception de communications en Europe par leurs services d'espionnage, affirmant que ces données leur avaient été fournies par des agences de renseignement européennes.  

Les Etats-Unis rejettent les accusations d'espionnage en Europe

Le 30 octobre 2013 à 10h59

Modifié le 30 octobre 2013 à 10h59

Les Etats-Unis ont catégoriquement rejeté mardi de récentes accusations sur l'interception de communications en Europe par leurs services d'espionnage, affirmant que ces données leur avaient été fournies par des agences de renseignement européennes.  

Coup de théâtre dans cette affaire qui empoisonne les relations entre Washington et plusieurs de ses alliés européens, ces affirmations ont été formulées sous serment, devant le Congrès, par le patron de l'agence de sécurité nationale (NSA), le général Keith Alexander. Les révélations des quotidiens français Le Monde, espagnol El Mundo et italien L'Espresso sur l'interception de communications de citoyens européens par la NSA sont « complètement fausses », a assuré le général Alexander. « Pour être parfaitement clair, nous n'avons pas recueilli ces informations sur les citoyens européens », a-t-il affirmé, précisant qu'il s'agissait de « données fournies à la NSA » par des partenaires européens, lors d'une audition devant la commission du Renseignement de la chambre des Représentants.

Le Monde et El Mundo ont rapporté ces derniers jours, sur la base de documents fournis par l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, que l'agence américaine chargée des interceptions des communications avait espionné plus de 70 millions de communications téléphoniques en France et 60 millions en Espagne en l'espace d'un mois.

De son côté, le quotidien italien L'Espresso, citant le journaliste Glenn Greenwald, à l'origine des révélations d'Edward Snowden, a affirmé que les Italiens ont été espionnés par les services américains et britanniques. « Ils n'ont, comme la personne qui a volé les données classifiées, pas compris ce qu'ils avaient devant les yeux », a assuré le directeur de la NSA, en confirmant par ailleurs des révélations du Wall Street Journal plus tôt mardi selon lesquelles les interceptions téléphoniques pratiquées dans ces pays et attribuées à la NSA l'avaient été par les services secrets européens et ensuite « fournies » à l'agence américaine.

Elles ne visaient d'ailleurs pas les citoyens de ses pays mais des pays où l'Otan intervient, a-t-il ajouté.

Négociations transatlantiques en question

Interrogé sur le fait de savoir si la NSA partageait ses informations avec les « alliés européens » et si ces derniers partageaient les leurs avec l'agence américaine, le général Alexander a répondu par l'affirmative.

Egalement entendu lors l'audition devant le Congrès, le directeur national du renseignement, James Clapper, qui supervise les 16 agences de renseignement américaines dont la NSA, a de son côté dénoncé « un torrent de révélations préjudiciables » pour le travail de ses services.

Plus tôt mardi, dans un volet distinct de cette affaire, et après l'onde de choc provoquée par des révélations sur la surveillance des communications de la chancelière allemande Angela Merkel, la Maison Blanche avait affirmé qu'elle révisait ses pratiques en matière d'espionnage de dirigeants étrangers, restant toutefois vague dans ses promesses.

Un haut responsable de l'exécutif a expliqué à l'AFP que l'administration de Barack Obama réfléchissait à l'opportunité dedéclarer illégales les écoutes des conversations de dirigeants amis, comme révélé plus tôt par le New York Times, mais souligné qu'une telle décision n'avait pas été prise.

Ce responsable, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a en revanche qualifié d'inexactes des déclarations la veille de la dirigeante de la puissante commission du Renseignement du Sénat, Dianne Feinstein. Elle avait affirmé avoir reçu de l'exécutif l'assurance que « la collecte (de données) chez nos alliés ne continuerait pas ».

Lundi soir, le président Obama a souligné qu'il avait lancé un réexamen des opérations de collecte de renseignement, notamment par la NSA, « pour être certain que ce qu'ils sont capables de faire ne devienne pas ce qu'ils doivent faire ».

Dans un entretien télévisé, M. Obama, qui évoque un tel « réexamen » depuis plusieurs mois dans la foulée des révélations de M. Snowden, a toutefois refusé de répondre à une question sur l'espionnage des communications de la chancelière Merkel.

Les révélations d'El Mundo ont conduit le Parquet espagnol à ouvrir mardi une enquête préliminaire pour établir s'il existait des indices d'un délit dans cette affaire.

Avant le témoignage du général Alexander, la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding avait de son côté appelé les Etats-Unis à « rétablir la confiance » avec les Européens. « Les amis et les partenaires ne s'espionnent pas », a-t-elle lancé mardi à Washington.

Dans ce contexte, la dirigeante européenne a relevé que la question de la protection des données personnelles sur internet pourrait être plus que jamais un point d’achoppement des discussions pour un accord de libre-échange UE-USA. C'est un sujet qui pourrait « facilement faire dérailler » les discussions, a prévenu Mme Reding. La représentation du Commerce extérieur américain, chargée des discussions avec les Américains, a de son côté souligné que « les discussions sur les activités de surveillance de la NSA (étaient) distinctes de nos négociations commerciales ». « Il serait malheureux que ces questions --aussi importantes soient-elles- nous détournent de notre objectif commun de négocier un accord de grande qualité pour le XXIe siècle », a ajouté une porte-parole sous couvert d'anonymat.

Des parlementaires européens en visite à Washington pour demander des comptes aux Etats-Unis sur l'espionnage en Europe ont de leur côté avoué ne pas savoir si les informations évoquées provenaient de services européens. « Il est très clair que le numéro de téléphone de Mme Merkel a été trouvé dans des fichiers américains », a assuré l'Allemand Elmar Brok, membre de la délégation. Quant aux données concernant la France et l'Espagne, « c'est une autre histoire », a-t-il ajouté.

(Par AFP)

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