Bonne nouvelle: Fitch confirme les notes du Maroc
On craignait un tout petit peu cette notation de Fitch. Finalement, l’agence londonienne a confirmé les notes marocaines BBB- et BBB, respectivement pour des dettes à long terme en devises et en monnaie locale, avec perspectives stables.
Bonne nouvelle: Fitch confirme les notes du Maroc
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
admin
Le 6 novembre 2013 à 20h59
Modifié 6 novembre 2013 à 20h59On craignait un tout petit peu cette notation de Fitch. Finalement, l’agence londonienne a confirmé les notes marocaines BBB- et BBB, respectivement pour des dettes à long terme en devises et en monnaie locale, avec perspectives stables.
Les notes du Maroc pour ses emprunts en devises et en monnaie locale ont été également confirmées à «BBB-» et «BBB» respectivement.
La note de plafond souverain «BBB» et la note «F3» de la dette à court terme en devises ont été également confirmées.
Principaux facteurs de la notation
La notation «BBB-» du Maroc reflète les principaux facteurs suivants, selon le communiqué de Fitch:
1- Résilience économique et stabilité politique
La confirmation de la note du Maroc reflète la résilience du pays durant les années de transition qui ont suivi les événements du printemps arabe amorcés au début de 2011. La stabilité politique et sociale a permis de maintenir un niveau élevé de la croissance du PIB et l’attrait des IDE.
L’adoption de politiques accommandantes combinée à un ralentissement économique dans la zone euro ont entraîné une nette détérioration des déficits jumeaux et de la dette publique et la dette extérieure.
Fitch s’attend à une inversion de ces tendances négatives, soutenue par la volonté politique dans la mise en œuvre des réformes et par une reprise économique graduelle dans la zone euro.
2- Réduction du déficit budgétaire
Fitch prévoit un recul du déficit du gouvernement central de son niveau élevé de 2012 (7,6% du PIB), favorisé principalement par la réforme du système des subventions (lancée en septembre 2013), le niveau plus bas des prix du pétrole et le volume élevé des dons.
Après d’importants dépassements budgétaires en 2012 (2,2% du PIB), reflétant l'impact de la hausse des salaires décidée en 2011 et le report des investissements, l'agence s'attend à un renforcement en matière de contrôle des dépenses publiques et ce, conformément aux exigences de la nouvelle loi organique.
Fitch prévoit un déficit budgétaire qui devrait baisser progressivement pour être ramené à 4,4% en 2015.
3- Stabilisation de la dette du gouvernement
Fitch prévoit une augmentation de la dette publique (general government debt) pour atteindre 46,4%du PIB en 2013 (contre 33,4%du PIB enregistrée en 2008) avant de baisser graduellement, conformément au scénario de réduction du déficit, pour atteindre 44,5% en 2015, soit un niveau légèrement supérieur à la médiane des pays pairs notés BBB (40% du PIB).
4- Amélioration du compte courant
Fitch prévoit une baisse du déficit du compte courant qui devrait être ramené à 4,9% en 2015 contre 10% du PIB en 2012 et 7,8% prévu pour 2013, en raison notamment de la baisse des prix des matières premières, d’un resserrement budgétaire (y compris l’impact de la réforme du système des subventions) et le renforcement de la demande extérieure et des transferts des MRE en provenance d’Europe.
5- Niveau stable des réserves, poursuite de l’augmentation de la dette extérieure nette
Après une forte baisse, les réserves de changes se sont stabilisées à 4,2 mois d’importations depuis fin 2012.
Fitch s’attend à ce que ces réserves atteignent 4,3 mois d’importations en 2015, soutenues notamment par la réduction du déficit du compte courant et la poursuite de la dynamique des IDE. La hausse de la dette extérieure nette devrait se poursuivre, sur l’horizon de prévision, pour atteindre 33% des recettes du compte courant en 2015 contre 26% en 2013 et -23% en 2009, en raison principalement de l’effritement de la position créditrice extérieure nette du Maroc.
6- Croissance soutenue du PIB
Fitch prévoit un ralentissement de la croissance non agricole qui devrait passer de 4,5% en 2012 à 3,5%en 2013, en raison du faible niveau de la demande extérieure en provenance de la zone euro et du resserrement des politiques économiques.
La croissance économique devrait s'accélérer à moyen terme, pour atteindre 4,5% en 2015, en ligne avec la reprise économique dans les deux principaux partenaires du Maroc dans la zone euro (France et Espagne), et la poursuite de croissance de la demande intérieure.
Les IDE (prévus à 3,2% du PIB à l’horizon 2015) devraient également continuer à soutenir la croissance économique.
Facteurs susceptibles de déclencher un changement de notation
La perspective stable reflète l’évaluation de Fitch selon laquelle les facteurs de soutien et les facteurs de fragilité de la note sont actuellement bien contrebalancés. Les principaux facteurs qui pourraient indépendamment ou de manière collective déclencher une action sur la note sont les suivants :
Positif :
-Une importante réduction des déficits jumeaux du Maroc susceptible de réduire sensiblement la vulnérabilité de l'économie face aux chocs exogènes.
-À long terme, une amélioration des indicateurs sociaux (chômage des jeunes, pauvreté, etc.) dans un contexte caractérisé par une stabilité politique ancrée.
Négatif :
- Absence de consolidation budgétaire suffisante pour réduire le déficit budgétaire.
- Faible performance économique et une forte augmentation de la dette extérieure nette face aux chocs extérieurs, tel qu’une performance économique dans la zone Euro plus faible que prévu ou une hausse plus élevée que prévu des prix du pétrole.
-Instabilité sociale qui limiterait la marge de manœuvre politique pour procéder à des réformes.
Principales hypothèses
-La perspective stable table sur une réduction graduelle des déficits budgétaire et du compte courant par rapport aux pics enregistrés en 2012, ce qui permettrait de stabiliser la dette publique et reconstituer graduellement les réserves de changes.
-Fitch s’attend à la poursuite des réformes dans un contexte de stabilité sociale, comme récemment illustré par l’adoption du système d’indexation partielle des prix du pétrole.
-Fitch table sur une reprise économique graduelle dans la zone Euro, à 0,9 % en 2014 et 1,3 % en 2015 contre - 0,4 % en 2013. La croissance en France et en Espagne, les deux principaux partenaires économiques du Maroc, devrait s'établir respectivement à 0,9 % et 0.3% en 2014 ; 1,2 % et 1,1% en 2015 contre 0,2 % et -1,4% en 2013.
-Selon les prévisions de Fitch, les prix du pétrole devrait baisser à 100 dollars/ baril d'ici 2015 contre 105 dollars/baril en 2013.