Tadjikistan: Le président Rakhmon réélu avec 80% des voix, l'OSCE critique

L'homme fort du Tadjikistan, le président Emomali Rakhmon, a été réélu sans surprise avec plus de 80% des suffrages, selon les résultats annoncés jeudi dans l'ex-république soviétique au lendemain d'un scrutin critiqué par l'OSCE.

Tadjikistan: Le président Rakhmon réélu avec 80% des voix, l'OSCE critique

Le 7 novembre 2013 à 17h30

Modifié 7 novembre 2013 à 17h30

L'homme fort du Tadjikistan, le président Emomali Rakhmon, a été réélu sans surprise avec plus de 80% des suffrages, selon les résultats annoncés jeudi dans l'ex-république soviétique au lendemain d'un scrutin critiqué par l'OSCE.

Les obstacles à l'enregistrement des candidats d'opposition, les restrictions à la liberté d'expression et l'avantage dont a usé le président sortant dans les médias publics « ont entraîné l'absence d'un réel choix et d'un vrai pluralisme », a déclaré la mission d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, dans un communiqué. Ces contraintes sont « en contradiction avec les principes de l'OSCE et les autres exigences internationales pour des élections démocratiques », a ajouté l'organisation, dans ce texte diffusé quelques heures après l'annonce de la victoire d'Emomali Rakhmon, au pouvoir depuis 1992.

Réélu pour un nouveau mandat de sept ans avec 83,6% des suffrages et une participation de 86,6%, le président a dépassé son score au précédent scrutin en 2006, où il avait obtenu 79,3% des voix avec une participation de plus de 90%.

Un mandat de sept ans

L'OSCE avait émis des réserves avant même le scrutin, sur cette élection à laquelle ne participaient pas les principales formations d'opposition. Les cinq autres candidats étaient en effet peu connus et considérés par des observateurs comme des faire-valoir destinés à donner l'apparence du pluralisme. Aucun n'a dépassé 5% des suffrages. Le premier d'entre eux est le communiste Ismoïl Talbakov, qui obtient 5% des voix. Le dernier, le président du Parti démocratique, Saïdjafar Ismonov, obtient 1%. M. Ismonov avait affirmé mercredi à l'AFP être « certain de sa victoire » et n'avoir « aucune critique » quant au déroulement du scrutin.

La principale formation d'opposition, le Parti de la renaissance islamique, a boycotté le scrutin après que sa candidate a échoué à rassembler les plus de 200.000 signatures de soutien requises. La candidate de cette formation modérée, Oïnikhol Bobonazarova, une avocate et militante des droits de l'homme de 65 ans, qui faisait figure de principale candidate d'opposition au président Rakhmon, a dénoncé des « pressions » sur les électeurs lors de la collecte de signatures. Le Parti social-démocrate, autre formation d'opposition, a également boycotté l'élection, dénonçant « des violations de la Constitution, des fraudes organisées, l'absence de démocratie et de transparence ».

La mission d'observateurs de la CEI (Communauté des Etats indépendants), une organisation de pays de l'ex-URSS dominée par la Russie, a de son côté affirmé jeudi que l'élection avait été « ouverte, transparente, et répondait aux exigences démocratiques ». Des électeurs interrogés mercredi semblaient n'avoir guère eu d'illusion sur l'issue du scrutin, disant espérer surtout une amélioration de la situation économique dans ce pays voisin de l'Afghanistan, le plus pauvre de l'ex-URSS, et qui vit essentiellement de l'argent envoyé par sa diaspora en Russie.

A 61 ans, Emomali Rakhmon, à la tête du pays depuis 1992 quand il a renversé un gouvernement de coalition mis en place à la chute de l'Union soviétique, a fait adopter en 2003 des amendements levant la limitation du nombre de mandats.

Soutien de la Russie

Ceux-ci lui permettent de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2020. Cet ancien directeur de ferme d'Etat soviétique bénéficie d'une popularité certaine pour avoir pacifié le Tadjikistan après une guerre civile sanglante entre le pouvoir et une guérilla islamiste dans les années 1990. Mais sous sa direction, le pays a vu son économie aller de mal en pis. Frappés par la misère, des centaines de milliers de Tadjiks ont quitté leur pays pour travailler à l'étranger, notamment sur des chantiers en Russie.

M. Rakhmon bénéficie du soutien de la Russie, jalouse de son influence dans l'ex-URSS et inquiète des conséquences du retrait occidental de l'Afghanistan voisin. Le président tadjik et son homologue russe Vladimir Poutine ont signé en 2012 le maintien pour trente ans d'une base militaire russe au Tadjikistan, pays membre de l'Organisation de sécurité collective dominée par Moscou dans l'ex-URSS.

(Avec AFP)

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