Baisse des prix des médicaments: le CRPOS out!

La décision de la baisse de 50 à 80% du prix de 1.000 médicaments ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels, loin de là. Entre le ministère de tutelle, les industriels, le syndicat et le Conseil des pharmaciens l’accord semble inatteignable. Décryptage.  

Baisse des prix des médicaments: le CRPOS out!

Le 8 novembre 2013 à 12h38

Modifié 8 novembre 2013 à 12h38

La décision de la baisse de 50 à 80% du prix de 1.000 médicaments ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels, loin de là. Entre le ministère de tutelle, les industriels, le syndicat et le Conseil des pharmaciens l’accord semble inatteignable. Décryptage.  

Le Conseil régional des pharmaciens d’officine du sud tire la sonnette d’alarme ; toute baisse des prix des médicaments conduira, inéluctablement, à la fermeture de nombreuses  pharmacies au Maroc.

En cause, l’absence de mesures de compensation à destination des pharmaciens d’officines, la marge nette sur les ventes oscillant entre 8 et 10%, dans le meilleur des cas, selon la profession. «Nous sommes prêts à distribuer les médicaments gratuitement si l’Etat nous assure un compensation», nous confie Amine Tahri, pharmacien et membre du CRPOS. Le bât blesse au niveau de l’élaboration du projet, «le Conseil a été écarté de la table des négociations», rapporte notre source.

Le président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc, Mounir Tadlaoui, dit le contraire. Selon lui, «le Conseil a amendé le projet de baisse des prix des médicaments. Il était partie prenante lors des pourparlers en 2012 et 2013. Une première étape consistait à baisser les prix de plus de 300 médicaments, et la deuxième phase aussi», et fustige «le CRPOS, dans sa formation actuelle, n’a aucune légitimité car les élections organisées en mars manquaient de transparence.»

Par ailleurs, le Conseil dénonce, dans la pratique, des atteintes au monopole des pharmaciens, notamment en ce qui concerne la vente de certains médicaments pour les traitements lourds et coûteux.

En effet, les médicaments servant aux traitements du cancer ou de l’hépatite sont vendus directement aux patients par les laboratoires pharmaceutiques, court-circuitant ainsi le dernier maillon de la chaîne de distribution. Même chose en ce qui concerne les médicaments vendus par les vétérinaires.

Quels médicaments seront concernés par la baisse des prix? Pour le moment, la liste n’est pas définitive. Mais Abdelghani El Guermai, président fondateur de l’Association marocaine de l'industrie pharmaceutique, nous apprend que les prix sont en cours de révision ; « des calculs sont actuellement en train d’être faits pour ramener les prix des médicaments à la moyenne du benchmark.» En effet, différentes études comparatives ont été élaborées au cours des dernières années. Ce benchmark sert de référence aux prochaines baisses des prix.

Ainsi, si un produit est estimé surévalué, il sera ramené à la moyenne. Mais qu’en est-il des produits sous-évalués ? Le président de l’AMIP nous annonce qu’il y aura, dans une deuxième phase, une réévaluation inverse du processus pour ramener ces produits sous-évalués à la moyenne.

Effet accordéon donc qui ne sera certainement pas sans incidences sur l’industrie pharmaceutique marocaine. «L’arrêt de la fabrication de certains médicaments par les industriels est un risque à prendre au sérieux lors de la baisse des prix. Il y aura sûrement des médicaments qui ne seront plus fabriqués localement. Cela signifie que le Maroc sera contraint d’importer des médicaments de l’étranger. A des prix plus compétitifs !» prévient A. El Guermai.

Le Conseil régional des pharmaciens d’officines du sud reste donc la seule épine sous le pied du ministère de la Santé qui s’apprête, dès l’établissement de la liste définitive, à appliquer la baisse des prix.

A ce propos, le Conseil du gouvernement a adopté jeudi 7 novembre, le projet de loi 115-13. Un projet qui prévoit la dissolution des Conseils régionaux nord et sud, et la formation d’une délégation chargée de la préparation et de l’organisation de nouvelles élections des membres des deux conseils. La raison est que, selon le ministre de la Santé, El Houcine El Ouardi, «la situation des conseils nord et sud présente, depuis un moment, une entrave au bon fonctionnement du Conseil national dans son ensemble», selon le communiqué du Conseil de gouvernement.

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