Nucléaire iranien: Kerry et Fabius à Genève, Israël rejette tout compromis

Les chefs de la diplomatie américaine et française John Kerry et Laurent Fabius rejoignent vendredi à Genève les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien, une décision inédite qui renforce l'hypothèse d'un accord historique après des années d'impasse, un accord d'ores et déjà rejeté par Israël.  

Nucléaire iranien: Kerry et Fabius à Genève, Israël rejette tout compromis

Le 8 novembre 2013 à 12h30

Modifié 8 novembre 2013 à 12h30

Les chefs de la diplomatie américaine et française John Kerry et Laurent Fabius rejoignent vendredi à Genève les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien, une décision inédite qui renforce l'hypothèse d'un accord historique après des années d'impasse, un accord d'ores et déjà rejeté par Israël.  

M. Kerry se rendra en Suisse « dans un effort pour aider à réduire les différences dans les négociations », et à l'invitation de la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui préside les discussions, a indiqué un responsable américain. «Un texte intérimaire est en cours de discussion » et « Laurent Fabius a estimé que c'est une étape qui pourrait être importante et qui nécessite une discussion au niveau ministériel », a expliqué le porte-parole de son ministère, Romain Nadal.

Israël « rejette complètement » le compromis discuté à Genève sur le dossier nucléaire iranien, a déclaré vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au début de sa rencontre à l'aéroport de Tel-Aviv avec John Kerry. « C'est un accord très mauvais. Israël le rejette complètement », a affirmé M. Netanyahu alors que M. Kerry doit se rendre à Genève pour s'entretenir avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en marge des négociations entre l'Iran et les grandes puissances.

Les discussions entre l'Iran et les Occidentaux, représentés, sur mandat de l'ONU par l'Union européenne, ont débuté jeudi à Genève autour d'une proposition de Téhéran, où le changement de ton sur le dossier est perceptible depuis l'élection en août du président Hassan Rouhani. Selon cette proposition, non rendue publique, l'Iran accepterait de geler une partie de son programme controversé en échange de la levée de certaines sanctions qui pèsent lourdement sur son économie. « Nous faisons des progrès », a affirmé jeudi soir Michael Mann, le porte-parole de la diplomate en chef de l'UE, Catherine Ashton.

Mohammad Javad Zarif est allé plus loin en jugeant qu'un accord était possible avant la clôture des discussions. « Je pense qu'il est possible de parvenir à s'entendre ou à un accord avant de clore les discussions demain soir », a-t-il dit jeudi soir sur CNN. Il a toutefois exclu de stopper l'enrichissement d'uranium « dans son ensemble ». Les 19.000 centrifugeuses installées par l'Iran lui permettent divers niveaux d'enrichissement, notamment à 20%, étape qui peut permettre ensuite rapidement un enrichissement à 90% nécessaire pour la fabrication d'une arme nucléaire. La perspective de la conclusion d'un tel accord avait été très mal accueillie en Israël, où M. Kerry s'est rendu à nouveau vendredi pour y rencontrer Benjamin Netanyahu, avec qui il s'est déjà entretenu mercredi à Jérusalem. M. Netanyahu avait qualifié par avance « d'erreur d'ampleur historique » toute adoption de la proposition iranienne, estimant qu'elle n'empêcherait en rien l'Iran de se doter de l'arme atomique.

La Maison Blanche a assuré jeudi que les Etats-Unis et Israël partageaient le même « objectif » dans ces négociations. « Il n'y a aucune divergence entre Israël et les Etats-Unis, entre le président (Barack Obama) et le Premier ministre, sur l'objectif d'empêcher l'Iran de se doter d'une arme nucléaire », a déclaré le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney. Le président américain a lui-même tenu à calmer les inquiétudes en affirmant jeudi que son pays ne concèderait qu'un assouplissement « très modeste » et réversible du régime de sanctions appliqué à l'Iran, pour s'assurer de sa bonne foi dans les négociations nucléaires en cours.

Au cas où un premier accord partiel serait trouvé, il y aurait un assouplissement « limité, ciblé et réversible » de sanctions qui pèsent lourdement sur l'économie iranienne, avait indiqué mercredi un responsable américain. Cela ne concernerait toutefois pas le noyau dur de ces sanctions, celles visant les transactions bancaires et les ventes de pétrole. « Nous avons toujours dit qu'une solution diplomatique au dossier du nucléaire iranien, à travers le dialogue et la diplomatie, est non seulement quelque chose que nous saluons mais aussi quelque chose que nous soutenons et apprécions », a souligné jeudi à Amman M. Kerry. Sur mandat de l'ONU, l'UE parle au nom des six puissances impliquées dans les discussions avec l'Iran, les cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) plus l'Allemagne. « Notre mandat est clair, traiter du programme nucléaire iranien, aboutir à un accord, un bon accord, un accord indiscutable qui soit bon pour tous, qui lève les préoccupations de la communauté internationale quant à la nature de ce programme », a souligné de son côté le porte-parole de Mme Ashton.

(Avec AFP)

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