Libye: Appels à la désobéissance civile à Benghazi après des heurts meurtriers

Des dirigeants de la ville de Benghazi, dans l'Est libyen, ont appelé mardi les habitants à la désobéissance civile pour dénoncer les violences, après des heurts meurtriers la veille entre l'armée et le groupe salafiste jihadiste Ansar Asshariaa.  

Libye: Appels à la désobéissance civile à Benghazi après des heurts meurtriers

Le 26 novembre 2013 à 12h48

Modifié 26 novembre 2013 à 12h48

Des dirigeants de la ville de Benghazi, dans l'Est libyen, ont appelé mardi les habitants à la désobéissance civile pour dénoncer les violences, après des heurts meurtriers la veille entre l'armée et le groupe salafiste jihadiste Ansar Asshariaa.  

Le Conseil local de Benghazi (mairie) a appelé dans un communiqué à la « désobéissance civile » durant trois jours à compter de mardi, en observant notamment des grèves, et décrété un deuil pour la même période. Le Conseil a également demandé « aux membres du Congrès général national (CGN, Parlement) issus de Benghazi de rentrer immédiatement », en signe de protestation contre les heurts. De violents affrontements ont opposé lundi durant plusieurs heures les forces spéciales de l’armée régulière et Ansar Ashariaa, faisant sept morts et une cinquantaine de blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé.

Le calme régnait mardi matin à Benghazi où l'armée s'est massivement déployée dans la nuit notamment aux principaux carrefours, selon un journaliste de l'AFP. Les autorités libyennes tentent d'apaiser la situation et le Premier ministre Ali Zeidan s'est rendu lundi soir à Benghazi pour s'entretenir avec les responsables de la sécurité de la ville. Signe du ras-le-bol des citoyens libyens contre les groupes armés, le QG d'Ansar Ashariaa à Ajdabiya (160 km au sud de Benghazi) a été pris d'assaut lundi soir par des habitants, obligeant ses occupants à quitter les lieux, remis ensuite à une unité de l'armée, selon une source locale.

A Benghazi, les autorités locales et les habitants ont décidé de suivre l'exemple de la capitale Tripoli, où les milices ont été poussées à partir par un mouvement de grogne populaire, après des heurts déclenchés par des tirs d'une milice contre des manifestants pacifiques, qui avaient fait 46 morts et plus de 500 blessés le 15 novembre. Tout comme le Conseil local, l'Union des organisations de la société civile de Benghazi a appelé « la désobéissance civile » qui s'entend en Libye comme une grève générale.

Corridor sécurisé pour se retirer

Le ministre de la Défense Abdallah al-Teni a indiqué par ailleurs que ses services étaient en contact avec Ansar Ashariaa qui réclame un corridor sécurisé pour se retirer de Benghazi avec son armement. « Les chefs des unités de l'armée de la ville se sont engagés à assurer un corridor à Ansar Aschariaa à condition qu'il remette ses armes lourdes », a précisé le ministre, cité par le porte-parole du Congrès général national, Omar Hmidan. Les notables et chef de tribus de Benghazi œuvrent en coordination avec le CGN à apaiser la situation, a déclaré à l'AFP M. Hmidan.Composé d'anciens rebelles ayant combattu les forces loyalistes en 2011, Ansar Ashariaa (« les partisans de la loi islamique », en arabe) a été créé après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Soupçonné d'avoir attaqué des juges et des membres des forces de l'ordre, le groupe salafiste est aussi montré du doigt dans l'attaque contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur, en septembre 2012. Ansar Ashariaa a toutefois démenti toute implication. Profitant du vide sécuritaire après la chute de Mouammar Kadhafi, Ansar Ashariaa a gagné en influence en particulier dans l'est du pays, où le groupe contrôle des quartiers de Benghazi, de Syrte et de Derna, selon des sources locales. A Benghazi par exemple, il contrôle ainsi toujours l'entrée ouest de la ville.

L'organisation prône la charia (loi islamique) comme seule et unique source de législation en Libye. Récemment, Ansar Ashariaa a indiqué ne pas reconnaître les institutions de l'Etat ni ses services de sécurité, les qualifiant d'apostat et de « Taghout » (forces maléfiques au service de la tyrannie). Depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre. Elles ont recours aux ex-rebelles organisés en milices armées qui n'hésitent pas à défier l'Etat lorsque leurs intérêts sont menacés. Des groupes islamistes, dont Ansar Asharia, sont soupçonnés d'être impliqués dans les attaques menées dans l'Est libyen mais les autorités n'osent pas accuser directement ces groupes lourdement armés, par crainte de représailles, selon des analystes.

(Avec AFP) 

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