Ils sont virtuels et volatiles mais valent leur pesant d’or. Les bitcoins, monnaie créée sur la Toile en 2009 par un certain Satoshi Nakamoto, ont vu leur valeur quintupler durant le mois de novembre. Une envolée de leur cours qui hisse désormais cette devise virtuelle au-delà du seuil symbolique de 1.000 dollars, pour atteindre ce mercredi 27 novembre le pic de 1.073 dollars. Monnaie prisée de la geekosphère, elle valait 205 dollars en octobre et tout juste quelques « cents » à ses débuts en 2010, selon le site MTGox, plateforme d’échanges de monnaie virtuelle en devises réelles.

Bien que n’ayant pas de consistance physique, ces bitcoins possèdent les attributs d’une monnaie « classique ». Ils ouvrent la voie à l’achat de marchandises ou de services sur le principe d’une transaction à l’amiable sur Internet, dès lors qu’un internaute se créer un compte sur le site Bitcoin.org. En dépit de l’absence de contrôle par un organisme bancaire, cette monnaie immatérielle peut également être échangée contre d’autres devises, sonnantes et trébuchantes, grâce à différentes bourses d’échanges sur des sites tels que MTGox, cité plus haut. Autant d’opportunités pour lesquelles le jeune Kristoffer Koch a eu un certain flair. Selon le Figaro, ce jeune Norvégien, étudiant en 2009, avait acheté pour près de 18 euros de bitcoins. Quatre ans plus tard, cette monnaie de plus en plus utilisée sur Internet lui rapporte près de 610.000 euros et lui permet de faire l’acquisition d’un appartement.

Devant le succès grandissant de cette étonnante monnaie, le Canada franchit alors un cap et met en service le premier distributeur de bitcoins en octobre. Si certains pays ont compris l’intérêt pour cette devise virtuelle, elle n’a pas échappé aux pirates non plus. En novembre, des hackers se sont attaqués au portail de la solution de paiement danoise « bips.me », s’emparant de quelques milliers de bitcoins au sein de nombreux portefeuilles d’utilisateurs. Cependant, selon le PDG de la plateforme danoise, Kris Henriksen, qui s’est exprimé sur le site Mashable au lendemain de la cyber attaque, « la plupart des fonds manquants sont propres à la société BIPS ». Il n’en dira pas davantage. Ben Bernanke en revanche, s’est montré plus loquace quant au cas bitcoins. Selon le Financial Times, le responsable de la FED estime que ce mode de transaction peut, à long terme, s’avérer « prometteur, en particulier si les innovations permettent de mettre en place des moyens de paiement plus rapides, efficaces et sûrs ».

Aujourd’hui, on estime que 11,8 millions bitcoins transitent sur la Toile, une masse monétaire considérable lorsque l’on sait que l’algorithme qui a donné naissance à cette monnaie a limité son nombre à 21 millions.