Ouverture du sommet franco-africain de Paris sous le signe du deuil de Mandela

Le Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert vendredi à Paris en présence d'une quarantaine de dirigeants africains endeuillés par la disparition de Nelson Mandela, auquel le président François Hollande devrait rendre un hommage solennel.

Ouverture du sommet franco-africain de Paris sous le signe du deuil de Mandela

Le 6 décembre 2013 à 13h52

Modifié 6 décembre 2013 à 13h52

Le Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert vendredi à Paris en présence d'une quarantaine de dirigeants africains endeuillés par la disparition de Nelson Mandela, auquel le président François Hollande devrait rendre un hommage solennel.

Ce sommet est axé sur la sécurité, au moment même où la France s'engage militairement en Afrique pour la deuxième fois en moins d'un an, avec l'opération « Sangaris » en Centrafrique. Drapeaux en berne, rassemblements et avalanche de réactions: la mort du premier président noir d'Afrique du Sud, devenu une icône pour l'humanité, assombrit une rencontre convoquée de longue date par François Hollande. Le président français devrait honorer Nelson Mandela devant l'ensemble des représentants des pays invités au sommet, un hommage qui doit être suivi de celui de la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane. Une minute de silence sera ensuite observée par l'ensemble des participants à la cérémonie. « Sa mort va sans doute peser sur le sommet. C'est tombé comme un coup de tonnerre », a reconnu vendredi le président congolais Denis Sassou Nguesso, lors d'un entretien avec l'AFP.

Le sommet de l'Elysée s'ouvre quelques heures seulement après le début d'une opération militaire française en Centrafrique, où l'ancienne puissance coloniale va déployer 1.200 soldats, moins d'un an après avoir engagé plus de 4.000 militaires au Mali en janvier. En Centrafrique, les soldats français agiront en soutien d'une force panafricaine, sous-équipée et mal formée, qui s'est avérée incapable de rétablir l'ordre dans un pays plongé dans le chaos depuis le renversement en mars du président François Bozizé. Plusieurs chefs d'Etat présents à Paris ont déjà salué l'engagement français à Bangui, au premier rang desquels le président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui y voit un « devoir historique » de l'ancienne puissance coloniale.

Prise de risques

Pour la France, ses interventions au Mali comme en Centrafrique, lourdes financièrement, démontrent la nécessité que les Africains se dotent d'une capacité de défense commune. « C'est aux Africains d'assurer leur sécurité. Malheureusement beaucoup de ces pays ne disposent pas des forces nécessaires et le continent africain jusqu'à présent n'a pas pu s'organiser pour qu'il y ait une force commune », déplore le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. « Nous attendons de voir comment les Africains peuvent s'organiser pour assurer nous-mêmes nos responsabilités », a souligné vendredi le président guinéen Alfa Condé. « Mais que la France soit obligée d'intervenir en pompier pour nous sauver, ce n'est pas normal », a-t-il ajouté.

Annoncée en mai lors d'un sommet de l'UA à Addis Abeba, la création d'une force de réaction rapide africaine pourrait être relancée à l'occasion du sommet de Paris après avoir fait l'objet de rencontres politiques et militaires ces dernières semaines entre pays africains, comme l'Afrique du Sud, le Tchad, l'Ethiopie, le Ghana ou le Sénégal. Un projet qui laisse néanmoins dubitatif le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). « L'une de nos propositions à ce sommet de Paris consistera précisément à dire que tous ceux qui profitent des richesses de l'Afrique doivent aussi contribuer à sa sécurité », a-t-il déclaré vendredi au quotidien Le Figaro. Car, souligne-t-il, « quoi qu'on dise de l'influence grandissante de la Chine, des Etats-Unis ou du Brésil, ces pays ne sont pas engagés chez nous sur le front de la défense et de la sécurité. Ils ne prennent pas les mêmes risques que la France ».

Pour Paris, l'enjeu de la sécurité du continent est primordial. « La sécurité de l'Afrique, c'est aussi la sécurité de l'Europe », répètent à l'envi les responsables français, en mettant en avant une « proximité » géographique mais aussi des menaces communes (terrorisme, piraterie maritime, trafics). « La sécurité doit être le socle sur lequel se bâtit le développement économique », dit-on aussi à l'Elysée. « Aujourd'hui, le principal allié des jihadistes, des terroristes, des organisations criminelles, c'est la pauvreté », a également souligné vendredi le président du Niger Mahmadou Issoufou. « J'attends de ce sommet qu'il y ait une affirmation très claire de la liaison sécurité/développement, et un engagement très clair de tous les participants à mobiliser suffisamment de ressources pour les pays en voie de développement », a-t-il déclaré à la presse.

Au total, 53 pays africains sont représentés au sommet de Paris, seul le Zimbabwe ayant décliné l'invitation. Son président Robert Mugabe a été jugé persona non grata par Paris, tout comme cinq autres chefs d'Etat (Soudan, Guinée-Bissau, Centrafrique, Madagascar et Egypte). Sont également présents les dirigeants de l'Union européenne et de l'Union africaine, ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Pour François Hollande, il s'agit de montrer que la France est sortie de son face-à-face, parfois trouble voire opaque, avec ses anciennes colonies, une « rupture » déjà promise à plusieurs reprises par Paris, rappelle Antoine Glaser. Cet expert des relations franco-africaines juge que « dans les faits, il n'y a pas de "nouvelle" politique ». « La politique africaine de la France, c'est toujours celle des militaires français », dit-il.

(Avec AFP)

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