Région Mena : les Etats confrontés à la faible croissance

Selon la Banque mondiale, le principal défi pour les pays est d’arriver à attirer les investissements dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois. La stabilité politique du Maroc est un point positif, mais pas suffisant.  

Région Mena : les Etats confrontés à la faible croissance

Le 9 décembre 2013 à 11h04

Modifié 9 décembre 2013 à 11h04

Selon la Banque mondiale, le principal défi pour les pays est d’arriver à attirer les investissements dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois. La stabilité politique du Maroc est un point positif, mais pas suffisant.  

La Banque mondiale a livrévendredi 6 décembre une nouvelle étude sur les perspectives de croissance dans la région Mena.

Réalisée par Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Mena, l’étude souligne que les Etats de la région vont être confrontés à une croissance faible en 2013, touchant de façon quasi uniforme tous les pays.

Les Etats confrontés à l’instabilité politique éprouvent encore plus de difficultés à attirer les investissements productifs, alors que les investissements dans les secteurs peu gourmands en main d’œuvre comme l’énergie et les mines sont peu touchés.

La présentation a été suivie au bureau de Rabat d’une discussion sur la situation macro-économique au Maroc et sur les défis en matière de stabilité et de croissance économique.

Un constat peu encourageant pour la région

Selon l’étude, la croissance de la région Mena en 2013 est estimée à 2,8% en moyenne, soit la moitié du niveau de 2012. Mais si en 2012, on constatait une croissance à 2 vitesses, avec une croissance plus forte pour les pays exportateurs de pétrole, en 2013, la faible croissance est plus homogène.

A cette faible croissance s’ajoute le problème des déficits, notamment budgétaires, qui ont atteint des niveaux propres à créer des difficultés dans la gestion macroéconomique, notamment au Maroc, en Tunisie et en Egypte.

Plus inquiétant encore, la composition des dépenses publiques a changé, les investissements publics étant en régression au profit des dépenses courantes.

Enfin, l’étude constate une diminution des investissements directs étrangers (IDE) dans la région Mena, alors que dans les autres régions de monde, on observe une reprise après la diminution des IDE liée à la crise financière mondiale. L’étude explique en partie cette diminution par la plus grande instabilité politique engendrée par les mouvements populaires du Printemps arabe.

Instabilité politique et IDE

Le Printemps arabe a entrainé un accroissement de l’instabilité politique dans tous les pays de la région. Depuis lors, l’instabilité politique est la seconde contrainte à l’investissement la plus importante identifiée par les entreprises – juste après la corruption – alors qu’elle ne figurait pas parmi les 13 contraintes les plus importantes avant cela.

Mais si l’étude confirme une relation négative entre la croissance des IDE et l’instabilité politique en moyenne, elle différencie les IDE réalisés dans le secteur extractif et minier, sur lesquels l’instabilité politique n’a que très peu d’effet, des IDE dans le secteur manufacturier non pétrolier et les services commerciaux, très sensibles à l’instabilité. Or, ce sont ces derniers qui sont porteurs d’emplois.

Par conséquent, l’instabilité politique créée par le Printemps arabe décourage les IDE productifs et porteurs d’emplois. La question qui se pose pour chaque pays est donc de savoir comment attirer les IDE plus productifs pour contribuer davantage à la création d’emplois.

Le Maroc, l’instabilité politique et les IDE

Le Maroc, bien qu’étant un cas particulier dans la région Mena, présente en même temps de grandes similitudes avec la moyenne régionale.

C’est un cas particulier car il a été moins touché par l’instabilité politique, ayant su préserver une certaine paix sociale. De plus, la mise en place de la stratégie Emergence qui a accru la visibilité du pays et développé le champ des possibles, a permis d’attirer des IDE dans le domaine productif. L’exemple marocain montre, selon Shanta Devarajan, que les politiques industrielles doivent changer d’optique pour ne plus raisonner par secteur mais par entreprise, pour étudier les caractéristiques des entreprises qui réussissent.

Mais le Maroc présente également certaines similitudes avec la moyenne régionale, notamment un chômage élevé chez les jeunes et les femmes, une très lourde intervention de l’Etat, qui n’a pourtant pas donné les résultats attendus, etc. Le fort chômage des jeunes, au Maroc comme dans l’ensemble de la région, a deux causes principales, selon Shanta Devarajan : un problème d’adéquation entre les compétences de la main d’œuvre et le besoin des entreprises (problème d’offre) et un manque d’entreprises qui demandent de la main d’œuvre (problème de demande). Mais, c’est le second problème qui est le plus important, l’offre pouvant réagir à la demande, si demande il y a.

Enfin, pour les experts réunis dans le cadre de cette présentation, il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi les IDE ne créent pas suffisamment d’emplois au Maroc, notamment :

-          Le manque de politique d’incitation, telle que la non-fiscalisation du secteur de l’immobilier qui détourne les capitaux vers l’immobilier plutôt que vers l’industrie ;

-          La recherche-développement quasi nulle ;

La diminution de la marge de manœuvre financière du gouvernement est un facteur aggravant supplémentaire.

 

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