Mandela: la foule arrive par milliers à Soweto pour “célébrer son géant”

"Il est celui qui a fabriqué de l'Afrique du Sud. Même s'il doit pleuvoir des cordes, nous allons célébrer notre géant", s'enthousiasme Kagiso Dhladhla, en tenue zouloue brodée, arrivée avant l'aube au stade de Soweto pour l'hommage à Mandela.

Mandela: la foule arrive par milliers à Soweto pour “célébrer son géant”

Le 10 décembre 2013 à 8h22

Modifié le 27 avril 2021 à 22h23

"Il est celui qui a fabriqué de l'Afrique du Sud. Même s'il doit pleuvoir des cordes, nous allons célébrer notre géant", s'enthousiasme Kagiso Dhladhla, en tenue zouloue brodée, arrivée avant l'aube au stade de Soweto pour l'hommage à Mandela.

 

"La pluie c'est un signe de bénédiction en Afrique", ajoute cette dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins quand les portes du stade de Soccer City s'ouvrent pour laisser pénétrer la foule peu après 06h00 (04h00 GMT).

La cérémonie funèbre doit commencer cinq heures plus tard mais qu'importe, Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi sur place. "Mandela a fait tellement pour l'Afrique du Sud. Venir, c'est le mieux que je puisse faire pour lui. C'est un honneur pour moi d'être ici", s'émeut la jeune femme.

Derrière elle, des choeurs s'improvisent. Les chants de la lutte contre le régime raciste d'apartheid reprennent du service avec aux lèvres, le sourire de la victoire.

"OR Tambo doit parler avec le président Botha pour libérer Mandela de prison", s'époumone sans trève un groupe de chanteurs endiablés, brandissant un portrait de Mandela dans une danse saccadée, ponctuant leur chant de puissants cris. Un homme souffle dans sa trompette. Aux premières heures de la journée, on se protège d'une couverture. D'autres s'enroulent dans des drapeaux ANC jaune et vert "Mandela for ever" frappés à l'effigie de l'ancien président. D'autres groupes se déplacent et chantent "Mandela ne dort pas, il s'agenouille" ou "Notre fils est mis en terre".

Emergeant au-dessus des têtes, des drapeaux sud-africains ou même éthiopien.  "Comme ça, c'est l'Afrique tous unis", souffle un Sud-Africain venu avec son meilleur ami éthiopien.

Le soleil se lève à peine quand des centaines de personnes patientent déjà à l'autre bout de l'agglomération dans les gare pour emprunter des trains gratuits mis à disposition du public, prié de laisser sa voiture au garage.

A la gare de Park Station, le quai résonne au son du "Shosholoza", le chant des mineurs pour descendre au fond, rappelant que l'Afrique du Sud et son histoire de ségrégation raciale est aussi indissociable de son passé économique et minier.

La foule fraternise

Des inconnus se parlent, sans distinction de couleurs de peau ou de nationalité.  "Les Blancs ne savent pas toujours par où les gens ont dû passer durant la lutte contre l'apartheid. Je vais à la cérémonie pour être près de l'humeur nationale et sortir de ma bulle", confie Marcel Boezaart, 26 ans, issue de la communauté afrikaans descendante des premiers colons hollandais.

 A l'arrêt au stade, le conducteur du train souhaite la bienvenue dans les hauts-parleurs du train. "Vive Tata (papa) Madiba, viva", répond la foule. "C'est un moment historique, je ne peux pas manquer çà. On est ici pour célébrer Mandela qui s'est battu pour la liberté", dit Khumo Moje, 52 ans.

 

"Monsieur Mandela était le président de l'Afrique du Sud et il s'est battu pour la liberté", récite une enfant de 9 ans, Rehmat dont la mère Imaan Suliman, 35 ans, enchaîne: "Fondamentalement on a la liberté maintenant d'aller partout et il n'y a plus de restrictions".

"Je me sens bizarre, si heureux d'être ici et de voir tout ces gens qui viennent mais en même temps je suis triste", indique Ajay Patel, 48 ans, venu avec sa fille et une amie.

"C'est une grande perte, personne ne peut dire le contraire".

L'enthousiasme n'est pas moindre parmi les employés de sécurité, certains recrutés la veille. "Je suis si contente, terriblement excitée", souffle Noziphiwo Ndledla, 36 ans qui vient d'un bidonville et ne sait même pas combien elle sera payée.

Des programmes de la cérémonie sont distribués aux entrées, imprimés sur un papier glacé couleur crème bordé d'un liseré de deuil. En lettres finement calligraphiées se détache le nom de l'ancien président "Nelson Rolihlahla Mandela" au-dessus de sa photo, le cheveu grisonnant, arborant un large sourire et l'une de ses fameuses chemises à fleurs qu'il avait pris l'habitude de porter durant sa présidence.


 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.