Darwin n’a jamais été aussi limpide après avoir visionné cette vidéo, signée Rachid Guerraoui. Il faut dire que le quadragénaire n’était pas le premier à esquiver les cours de science et de mathématiques plus précisément. Docteur spécialisé en algorithmique répartie, il dirige actuellement un laboratoire de recherches à Polytechnique de Lausanne après un parcours exemplaire qui l’a mené à étudier dans la prestigieuse MIT de Boston puis à travailler dans la célèbre Silicon Valley.

Passionné par la recherche, il travaille avec Microsoft et aborde les questions de la fiabilité des systèmes informatiques. Ce Marocain, véritable expert dans son domaine, a d’ailleurs été salué par le prestigieux prix d’ACM Fellows en 2012, prix qui distingue les grandes réalisations dans la recherche et le développement informatique.

Pourtant, ce natif de Rabat explique dans un entretien accordé à La Vie Eco, que cet intérêt pour la recherche n’est survenu que « tardivement ». La confrontation entre l’enseignement de la philosophie et celui de l’éducation religieuse au cours de ses études secondaires à El Jadida a constitué un déclic.

«Au lycée, de nombreux professeurs d’éducation religieuse nous demandaient de boycotter le cours de philosophie qu’ils considéraient subversifs. L’administration de l’époque leur a donné raison en interdisant l’enseignement de la philosophie dans tous les lycées publics. Cela coïncidait avec le processus d’arabisation de l’enseignement public», précise-t-il dans les colonnes de La Vie Eco. 

Proposer des leçons sur le darwinisme en darija constitue-t-il son pied-de-nez personnel à cette surprenante logique de l’enseignement public ?