Rendre des forces à l’économie mondiale

WASHINGTON, DC – L'économie mondiale en 2013 est restée suspendue entre espoir et incertitude. Bien que la reprise se soit accélérée, en particulier dans certaines économies avancées, l'économie mondiale ne tourne pas encore à plein régime. Elle restera probablement à bas régime l'an prochain.

Rendre des forces à l’économie mondiale

Le 28 décembre 2013 à 12h26

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

WASHINGTON, DC – L'économie mondiale en 2013 est restée suspendue entre espoir et incertitude. Bien que la reprise se soit accélérée, en particulier dans certaines économies avancées, l'économie mondiale ne tourne pas encore à plein régime. Elle restera probablement à bas régime l'an prochain.

LES dernières prévisions du Fonds monétaire international situent la croissance du PIB mondial à 3,6% pour 2014, ce qui est raisonnable mais reste en dessous de la croissance potentielle qui s’établit autour de 4%. En d'autres termes, le monde pourrait encore générer beaucoup plus d'emplois sans alimenter de pressions inflationnistes.

Cela signifie que les membres du FMI – qu’il s’agisse d’économies avancées, émergentes ou en développement – ont encore du travail sur la planche. Une reprise forte et durable capable d’améliorer la situation de tous les pays et tous les peuples exige que les décideurs aillent de l'avant sur tous les fronts – budgétaire, structurel et financier. En même temps, la communauté internationale doit relancer ses efforts pour renforcer la coopération par l'intermédiaire du G-20, du FMI et d'autres acteurs. En effet, ce n’est que par une telle collaboration que nous pourrons surmonter l'impact persistant de la crise mondiale.

 

NOUS avons certainement évité le pire scénario (une Grande Dépression II) au cours des cinq dernières années, grâce aux efforts des décideurs mondiaux – en particulier la détermination des banques centrales à maintenir les taux d'intérêt mondiaux bas et de soutenir le système financier, couplée à un stimulus budgétaire dans certains pays. Mais le temps est d’aller plus loin, y compris en utilisant l’espace créé par les politiques monétaires non conventionnelles pour mettre en œuvre les réformes structurelles qui pourront relancer la croissance et créer des emplois.

Le sort des économies avancées est essentiel pour les perspectives mondiales et, en dépit de leur meilleure performance récemment, les risques de stagnation et de déflation restent importants. Les banques centrales ne devraient revenir à des politiques monétaires plus classiques que lorsque la croissance robuste sera solidement enracinée.

Les États-Unis ont longtemps été le principal moteur de l'économie mondiale et la demande privée y a repris vigueur. Mais il reste des défis majeurs à relever. Par exemple, il est extrêmement important que les décideurs donnent suite à l'accord budgétaire récent et en terminent avec les querelles politiques sur l'avenir financier du pays. Une plus grande certitude quant à l'orientation de la politique pourrait restaurer la croissance à un niveau qui profiterait à toute l'économie mondiale.

Au Japon, la reprise a été stimulée par une combinaison de politiques monétaires et fiscales agressives connues sous le nom de «Abenomics». Il s’agit d’un développement important. Le défi consiste maintenant à s’accorder sur les ajustements budgétaires à moyen terme et de mettre en œuvre les réformes structurelles – notamment la déréglementation des marchés et des mesures visant à renforcer la part des femmes sur les lieux de travail – qui sont nécessaires pour donner une base solide à la croissance et enfin bannir le spectre de la déflation.

 

L'EUROPE est également à un moment clé. La zone euro montre enfin des signes de reprise, mais la croissance est inégale et déséquilibrée. Alors que de nombreux pays se portent bien, la demande reste faible en général et le chômage dans la périphérie reste obstinément élevé, en particulier pour les jeunes.

Une zone d'incertitude pour l'Europe concerne la santé de ses banques. Les stress tests et contrôle de qualité à venir peuvent aider à restaurer la confiance et à faire avancer l'intégration financière, mais seulement s’ils sont bien menés. L'Europe doit également stimuler la demande, renforcer sa structure financière et fiscale et mettre en place des réformes structurelles pour assurer une croissance soutenue et la création d'emplois.

Au cours de la dernière demi-décennie, les marchés émergents ont été à l'avant-garde de la reprise économique: avec les pays en développement, ils ont été la source de trois quarts de la croissance du PIB mondial. Cependant, l'élan de ces économies a ralenti en 2013, à cause de l'incertitude sur le calendrier de la normalisation de la politique monétaire aux États-Unis et des doutes qui se sont installés au même moment à propos de la viabilité de leur trajectoire de croissance.

Bien que les pires craintes se soient estompées, les économies émergentes font face à de nouveaux défis politiques. En réponse au ralentissement de la demande, les décideurs doivent se méfier des excès financiers, notamment sous la forme de bulles d'actifs ou d’une augmentation de la dette. Ils devraient également se concentrer sur le renforcement de la régulation financière, afin de gérer les cycles de crédit et les flux de capitaux plus efficacement, ainsi que sur le rétablissement de marges de manœuvre budgétaires.

Les pays à faible revenu ont également été une lueur d'espoir pour l'économie mondiale au cours des cinq dernières années. Ils ont bien résisté face à la crise, et beaucoup – en particulier en Afrique, où la production annuelle a augmenté d'environ 5% en 2013 – connaissent une forte croissance. Il est maintenant temps de construire sur ces acquis, principalement en renforçant la capacité de ces pays à augmenter leurs recettes. Alors que la demande des marchés émergents est en train de faiblir, les pays à faible revenu devraient renforcer leurs défenses pour éviter une grave récession, tout en continuant à concentrer leurs dépenses sur des programmes sociaux et des projets d'infrastructure fondamentaux.

Les pays du Moyen-Orient en transition font face à des défis supplémentaires sous la forme d’instabilité sociale et d’incertitude politique. Ces problèmes devraient être traités en jetant les bases d'économies dynamiques transparentes, en favorisant une croissance plus inclusive et en assurant un soutien continu de la communauté internationale.

 

BIEN que les défis varient selon les pays et la région, de nombreux problèmes communs doivent être abordés dans les années à venir. Trop de pays sont confrontés à un héritage composé de stocks élevés de dette publique et privée, de déséquilibres budgétaires et de la balance courante, ainsi que de modèles de croissance incapables de générer suffisamment d'emplois. La communauté internationale doit également boucler les réformes réglementaires nécessaires pour créer un système financier plus sûr et capable de mieux soutenir les besoins de l'économie réelle.

Ce ne sont pas des défis abstraits. Ce n’est que si nous y faisons face que nous pourrons assurer la prospérité future à un moment où des milliards de personnes ont de plus en plus d’aspirations – de trouver un emploi, de sortir de la pauvreté et de rejoindre un jour la classe moyenne mondiale.

En 2014, nous devons prendre les mesures qui pourront aider à faire de ce rêve une réalité. Le FMI s'est engagé à travailler avec ses 188 pays membres pour définir et mettre en œuvre les mesures qui peuvent alimenter les moteurs de la croissance – et offrir à toutes les personnes une prospérité retrouvée.

 

Traduit de l’anglais par Timothée Demont

Copyright: Project Syndicate, 2013.

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