EasyJet supprime des vols, Ryanair réfléchit
Les deux compagnies low cost, dont les parts de marchés sont devenues très importantes sur certaines destinations, laissent planer le doute quant à la desserte du Maroc. La nouvelle taxe aérienne de 100 DH vient complexifier la négociation.
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Jamal Amiar
Le 6 janvier 2014 à 17h15
Modifié 6 janvier 2014 à 17h15Les deux compagnies low cost, dont les parts de marchés sont devenues très importantes sur certaines destinations, laissent planer le doute quant à la desserte du Maroc. La nouvelle taxe aérienne de 100 DH vient complexifier la négociation.
La décision est tombée : à compter du 3 mai prochain, la liaison Paris CDG-Tanger qui relie les 2 villes 2 fois par semaine cet hiver ne sera plus assurée par Easyjet pour une durée de 6 mois. Si rien ne semble encore fixé pour Fès ou les autres lignes desservies par EasyJet entre l’Europe et le Maroc, le magazine spécialisé Air Journal indique toutefois ce 6 janvier que les liaisons entre Paris-CDG et Fès seront également suspendues. La compagnie anglaise dessert également Casablanca, Marrakech avec 13 vols et Agadir.
Du côté de la compagnie irlandaise Ryanair, aucune décision n’a encore été prise. Interrogé par Médias 24 ce 6 janvier, le directeur ventes et marketing pour la France, la Belgique et le Maroc, Jonathan Brisy indique que « le département développement de Ryanair travaille toujours sur son programme été 2014 », précisant que « le programme n’est pas encore finalisé ».
La décision d’Easyjet tombe à un moment particulier. Dans moins de 3 mois, la nouvelle taxe aérienne entrera en vigueur. Elle prévoit à compter du 1er avril un surcoût de 100 DH par billet en classe économique alors que tout le modèle économique des compagnies aériennes low cost est basé sur une compression des coûts et des billets vendus à des prix bas.
Sur certains trajets, et selon le moment de l’achat du billet, 100 DH de coût supplémentaire peuvent représenter jusqu’à 20% du prix global du billet.
Ryanair relie Marrakech à 22 villes européennes
Dès le mois de décembre dernier, des informations sur une décision de Ryanair de supprimer plusieurs liaisons entre les aéroports européens et marocains étaient pourtant publiées. Ces informations qui ne sont ni précédées d’un communiqué ou d’une déclaration officielle, ni à postériori démenties par Ryanair constituent une méthode de négociation devenue typique de la compagnie aérienne irlandaise, ceci n’enlevant naturellement rien à l’importance des enjeux en cours tant pour Ryanair que pour le tourisme marocain et de Marrakech en particulier.
30 lignes relient différents aéroports marocains à des villes européennes, sachant que depuis janvier 2013, Ryanair a par exemple fait de Marrakech une base de transport qui relie la ville ocre à 22 aéroports européens. Aujourd’hui, plus du quart du trafic aérien de Marrakech est assuré par Ryanair.
Plus précisément, de Marrakech, Ryanair dessert 6 aéroports français, 4 allemands, 4 espagnols et 4 italiens, plus Londres (2), Bruxelles et Eindhoven, 7 marchés européens au total.
Outre Marrakech, Ryanair dessert 7 autres aéroports marocains, dont Tanger, Agadir, Essaouira, Fès et Oujda, à partir de villes comme Paris, Bruxelles, Rotterdam, Madrid, Milan ou Francfort.
Les réactions de Ryanair et d’EasyJet à cette taxe sont très suivies par les opérateurs touristiques. Sur les principaux aéroports marocains, pratiquement tous, sauf ceux de Rabat et de Casablanca, les compagnies aériennes low cost assurent aujourd’hui entre 60% et 90% du trafic aérien global. C’est notamment le cas à Tanger et Marrakech, mais également à Agadir, Fès, Nador et Oujda.
Outre Ryanair et EasyJet, les autres compagnies aériennes low cost actives sur le Maroc sont Jet Airfly et Air Arabia, aux côtés d’autres compagnies françaises, allemandes et scandinaves.
Selon le département de la communication d’Easyjet France interrogé sur le devenir de la ligne Paris-Tanger, la compagnie «gère son portefeuille de routes pour répondre au mieux à la demande locale des passagers, assurer une utilisation efficace des appareils et une rentabilité pour chaque route opérée ».
« Nous avons étudié le programme été 2013 et avons retenu les meilleures options pour servir ces objectifs. EasyJet a pris la décision stratégique d’arrêter sa desserte entre Paris et Tanger sur cette période », indique une responsable de la communication d’EasyJet France.