Sur 2M, parce que les mots comptent, les politiques face à leur discours

Politiques et journalistes ont constaté la rudesse du débat politique actuel tout en reconnaissant qu’il correspond à un jeu politique plus compétitif en termes d’offre ainsi qu’à une multiplication de la médiatisation des échanges et des débats politiques en général.  

Sur 2M, parce que les mots comptent, les politiques face à leur discours

Le 16 janvier 2014 à 10h50

Modifié 16 janvier 2014 à 10h50

Politiques et journalistes ont constaté la rudesse du débat politique actuel tout en reconnaissant qu’il correspond à un jeu politique plus compétitif en termes d’offre ainsi qu’à une multiplication de la médiatisation des échanges et des débats politiques en général.  

Abdelaziz Aftati du PJD, Abdelkader El Kihel de l’Istiqlal, Charkaoui Roudani du PAM et M’Hammed Grine du PPS étaient les invités mercredi 15 janvier de l’émission Moubachara Maâkoum (En direct avec vous) qui avait comme intitulé « Comment évaluer les discours politiques ? »

Le choix du thème de l’émission était motivé par les récents échanges entre le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et son opposition istiqlalienne au sujet notamment des avoirs déposés à l’étranger et des allusions aux élus istiqlaliens. Kihel de l’Istiqlal ou Aftati du PJD n’ont pas manqué de relever que ces échanges musclés ne sont pas récents.

Aftati a rappelé, documents à l’appui, la violence de certains échanges politiques entre Allal El Fassi et Mehdi Ben Barka dans les années 1960, « ce qui ne les a pas empêché de collaborer étroitement sur des affaires nationales quand cela était nécessaire ».
Le député du PJD savait en arrivant dans les studios de 2M à Ain Sebaâ que le PJD et Abdelilah Benkirane seraient très critiqués.

Mais Kihel, contradicteur attentif d’Aftati, ne manquera pas de rappeler au cours du débat que « la phase actuelle de ces échanges virils a démarré avec la présentation du mémorandum de l’Istiqlal au PJD en mai dernier suite à l’élection de Chabat à la tête du parti de Allal El Fassi ». Depuis mai 2013, échanges violents et polémiques entre le PJD et l’Istiqlal sont devenus quasi-quotidiens.

Les intervenants se sont toutefois accordés pour reconnaitre que « ce n’est pas la première fois que le discours politiques et les échanges sont violents et houleux au Maroc, au parlement ou à l’extérieur du parlement ». 

« Le discours, a rappelé Grine du PPS, reflèteun moment politique, ses contradictions et ses acquis ; le discours a souligné l’homme du PPS colporte la production politique de nos partis, leurs idées  », « mais aujourd’hui il reflète la crise de l’homme politique », une appréciation pas tout à fait partagée par Abdelaziz Aftati qui estimera que  « nous sommes dans un moment d’acquis nationaux ; « notre gouvernement est un gouvernement  qui veut en finir avec la gabegie et l’injustice sociale », soulignera-t-il.

Pour Kihel du parti de Hamid Chabat, « le discours permet de juger de l’homme politique et de son action, de ses valeurs. Il exprime l’éducation politique de chacun ».

Nouvelle constitution, vieilles élites

Abdelhak Belachgar d’Akhbat al Yaoum mettra le doigt sur une faiblesse du système actuel soulignant le fait que « nous avons une nouvelle constitution certes, mais nous avons toujours les mêmes vieilles élites ». Lachgar rappellera également que« l’opinion publique est intéressée par les débats politiques et que la séance mensuelle du chef du gouvernement au parlement réalise l’une des meilleures audiences télé ».

Si la séance est critiquée pour son côté « popu », elle est aussi critiquée par l’opposition parce qu’elle offre au chef de gouvernement PJD une tribune devenue populaire. Ceci n’empêchera pas Aftati de critiquer la réalisation télévisuelle de la séance critiquant  «la manière dont est filmée la séance de contrôle parlementaire ».

Cependant pour Aftati, « ces échanges réconcilient le peuple avec la politique » car explique-t-il en citant Mehdi Ben Barka « la vraie politique est la politique de la vérité ». « La langue de bois est la langue des élites, nous, nous parlons la langue du peuple » a-t-il martelé soulignant que son parti « réfléchit constamment à la réussite de la transition démocratique,  à comment passer d’une rive à l’autre ».

A ceux qui accusent le PJD de sectarisme, Aftati rappellera que si Abderrahman El Youssoufi avait contacté le PJD après les législatives de 1998, ce ne fut pas le cas des autres partenaires politiques en 2002 et 2007 « même si le parti est arrivé 3ème et 2ème ».

Au cours de l’émission, Aftati, président du groupe parlementaire du PJD, ne manquera pas de rappeler quelques constantes de l’action de son parti pour cette législature : lutter contre l’autoritarisme, la gabegie et la corruption.

« Ce que les gens voient, dira Aftati c’est que leurs élus se comportent comme des bandits, qu’ils s’enrichissent sur le dos du peuple » et donc ajoute-t-il « la question est de savoir si nous allons bouger pour mettre le Maroc sur la voie de la justice sociale ? »

Pour Kihel de l’Istiqlal si « les conflits et la compétition sont légitimes, le PJD a mal démarré sa législature avec son vocabulaire de tamassih et de âfarites, les crocodiles et les diables » termes par lesquels le leadership du PJD désigne ses adversaires sans les nommer. 

Pour Grine enfin, « les échanges et les polémiques sont positifs et il faut que notre classe politique soit à la hauteur pour alimenter ces débats et ces échanges au parlement comme dans les médias ». Le parlementarisme et le mode de scrutin proportionnel aiguisent la compétition politique et donc le débat.

Grine conclura en appelant les élites à adhérer aux partis et appellera les partis à développer leur communication avec l’opinion publique, les syndicats et le patronat.  Grine révélera que « jusqu’à présent,certains leaders de partis politiques membres de la coalition gouvernementale ne se sont pas encore rencontrés une seule fois ». Illustration du concept de transition politique ou immaturité politique ? Probablement les deux à la fois.

 

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