L’interview ratée de Yasmina Baddou sur 2M

Yasmina Baddou s’est prêtée au jeu de l’interview de Hamid Berrada dans «Mais encore», émission diffusée lundi soir sur 2M. Sous un éclairage tamisé, propice à la confidence, le célèbre journaliste s’est entretenu avec l’ancienne ministre de la Santé. 

L’interview ratée de Yasmina Baddou sur 2M

Le 28 janvier 2014 à 14h23

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Yasmina Baddou s’est prêtée au jeu de l’interview de Hamid Berrada dans «Mais encore», émission diffusée lundi soir sur 2M. Sous un éclairage tamisé, propice à la confidence, le célèbre journaliste s’est entretenu avec l’ancienne ministre de la Santé. 

Pendant 53 minutes, les sujets chauds comme les appartements parisiens ou les vaccins hors de prix sont évoqués, dans la plus pure langue de bois. Verbatim.

«C’est une évidence, on s’acharne contre vous dans ce pays, pour des raisons mystérieuses. On va essayer de connaître Yasmina Baddou, loin des ragots et des rumeurs », dit-il, l’air solennel.

«Je suis quelqu’un de très sincère et de très transparent», réplique la dame avant de s’éclaffer d’un rire bruyant. Le ton est donné.

Bon, ça commence. Le journaliste n’y va pas par quatre chemins : il nous plonge d’emblée dans l’affaire qui nous intéresse, celle des appartements parisiens.

«Il y a un appartement que j’ai acquis en 1998. Il s’agit d’un seul appartement, contrairement à ce qui a été rapporté ».

«C’est un trois pièce», lui rappelle HB, au cas où elle aurait oublié.

«Oui, oui, un petit 3 pièces», minimise Yasmina Baddou d’un air tout à fait désintéressé. «Cet appartement a été acquis pour que mes 3 filles puissent y poursuivre leur étude». Une pièce par personne, c’est le minimum syndical.

Combien? «Euh, euh, à l’époque j’ai dû le payer 2 millions de francs» se rappelle Yasmina Baddou en levant les yeux vers le plafond. L’animateur, qui a plusieurs cordes à son arc, s’occupe de la conversion: «Ça fait 2,5 millions de DH ».

«C’est ça, donc on est bien loin des proportions qui on été avancées (…), je n’avais aucune responsabilité politique à l’époque», justifie-t-elle. Tout va bien donc.

Après la pierre, les vaccins

La deuxième «affaire» concerne les vaccins Rotavirus. Pour se défendre des critiques, Mme Baddou choisit la carte de l’émotion : «Pour une justice sociale, nous avons acquis ces vaccins extrêmement coûteux pour les enfants», dit-elle, et d’ajouter dans un élan de fierté: « Nous avons même été félicité par l’OMS pour avoir acquis ces vaccins ». C’est le quart d’heure d’émotion, on sort les violons, alors que l’animateur sort l’artillerie littéraire: «Donc l’accusation est purement infamante, aberrante et farfelue». «Mais totalement, totalement», répond l’avocate.

Pourquoi n’a-t-elle pas réagi à l’époque ? «Vous savez, il ne faut jamais descendre à ce niveau-là. J’essaye toujours d’élever le débat. Donc j’ai laissé passer. Peut-être que j’ai eu tort?».  

Eloge du trublion Hamid Chabat

Ce passage est l’un plus des plus intéressants. La raison, Mme Baddou dresse un portrait plein d’éloges du secrétaire général de l’Istiqlal.

 «Hamid Chabat a le langage du peuple, car c’est un fils du peuple. Il connaît le peuple et ses préoccupations», affirme l’ex-ministre, avant de parler de sa première rencontre avec lui. «J’ai été très surprise de trouver un personnage, contrairement à ce qu’on nous disait, qui était extrêmement instruit, extrêmement constructif, qui avait les idées très claires, un arabe excellent, et surtout beaucoup d’idées, et créatif». Tout ça à la fois ? Oui, et pas seulement, car après s’être ainsi brillamment exprimé, Yasmina Baddou va multiplier les qualificatifs élogieux:

 «C’est un grand orateur, quelqu’un de très brillant, un manager, car il ne faut pas oublier que Hamid Chabat a une expérience de gestion qui est assez intéressante».

La suite est un condensé de mièvreries, d’éloges sur le bilan de l’ex-ministre, de bons sentiments sur ses heures de gloires, du temps où «elle écrasait la concurrence lors des élections».

En guise de conclusion, le journaliste pose la question suivante : «comment vous expliquez cet acharnement contre vous?».

«C’est une question que je me suis longtemps posée. Mais honnêtement, je ne veux croire que c’est parce que je suis une femme, ni pour une autre raison. Je ne me pose pas en victime, et je ne me poserai jamais en victime». « Est-ce la raison? » Coupe gentiment l’interviewer.

Les lèvres de Yasmina Baddou esquissent une ébauche de sourire candide :

 «Je n’aime pas la victimisation, je suis une femme forte de ses engagements, ses convictions, pour mon amour pour mon pays et mon Roi, et rien ne m’arrêtera, jamais», conclut l’avocate, avant de s’esclaffer jovialement. «Peine perdue pour les détracteurs, changez de cible», plaisante-t-elle avec son bon sourire anesthésiant.

Sur un sujet aussi polémique, on aurait préféré une interview plus contradictoire et incisive que cet exercice où le journaliste donne l’impression de servir la soupe à son invité. 

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