Marocains partis travailler dans les Emirats: du rêve à la déception
Travailler dans les pays du Golfe est le rêve de nombre de jeunes Marocains. Toutefois, certains avouent leur déception une fois sur place. Notre reporter a recueilli leurs témoignages.
Marocains partis travailler dans les Emirats: du rêve à la déception
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Bilal Mousjid
Le 7 février 2014 à 13h00
Modifié 7 février 2014 à 13h00Travailler dans les pays du Golfe est le rêve de nombre de jeunes Marocains. Toutefois, certains avouent leur déception une fois sur place. Notre reporter a recueilli leurs témoignages.
« J’ai du mal à m’adapter au train de vie d’ici. J’ai vraiment hâte de rentrer au Maroc. » Amina, la vingtaine, officie dans un restaurant du Viceroy, un hôtel luxueux à Abu Dhabi, où elle a atterri il y a quatre mois. La ville, dont elle ne connaissait pourtant que le nom, incarnait pour elle une destination de rêve où tout n’est qu’« ordre et beauté. Luxe, calme et volupté »
Mais sa déception fut à la mesure de son rêve. « Je trime du matin au soir pour un salaire de misère », soupire-t-elle. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à s’en plaindre. Début octobre, une quarantaine d’étudiants de Dubaï School, école basée à Rabat, ont jeté leur dévolu sur le Viceroy.
« On nous a donné des contrats d’une durée de six mois, à l’issue de laquelle nous serons recrutés par Etihad Airlines », raconte Amina. Mais en attendant le jackpot, ils se saignent aux quatre veines pour le modique salaire de 2.000 DH émiratis (4.500 DH marocains).
« Bien qu’on soit nourris et logés aux frais de l’hôtel, on arrive difficilement à joindre les deux bouts », précise Anas, serveur dans un restaurant appartenant au même établissement. Il faut dire que dans cette ville, où la vie est excessivement chère, les petites bourses n’ont pas droit de cité. « Je compte rentrer au Maroc dès que ma période d’essai aura pris fin », enchaîne Amina.
Dubaï School a vu le jour en 2006 à Rabat. Objectif : former des jeunes dans les métiers de la restauration, de la réception et du tourisme. Chaque année, une quarantaine de lauréats, âgés de 22 ans à 26 ans, sont mis sur le marché du travail dans les pays du Golfe. Le critère principal est la langue. « J’ai été prise grâce à ma maîtrise de l’anglais », témoigne Amina, qui a décroché son diplôme en 2013.
Les frais varient selon qu’il s’agit d’une formation d’une année (1.450 DH par mois) ou de deux années (1.250 DH par mois). « Pour obtenir un diplôme agréé par l’Etat, il faut passer deux années à l’école. Autrement, on ne donne qu’un certificat », explique à Médias 24 une source de Dubaï School. « Nous sommes en contact permanent avec des entreprises des Golfe, qui nous font parvenir leurs demandes d’embauches », ajoute notre interlocuteur.