Prévention de la corruption, Abdessalam Aboudrar y croit encore
Après la présentation du diagnostic réalisé par le Conseil de l’Europe et coordonné par l’instance centrale de prévention de la corruption, Médias 24 a rencontré Abdessalam Aboudrar, président de l’ICPC.
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Amine Belghazi
Le 19 février 2014 à 19h42
Modifié 19 février 2014 à 19h42Après la présentation du diagnostic réalisé par le Conseil de l’Europe et coordonné par l’instance centrale de prévention de la corruption, Médias 24 a rencontré Abdessalam Aboudrar, président de l’ICPC.
Il revient sur les conditions d’élaboration du rapport, sur ses limites, et sur la stratégie qui en découlera.
Lors de l’intervention d’un des représentants de la communauté européenne qui a participé à l’élaboration du rapport, il a été question du délai relativement court consacré à l’enquête. Car, si pour d’autre pays, le diagnostic prend en principe deux ans pour son élaboration, au Maroc, le projet n’a duré que quelques mois. «C’est un choix du Maroc,» répond M. Aboudrar, avant de poursuivre «dans les pays européens, le processus d’adhésion au Greco prend beaucoup plus de temps, car il est nécessaire, au préalable, d’adhérer au conseil de l’Europe. Ces mesures concernent principalement les nouveaux entrants dans la communauté européenne, à savoir les pays d’Europe de l’Est. Le Maroc nécessite, de ce fait, moins de temps.»
Une autre raison fait que le rapport marocain nécessite moins de temps, «le Maroc s’est soumis au processus d’examen de la convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption par un contingent composé d’un Sud Africain et d’un Slovaque. Ils ont évalué le cadre législatif marocain. De plus, l’ICPC a déjà travaillé, de manière impartiale, sur la question, en faisant de son mieux pour que les administrations répondent rapidement » Pourtant, lors de l’élaboration du rapport européen, toutes les institutions n’ont pas coopéré. En effet, les groupes parlementaires n’ont pas répondu aux questionnaires qui leur étaient adressés.
L’ICPC cherche pourtant à élaborer une stratégie nationale pour la prévention de la corruption malgré le climat marqué par un manque d’implication des acteurs, cela commence par l’habilitation de l’instance nationale de probité et de prévention, qui aura pour rôle de suivre de près les secteurs comme la justice, les administrations… etc.
Cette stratégie dessinée par l’ICPC «ne vise pas à s’attaquer tous azimuts aux secteurs touchés par la corruption. Au contraire, il faut sélectionner quelques axes, les plus importants d’abord, c'est-à-dire ceux qui comportent le plus de risque de corruption. »
Pour A. Aboudrar, la stratégie n’est jamais définitive. A ce titre, il ajoute que l’ICPC «peut ajouter les éléments manquants à sa stratégie, au fur et à mesure de son élaboration.» Concernant ce même volet politique, le président de l’instance déclare disposer de suffisamment de données sur les financements des partis et sur les conflits d’intérêts qui existent, un rapport a d’ailleurs été élaboré à ce propos.
Pour l’heure, les ambitions de l’ICPC sont grandes. «Lors de la prochaine étape, l’ICPC travaillera avec les différentes instances et les institutions en place pour détailler un plan d’action de mise à niveau par rapport au référentiel international en matière de lutte contre la corruption » affirme A. Aboudrar.
Pourtant, il faudra beaucoup de volonté de la part de l’Exécutif pour faire avancer ce chantier, surtout lorsqu’on sait que plusieurs projets et réformes restent actuellement en suspens. Le président de l’ICPC est conscient de ce risque, mais estime qu’il y a «suffisamment de soutien de la part des institutions elles-mêmes.» De notre côté, nous attendons des gages.