Selon Mustapha Bakkoury, président du directoire de la Masen, qui a exposé au Roi, le 17 mars, l’état d’avancement du plan solaire, «tout se déroule conformément au planning prévu». Toujours est-il que le pari sur le solaire, et sur les énergies renouvelables, d’une manière globale, continue de susciter des questions, deux notamment : n’est-il pas trop onéreux ? Sa rentabilité est-elle établie ? D’une capacité 160 MW, Noor 1 est destinée à combler les besoins locaux.

Le coût d’investissement de Noor 1, d’une capacité de 160 MW, est de 7 milliards de DH. Un coût largement justifié aux yeux  de Saïd Mouline, directeur général de l'Agence marocaine pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE), les études de faisabilités réalisées ne laissent aucun doute quant à sa rentabilité. «Avec toutes les fluctuations que connaît le marché des énergies, nous explique-t-il, il est bien entendu judicieux de viser l’indépendance énergétique. Le coût de l’électricité produite par la centrale sera peut-être un peu élevé au début mais, à terme, le projet sera certainement rentable.»

KFW, une banque allemande qui a accordé au Masen un prêt 754 millions d’euros et un don de 15 millions d’euros pour la réalisation du complexe solaire de Ouarzazate, partage l’analyse du directeur de l’ADEREE. «Rien ne prouve que le projet n’est pas réalisable. Notre soutien est fondé sur sa faisabilité ainsi que sur le critère environnemental», nous avait déclaré Jan Schlling, chargé de projets au sein de l’institution bancaire.

Qu’en est-il des autres phases ? Mustapha Bajourry, président du directeur du Masen, avait annoncé, lors d’une conférence tenue en octobre à Skhirat, l’appel d’offres relatif à Noor 2 serait lancé en novembre. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts sans que l’appelle d’offres en question ne voie le jour, sachant que l’étape de pré-qualification a eu lieu en janvier 2013. Nous avons tenté de le joindre, sans succès.

Pour la deuxième partie du projet, le Masen optera pour une nouvelle technologie : le refroidissement à sec afin de réduire la consommation d’eau. « C’est plus coûteux, mais ça limite les risques écologiques », précise Said Mouline.

Pour mémoire, le plan solaire compte, outre le complexe de Ouarzazate, quatre autres sites : Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah.