Christine Lagarde a exprimé ses remerciements à l’ensemble du peuple marocain pour la qualité de son accueil. Elle s’est dit honorée d’avoir pu rencontrer le Roi Mohamed VI, le Chef du Gouvernement, Abdelilah Benkirane, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, le gouverneur de la banque centrale, Abdellatif Jouahri et le CESE et son président Nizar Baraka. Christine Lagarde a également eu des échanges avec des représentants du secteur privé, d’éminentes femmes dirigeantes ainsi que des étudiants.

Elle a adressé ses félicitations aux autorités marocaines pour les progrès accomplis dans la mise en œuvre de réformes majeures, et notamment celle de la caisse de compensation, malgré un climat peu propice. Ces réformes sont, selon la Directrice Générale du FMI, de nature à améliorer l’efficacité de la dépenses publiques et à créer un espace budgétaire pour l’accroissement des dépenses d’éducation , de santé et de protection sociale qui doivent être la priorité du gouvernement.

L’action vigoureuse des pouvoirs publics, conjuguée à la diminution des prix du pétrole, a permis de réduire les déficits jumeaux et reconstituer en partie les réserves.

Mais le chômage, et notamment celui des jeunes, reste selon Christine Lagarde trop important et elle a exhorté les pouvoirs publics à poursuivre les réformes entreprises dans le sens d’une croissance plus créatrice d’emplois.

La Directrice Générale du FMI a rappelé que la Ligne de Précaution et de Liquidités qui s’est conclue de façon satisfaisante par la revue du 31 janvier n’a pas été tirée par le Maroc, qu’elle a été le gage des bonnes réformes entreprises par les autorités marocaines et que le FMI reste ouvert à une renégociation si les autorités en font la demande. L’utilité d’un nouveau programme a été confirmée par le Ministre des Finances qui a ajouté que le pays doit se féliciter d’avoir eu un tel mécanisme d’assurance qui a joué comme un parapluie sur les marchés financiers.

Interpelée sur la question de l’introduction d’une flexibilité du taux de change, Christine Lagarde a confirmé que c’était une évolution tout à fait envisageable du moment qu’elle était bien préparée et elle a exprimé sa confiance dans le gouverneur de BAM pour juger du moment opportun pour introduire cette flexibilité. Abdellatif Jouahri a d’ailleurs confirmé que les pré-requis nécessaires à une plus grande flexibilité s’affirmaient.

Rebondissant sur la question de la réforme de la compensation, Mohamed Boussaid a précisé qu’il ne s’agissait pas de supprimer la caisse de compensation mais de diminuer progressivement les subventions tout en renforcement les filets de protection sociale. Il a également tenu à souligner que la Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) permettra de moderniser la gestion des finances publiques tout en lui donnant plus de visibilité afin d’éviter les dérapages budgétaires tels que celui de 2012.