Bientôt un nouveau schéma d’urbanisme pour Marrakech

Reportée à maintes reprises, l’étude relative au nouveau schéma directeur d’aménagement urbain de Marrakech est sur les rails. Le ministère de l’Urbanisme vient de diffuser l’appel d’offres accompagné d’un diagnostic général sur la ville et ses environs.

Bientôt un nouveau schéma d’urbanisme pour Marrakech

Le 4 juin 2014 à 17h14

Modifié 4 juin 2014 à 17h14

Reportée à maintes reprises, l’étude relative au nouveau schéma directeur d’aménagement urbain de Marrakech est sur les rails. Le ministère de l’Urbanisme vient de diffuser l’appel d’offres accompagné d’un diagnostic général sur la ville et ses environs.

La ville ocre commence à voir le bout du tunnel. Lorsque le bureau d’études coréen Dongmyeong Engeneering a jeté l’éponge l’année dernière, on croyait le projet enterré. Mais le département de l’Urbanisme semble bien déterminé à mettre fin au chaos que connaît la région. Le ton est donné d’entrée de jeu : «A Marrakech, comme ailleurs, l'urbanisation rapide et incontrôlée engendre des tissus non-réglementaires, accroît la spéculation foncière, dévalorise les paysages urbains comme les milieux naturels, creuse les inégalités sociales (...) il est donc impératif d'en tenir compte dans toute réflexion de planification urbaine au niveau du schéma directeur d’aménagement urbain (SDAU) du Grand Marrakech».

Il est question d'abord d'élargissement de la zone d'influence urbaine. «Les espaces les plus éloignés du centre ville, voire même du périmètre urbain actuel de Marrakech, constituent un intérêt particulier pour les investisseurs dans les secteurs immobilier et touristique vue la rareté et le prix élevé du foncier de la ville», précise le cahier de prescriptions spéciales (CPS).

Autre point important : la vocation de la ville. Si la ville ocre jouit de son statut de première destination touristique du royaume, elle doit aussi s’étendre à d’autres secteurs, comme l’agriculture. «La période de croissance touristique soutenue, avec son lot de valorisations collatérales, a fait passer en arrière-plan les problématiques propres aux autres secteurs, moins porteurs certes, mais aussi moins dépendants des facteurs exogènes, comme l'agriculture, l'élevage ou l'agro-industrie, ou certaines branches de l'industrie de transformation traditionnellement implantées dans la région».

Conclusion : il est nécessaire, voire urgent, de redéfinir la vocation du Grand Marrakech, en le dotant d'une vision stratégique à moyen et long termes sur les questions suivantes :

-          l'utilisation rationnelle des sols ;

-          l'accueil et la gestion des flux démographiques migratoires, notamment en termes d'offres d'emplois, d'habitat et de mixité sociale ;

-          la mise en place d'une trame viaire capable de desservir, en plus de la ville, le tissu périurbain ainsi que les principales destinations régionales, avec un système de transport et de circulation approprié ;

-          le développement et mise en valeur du patrimoine historique et culturel matériel et immatériel ;

-          la recherche de convergences entre l’activité touristique et d’autres secteurs, comme l’immobilier, l’agriculture, l’artisanat, le commerce…

-          la protection des ressources naturelles et la sauvegarde de la qualité environnementale, en particulier le problème des ressources hydriques et de leur emploi rationnel.

Le CPS s’attarde sur la problématique de l’eau, «qui constitue, ces dernières années, un sujet de préoccupation des pouvoirs publics». Le diagnostic met l’accent sur deux points :

-          la mauvaise répartition de la ressource entre différents usagers (alimentation en eau potable, irrigation pour l'agriculture, consommation urbaine et touristique, consommation industrielle) ;

-          la pénurie de l'eau à cause du réchauffement climatique, périodes de sécheresse récurrentes, plus longues et plus aiguës, surexploitation et pollution des nappes phréatiques.

Par ailleurs, le SDAU devrait formuler des propositions concernant la sauvegarde de la palmeraie de Marrakech et la mise en valeur des vestiges du patrimoine historique, architectural et culturel de la ville. Mais aussi «la maîtrise des facteurs de distorsion des équilibres urbains fondamentaux» : densités des quartiers, suroccupation, hauteurs volumétriques du bâti, surcharge des circuits de transport, éléments de pollution et de nuisances diverses…

«A la lumière des principaux traits saillants de la problématique territoriale, les options d'aménagement à envisager, à l'issue de l'étude du schéma directeur du Grand Marrakech, devront permettre de renforcer la position de la région dans l'échiquier national, notamment dans le cadre du nouveau concept de régionalisation», précise-t-on.

Ce que le ministère de l’Urbanisme attend de l’étude :

- déterminer les choix et les options d'aménagement qui doivent régir le développement harmonieux, économique et social, du territoire concerné et procéder, en parallèle, à la définition de la vocation principale et des sous-vocations pour chaque espace relativement homogène déterminé au sein du territoire ;

- déterminer les zones nouvelles d'urbanisation et les dates à compter desquelles elles pourront être ouvertes à l'urbanisation, dans le souci de préserver les terres agricoles et les zones forestières dont les limites sont fixées par voie réglementaire, le milieu naturel environnant, les ressources hydriques, les sites à haute valeur biologique, les sites d'intérêt historique et patrimonial ;

- déterminer les secteurs urbains à restructurer ; définir les principes d'assainissement et les principaux points de rejet des eaux usées et les endroits devant servir de dépôt aux ordures ménagères ;

- définir les principes d'organisation des transports urbains (Marrakech), périurbains (Grand Marrakech) et les points d'accès aux principales destinations nationales ; arrêter la programmation des différentes phases de la mise en oeuvre du SDAU et de préciser les actions prioritaires à mener, en particulier d'ordre technique, juridique et institutionnel.

L’étude permettrait aussi de fixer la destination générale des sols en déterminant :

- la localisation des zones agricoles et forestières ;

- les zones d'habitat avec leur densité respective ;

- les zones touristiques avec leur vocation particulière ;

- les zones industrielles ; zones commerciales ;

- les sites naturels, historiques, archéologiques ou culturels à protéger et à mettre en valeur ; principaux équipements administratifs, sanitaires, sportifs, culturels, cultuels, d'enseignement.


 

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