Il s’agit le plus souvent de variétés prisées par certains marchés étrangers, que des cultivateurs marocains astucieux sont parvenus à acclimater à nos régions.

Ainsi, selon les statistiques de l’EACCE (Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations), qui recense les exportations, le Maroc a produit une très grande variété d’espèces.

Anone

Dans la catégorie des primeurs, on trouve des variétés aussi inhabituelles que l’anone, un fruit originaire d’Amérique tropicale et subtropicale, cultivé en Asie et dans les Antilles. Sa peau verte ressemble à des écailles de poisson, mais elle est mate et légèrement veloutée. Chaque fruit peut peser de 200 gr à 2 kg. La production marocaine exportée est faible (380 kg) mais elle prouve que ce fruit peut être cultivé sous nos latitudes.

Nashi

Autre fruit rare : le kumquat, originaire d’Asie, mais introduit en Europe au XIXe siècle, et résistant à des températures inférieures à zéro. Il s’agit d’un tout petit agrume, dont les fruits ont la taille d’une prune. Il s’en cultive au Maroc : au total, le pays en a exporté 48 tonnes au cours de la dernière saison. Le nashi, dont les exportations marocaines ont atteint 1,7 tonne, est un fruit originaire du Japon, proche de la pomme et de la poire.

Melon peau de crapaud

Les melons produits au Maroc sont d’une grande variété : au-delà de la pastèque, du melon charentais ou cantaloup (appelé aussi melon de Cavaillon) et du melon canari (jaune et allongé), on cultive des variétés plus originales : le peau de crapaud, souvent dénommé sous son nom espagnol piel de sapo, est proche du canari, à la différence de sa peau marbrée où le vert foncé domine ; ou encore le galia (peau jaune granuleuse, chair jaune pâle), le brodé (sa peau rugueuse est comme brodée), le dalton, etc.

Le kiwano, qui fait partie des cucurbitacées, est un petit fruit jaune orangé hérissé d’épines, à chaire verte. Originaire d’Afrique centrale et du sud, il est aussi cultivé autour du bassin méditerranéen.

On fait aussi pousser et on exporte des mangues. Le fruit, d’origine asiatique et aujourd’hui cultivé sous les climats tropicaux et subtropicaux du globe, peut se développer sous d’autres latitudes. L’Inde est le premier producteur (13 millions de tonnes), mais plus près de chez nous, le Nigeria et le Burkina Faso en produisent aussi. Le Maroc a exporté 175 tonnes lors de la dernière campagne agricole.

Du côté des raisins, le royaume n’est pas non plus en reste avec 7 variétés différentes. Outre le blanc, rouge, le flame et le sugraone (sans pépin), deux variétés connaissent une forte progression de leurs exportations. Il s’agit des variétés hâtives récoltées dès la fin mai : early sweet (blanc) et prima (noir).

Les tomates connaissent de nombreuses variétés : d’abord, les petits fruits, cerises où cocktail, mais aussi les plus gros avec les beef. Moins communes sur nos marchés, mais cultivées au Maroc : les tomates poires ou les olivettes (allongées).

Les pommes de terre : on dénombre pas moins de 35 variétés différentes, répondant aux noms de galactica, eurostar, Désirée, Camel, kondor ou encore Pamela. Si la Nicolas est la plus exportée (15.000 tonnes), certaines ne franchissent nos frontières qu’à raison de quelques tonnes.

Les agrumes, fruits emblématiques du Maroc, ne sont pas en reste avec un grand nombre de variétés exportées. 11 variétés d’oranges, et 10 variétés de petits fruits (mandarines et clémentines), deux de pamplemousse (jaune et rose) et une de citron représentant 568.000 tonnes exportées.

La clémentine Nules (du nom de la ville d’Espagne dont elle est originaire) fait partie des nouvelles variétés. L’exportation a atteint 73 tonnes cette saison, alors qu’on en avait pas exporté l’année dernière.

La Nour (117.000 tonnes, deux fois plus que l’année dernière), développée au Maroc depuis une dizaine d’année et cultivée de façon intensive en Espagne, est la meilleure clémentine tardive.

L’ortanique (près de 9.000 tonnes), difficile à peler et très juteux, est quant à lui un hybride de mandarine et d’orange douce, dont l'arbre est particulièrement productif.

Enfin, la nova, une mandarine hybride dont la récolte se fait en décembre et janvier, a le vent en poupe : d’une année sur l’autre, les quantités exportées ont doublé.