Verbatim. Hamid raconte Chabat

Vendredi 4 juillet, Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, a accordé une interview à notre confrère MedRadio. Rétrospectives, attaques ad-hominem tranchantes, lavage-essorage public du linge de l'Istiqlal et du gouvernement ... sélection du meilleur (et du reste).  

Verbatim. Hamid raconte Chabat

Le 7 juillet 2014 à 14h56

Modifié 7 juillet 2014 à 14h56

Vendredi 4 juillet, Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, a accordé une interview à notre confrère MedRadio. Rétrospectives, attaques ad-hominem tranchantes, lavage-essorage public du linge de l'Istiqlal et du gouvernement ... sélection du meilleur (et du reste).  

L'interview s'est ouverte sur la polémique suscitée par les propos de Benkirane sur les femmes. Le SG de l'Istiqlal a déclaré, avec le ton posé qu'il conservera jusqu'à la fin, que "les déclarations de Benkirane ne doivent pas être prises comme une opinion personnelle. Ce sont les déclarations d'un chef du gouvernement, et dénotent donc une direction gouvernementale, de là leur danger".

Chabat est revenu sur sa relation avec Benkirane. Leur première rencontre remonte à 2011, à l'époque où il n'était encore que secrétaire général de l'UGTM: "J'ai été contacté par Benkirane qui, à l'époque, a appelé les SG des syndicats les plus représentatifs. Notre rencontre n'a pas duré plus de quarante minutes. Personnellement, cette réunion ne m'a rien apporté; on n'a discuté d'aucun des sujets qui nous concernent, ou qui se rapportent au gouvernement".

Durant cette rencontre, "Mohamed Moâtassim, conseiller du Roi, est venu dire à Benkirane que Fouad Ali El Himma a été nommé au cabinet Royal. Benkirane a demandé à Moâtassim de le lui passer au téléphone pour qu'il le félicite. Il a dit, à la lettre, à El Himma: "Tu seras un appui à mon gouvernement. Si tu vois une déclaration contre toi dans un journal, ne la prends pas au sérieux, c'est juste que je suis parfois énervé. On travaillera main dans la main". Plus tard, en lisant les journaux, je constate que Benkirane s'est remis à critiquer El Himma et le PAM".

Tour à tour démon et crocodile, Chabat a révélé l'étymologie (du moins la sienne) de l’appellation "afrite", dont le chef du gouvernement l'affuble: "Lorsque nous travaillions sur la nouvelle constitution, il a découvert la méthode de travail et l'audace de Hamid Chabat. Dans le cabinet Royal, il m'a tiré vers lui pour me dire: "Tu oses dire tout ça ici ! Quelle audace". A l'époque, il utilisait afrite dans un sens positif. Mais quand il a commencé à le faire pour me dénigrer, là a commencé le problème".

A propos de sa candidature au secrétariat général de l'Istiqlal, qui avait créé beaucoup de remous à l'époque, Chabat explique: "Je suis de l'école pragmatique. Je travaille sans me fixer de limites. A l'Istiqlal, il y avait des jeunes très compétents, mais marginalisés. Je disais aux décideurs du parti: "il faut arrêter de contrôler, dans votre entre-soi, un parti commun à tous les Marocains".

Les différences entre les familles, dans l'Istiqlal, c'est qu'il y a celles qui travaillent dans leurs régions, apportent de positif au parti, mais qui ne bénéficient pas des nominations. Et il y a une famille qui profite de tous les efforts (...) Quand Abdelouahed El Fassi voulait argumenter, il nous disait qu'il est le fils de Allal El Fassi. (...) Il est entré au parti car il est le fils de Allal El Fassi. On vote toujours pour lui car il est le fils de Allal El Fassi. Il a accédé au gouvernement car il est le fils de Allal. Il a 65 ans, et on l'appelle toujours ould Zaïm. Certains, qui voulaient concourir pour le secrétariat général, ont été découragés après l'annonce de sa candidature. On n'est pas dans une zaouia, on est dans un parti politique."

Pour Chabat, si Abdelouahed El Fassi ne peut pas guider le parti, c'est parce qu'il "n'a pas milité auprès des bases. Il ne connaît pas le terrain. Moi, j'ai beaucoup sacrifié pour l'Istiqlal. En 1989, j'ai présenté ma candidature pour le secrétariat général à M’hamed Boucetta, et j'ai transmis la demande écrite à Abdelkarim Moujahid, qui était le président du congrès. Il y a eu trois jours de négociations pour m’en dissuader".

Concernant les réunions entre les SG des partis de la coalition, constituée, à l'époque, du MP de Laenser, du PPS de Benabdellah, de l'Istiqlal et du PJD, Chabat raconte que "les réunions avaient lieu au domicile du chef du gouvernement. C'est toujours lui qui présidait. Je lui ai donc demandé de rétablir le pacte de la majorité, pour que la présidence des séances se fasse à tour de rôle. Aucune décision n'a été prise durant ces réunions, car des participants quittaient tôt à cause de leurs engagements. D'autres fois, Benkirane ouvrait le bal en lançant des attaques contre les politiciens qui faisaient des déclarations contre lui. N'importe quelle coalition s'articule autour d'un programme. Une année s'est écoulée sans rien en appliquer. Du coup, la coalition n'avait plus de sens. Quand Laenser et Benabdellah parlaient, c'était en tant que ministres de Benkirane, qui pouvaient être révoqués à n'importe quel moment, non comme SG de partis".

C'est la principale raison qui, toujours selon Chabat, a poussé l'Istiqlal à quitter le gouvernement. Chabat a aussi déclaré que, "contrairement à ce que certains journaux ont rapporté, il n'y a jamais eu de médiation pour que l'Istiqlal réintègre le gouvernement de coalition. Je ne crois d'ailleurs pas en la médiation".

Quant à Mohamed El Ouafa, qui a préféré quitter l'Istiqlal pour maintenir son poste au gouvernemental, Chabat lui a adressé un petit clin d’œil: "peut-être avait-il des ambitions au sein de l'Istiqlal. Mais il oublie qu'il a vécu à l’extérieur du Maroc pendant 11 ans. Entretemps, des congrès ont eu lieu, les cadres ont été renouvelés. Quand il est revenu au Maroc, il s'est retrouvé dans la même situation que Ahl al Kahf [les gens de la caverne]: tout avait changé".

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