L’agression contre Gaza vécue par un médecin marocain

Cela fait une dizaine de jours que Zouhair Lahna, chirurgien obstétricien et acteur associatif s’est rendu à Gaza pour venir en aide à la population locale qui vit sous une pluie de bombes depuis plusieurs jours. Témoignage sur sa page Facebook.  

L’agression contre Gaza vécue par un médecin marocain

Le 21 juillet 2014 à 16h08

Modifié 21 juillet 2014 à 16h08

Cela fait une dizaine de jours que Zouhair Lahna, chirurgien obstétricien et acteur associatif s’est rendu à Gaza pour venir en aide à la population locale qui vit sous une pluie de bombes depuis plusieurs jours. Témoignage sur sa page Facebook.  

 «La situation me fait penser au combat de David contre Goliath; il y a une avalanche de victimes, parmi eux des femmes et des enfants(…), mais les gens restent courageux et attendent la fin de cette agression», racontait-il le 19 juillet. Le jour même, il est arrivé à Rafah, une ville palestinienne sise dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière égyptienne. Sa première nuit, il l’a passée à l’hôpital européen de gaza dans la ville de Khan Younès.

«J’ai vécu l’horreur en direct, il m’est encore difficile d’oublier le visage de Hanadi, une jeune femme d’une vingtaine d’année fauchée avec son mari et son beau père par un missile tandis qu’ils étaient assis devant leur maison, juste après la rupture du jeûne», témoigne cet ancien Chef de clinique des Universités de Paris VII et membre de Médecins Sans Frontières-France.

Dans la vidéo suivante mise en ligne le 20 juillet sur Youtube, il explique que 8 médecins de l’association Europalestine n’ont pas été autorisés à rejoindre l'hôpital Shifa et lance un appel aux autorités égyptiennes afin qu’elles autorisent ces médecins à entrer sur le territoire palestinien pour aider la population de Gaza.

 

Dans une lettre adressée à Rachid Jankari, le dynamique journaliste spécialisé dans les NTIC, dr Lahna livre un témoignage poignant sur la situation actuelle à l'hôpital Shifa. Entre tristesse et indignation, il regrette que les médecins se trouvent à la fin de la chaîne de massacre, de la récupération ou la désolation. 

«Ce soir, j’ai une forte envie de pleurer. Pleurer tous ces enfants que j’ai vu aux urgences de l’hôpital Shifa à Gaza. Cette jeune fille qu’on n'a pas pu sauver malgré le massage cardiaque, les perfusions et l’intubation.

«J’ai vécu avec les sauveteurs les mêmes gestes chez plusieurs patients qui arrivent évanouis, voire dans les derniers instants de leur vie. Nous essayons de les réanimer mais sans succès. Leur heure a sonné. Le destin a frappé, parfois trop fort.

«Quand la mort est confirmée, nous savons qu’il n’y pas plus rien à faire. Les médecins, dans un geste de colère et de désespoir, retiennent les tuyaux qu’il ont mis autour du patient devenu martyre. Les photographes prennent des clichés de cette tragédie filmée en direct et transmise au monde entier et surtout au monde arabe-musulman.

«Les feuilletons du Ramadan se sont, hélas, éclipsées par les « prouesses » d’une armée inqualifiable. Je ne trouve aucun adjectif pour décrire cette armée et ses dirigeants. Mais l’heure n’est pas à chercher un tel adjectif. Les israéliens connaissent bien les méfaits de l’injustice et savent ce qu'il en advient des injustices.

«Aujourd’hui, nous sommes les médecins de la fin de la chaîne de massacre, de la récupération ou la désolation. La prévention est aux mains des hommes politiques qui acceptent cyniquement cette mascarade. Je me demande comment certains dirigeants «sans prestige» peuvent dormir. Je parle surtout de ceux qui se disent arabes et/ou musulmans. Muselés par les affaires de l’argent et les compromissions, ils ne peuvent qu’afficher un profil bas, si ce n’est aucun profit du tout.

«Quant aux israélites, et aux peuples dits civilisés en Occident, la plupart d’entre eux ont subi le lavage des cerveaux des médias dominants. Ils ne considèrent plus les autres comme des êtres humains à part entière, d’où l’indifférence totale face à ces crimes. Leurs coeurs éprouveraient de la compassion si on massacrait des chiens ou des chats.

« Cette agression va certainement s’intensifier parce que les résistants sont mieux organisés. Mais comme les résistants sont considérés et nommés résistants terroristes, Israël considère que la population les protège. Alors, il faut recourir à la technique de la terre brûlée.

« Je ne peux plus continuer à écrire. J’ai la gorge nouée. Je descends aux urgences… »

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