Une mineure en partance pour le Jihad en Irak arrêtée à Béni Ansar

Deux jeunes femmes, l’une de 19 ans et la seconde âgée de 14 ans ont été arrêtées samedi 2 août au poste-frontière de Béni Ansar alors qu’elles quittaient Mélillia pour Nador et ensuite la Turquie. Un épisode qui pose le problème de l’endoctrinement de femmes jeunes et parfois mineures.  

Une mineure en partance pour le Jihad en Irak arrêtée à Béni Ansar

Le 12 août 2014 à 11h30

Modifié 12 août 2014 à 11h30

Deux jeunes femmes, l’une de 19 ans et la seconde âgée de 14 ans ont été arrêtées samedi 2 août au poste-frontière de Béni Ansar alors qu’elles quittaient Mélillia pour Nador et ensuite la Turquie. Un épisode qui pose le problème de l’endoctrinement de femmes jeunes et parfois mineures.  

La première, Fuzia Allal Mohamed, majeure et résidente à Mélillia, a été mise à la disposition des juges de l’Audience nationale à Madrid. Elle a été remise en liberté, interdite de sortie du territoire et devra pointer chaque semaine au commissariat le plus proche de son domicile jusqu’à la fixation de son procès.

La seconde, mineure et originaire de Sebta a été internée dans un centre de mineurs supervisé par l’Agence espagnole pour la rééducation et la réinsertion des mineurs (ARRM). Son identité n’a pas été rendue publique.

Selon le service de communication de l’ARRM joint par Médias 24, "le protocole pour la mineure va consister à faire prendre conscience à la jeune fille de la gravité des faits qui lui sont reprochés et lui inculquer une série d’habitudes, de la discipline et de l’auto-estime afin de lui permettre de se réinsérer".

La jeune mineure, âgé seulement de 14 ans, séjournera pendant six mois dans ce centre de rééducation et de réinsertion. Les 20 premiers jours seront consacrés à une série de tests et d’évaluation qui seront soumis à un juge pour approbation.

La suite du protocole devrait consister en la mise en place d’activités sportives, de règles d’hygiène et de respect des horaires. La jeune fille ne pourra pas se vêtir d’un voile intégral,  mais pourra porter un foulard sur la tête. Et si des activités informatiques seront possibles, le chat par internet ne le sera pas en revanche, ni l’usage d’un téléphone portable.

Une équipe d’experts nommée par l’Audience nationale et composée d’un psychologue, d’un pédagogue et d’une assistante sociale suivront ce travail de "désendoctrinement". L’équipe pourra également rencontrer la mère de la mineure et ses sœurs.

Les enquêteurs espagnols cités par El Pais, El Faro et le site Infolibre indiquent que le processus d’endoctrinement de la jeune mineure a duré moins de quatre mois.

Depuis 2013, plusieurs cellules de recrutement de jeunes Espagnols, le plus souvent d’origine marocaine, ont été démantelées à Madrid, ainsi qu’à Sebta et à Mélillia. Souvent, ces cellules ont des correspondants sur Nador ou Fnideq de l’autre côté des enclaves.

Depuis l’appel d’Al Baghdadi en août dernier au recrutement de jihadistes, notamment en Europe et dans les pays du Maghreb, les femmes sont un peu plus nombreuses à franchir le pas. Selon le chercheur Fernando Reinares de l’Institut El Cano de Madrid cité par El Pais, "leur rôle est de constituer un appui et un soutien aux hommes qui combattent sur le terrain. Elles tiennent un rôle d’éducation pour les enfants et de reproduction".

Inquiétude en Espagne

L’inquiétude se fait de plus en plus vive en Espagne où le démantèlement de cellules jihadistes se multiplie. Selon Fernando Reinares "ce qui est exceptionnel c’est que ce phénomène d’endoctrinement et de recrutement de jeunes femmes se fait dans une société où il devrait exister suffisamment de garde-fous sociaux et culturel, au sein de la famille comme au sein de l’école, comme au sein de leurs propres communautés".

Selon Reinares, "la rapidité des lavages de cerveaux tient à la vulnérabilité des jeunes", soulignant qu’outre l’endoctrinement à travers les réseaux sociaux, celui-ci est complété par des rencontres en face-à-face avec des recruteurs.

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