Tour du monde des Atmani. Une semaine au garage

Les Atmani poursuivent leur voyage en dépit des soucis techniques. Au menu de la semaine passée dans un garage de Cusco : perfectionnement technique et rencontres sympathiques.  

Tour du monde des Atmani. Une semaine au garage

Le 18 août 2014 à 13h15

Modifié 27 avril 2021 à 22h30

Les Atmani poursuivent leur voyage en dépit des soucis techniques. Au menu de la semaine passée dans un garage de Cusco : perfectionnement technique et rencontres sympathiques.  

J + 366 (10 août 2014) : la boite automatique tombe en panne

Nos soucis de boite de vitesse empirent. Sur Internet, nous apprenons que lorsqu’une boite se bloque en seconde, c’est qu’elle est en mode « sécurité », par défaut d’huile ou de friction. Vive l’électronique dans les voitures !

La quasi totalité des voyageurs que nous rencontrons essayent de n’avoir ni électronique ni ordinateur de bord pour justement pouvoir réparer eux même leur véhiculer à moindre coût.

Nous avons passé la nuit sur un parking pour bus et camions et y avons fait la connaissance d’une famille française avec deux enfants qui fait le tour du monde en voilier depuis 6 ans maintenant.

Tout le monde est content ! Les enfants jouent ensemble, les adultes échangent leurs expériences sur l’éducation, l’école, les pays visités, etc. Cela nous fait du bien.

Nous les saluons vers 15h00 et entamons la route vers Cusco.

Pour parcourir les 120 kilomètres qui nous séparent de Cusco, nous avions le choix entre faire remorquer le véhicule ou réaliser le trajet en deuxième vitesse. Nous avions opté pour le faire à 20 km/h.

Nous sommes arrivés enfin à Cusco vers 21 heures, après 6 heures de stress passés à regarder le tableau de bord continuellement de peur que Mesk Ellil ne s’arrête pile au milieu des montagnes. La fatigue nous fait oublier la belle vallée sacrée des Inca.

Nous sommes cependant soulagés d’être arrivés au camping pour la nuit. Demain, nous avons rendez-vous au meilleur garage de la ville. Les voyageurs partagent sur les blogs spécialisés toutes les bonnes adresses des pays traversés (garage, endroits de bivouac, points GPS intéressants, etc.) comme nous le faisons aussi.

La communauté des voyageurs est beaucoup dans le partage et l’entraide. Il nous est arrivé, plusieurs fois, d’être dépanné par un voyageur pendant 48 heures.

Je me rends compte à quel point je ne savais pas faire grand-chose avec mes mains : mécanique, électricité, dépannage, plomberie, petite menuiserie aluminium et bois, etc. Mais depuis que nous avions entamé notre périple, nous avons accumulé une énorme expérience.

Lundi à la première heure, au garage chez Nylo, un charmant Péruvien, nous sommes surpris par le nombre de camions, « entrailles » au sol. Les mécaniciens ne marchent pas, ils courent. Et la musique y est pour quelque chose, surtout en  Amérique latine où elle est omniprésente. Dans la rue, tous les magasins ont une enceinte dehors, les gens se baladent avec leur portable en musique. Parfois un peu trop bruyant, mais toujours très agréable.

Les gens ont le sens de la fête, pratiquement chaque semaine, il ya un festival, un feu d’artifice, une célébration. Bref, tout est bon pour avoir du plaisir en communauté. Nous avons beaucoup aimé cela. Rappelez-vous à Arequipa, même le camion benne de ramassage travaille en musique !

De retour au garage, nous avons l’agréable surprise d’y trouver John et Bety (lui est Anglais et elle Hongroise) que nous avions perdus de vue depuis quelques jours. Bonne nouvelle : nous ne serons pas seuls la nuit dans ce garage.

En effet, nous savions que les réparations allaient nécessiter quelques jours et justement Nylo permet à ses hôtes de camper dans leur véhicule sur le site.

Nous voilà partis pour passer quelques jours dans la suie et la poussière et quelques nuits à dormir au milieu des camions éventrés. Très dur les premières nuits, surtout pour les pauvres enfants qui s’ennuient et qui n’en peuvent plus des odeurs d’échappements, des bruits de métaux s’entrechoquant et des moteurs qui n’arrêtent pas d’être testés.

On s’y fait malgré tout et prenons notre mal en patience… L’essentiel est de réparer notre boîte de vitesse.

S’ensuit alors une série de surprises : dès que le carter est démonté, l’huile est noirâtre, des morceaux d’émail flottent.

Nylo dit le mot qui tue : « aïe aïe aïe aïe ! » Le premier diagnostic n’est pas bon du tout. Il faut démonter la boite de vitesse.

Il est sincère et nous dit qu’il ne s’y connait pas en boite automatique. Il va faire appel à un spécialiste qui doit venir de Lima, à 1.200 km d’ici.

Nous pensons tout de suite aux frais et au temps qui passe. Comment allons-nous faire ? Nous devons être justement à Lima dans deux semaines. La route n’est pas simple du tout, car il faut traverser la cordillère des Andes à plus de 4.500 mètres.

Daniel le docteur, comme nous l’avons baptisé, démonte toute la boite. Il a tenu à nettoyer la pièce dans laquelle nous démontons la boite, met des gans fins pour travailler proprement, et observe chaque partie avec minutie…

Jamais je n’aurais imaginé une telle complexité de la mécanique des engrenages couleurs bronze et argent, des formes arrondies à la perfection, des emboitements d’une telle précision ! Daniel nous dit qu’il n’a jamais vu une telle chose non plus.

Nous passons deux jours à chercher des tutoriaux sur Internet et lui, à se concerter avec d’autres spécialistes !

Nous comprenons effectivement pourquoi les voyageurs viennent avec des véhicules presque 100% mécaniques, mais nous n’avions pas le choix avant notre départ du Maroc, nous étions heureux de trouver un camping car avec une plaque marocaine. Comment aurions-nous pu acheter un camion à l’étranger ? L’aménager en Europe et puis faire toute l’administration du dédouanement et parfois même l’homologation. Juste impossible, sinon il nous aurait fallu 4 ans de préparation et non deux années, comme ce fût le cas. Les dossiers pour l’Office des changes qu’il aurait fallu convaincre, le parcours du combattant pour faire une homologation sans oublier le dédouanement d’un véhicule mécanique de plus de 10 ans, etc.

En attendant, il nous aura fallu 4 jours pour le démontage, le nettoyage et le remontage de la boite de vitesse, deux autres jours pour faire une visite générale des différentes huiles et pour finir le démontage des 3 radiateurs car le scanner avait identifié une faille dans le système de refroidissement.

Nous comprenons maintenant que nous avons eu sûrement tort de nous reposer sur le fait que notre véhicule n’avait que 55.000 km. On nous explique que faire autant de kilomètres et traverser autant de climats et d’altitudes différents demande énormément de maintenance et de changer souvent de lubrifiant. Nous comprenons aussi que d’autres réparations nous attendent sûrement.

Heureusement que John et Bety sont avec nous aussi, ils ont leur gros camion à moitié par terre et nous en profitons pour nous faire gouter chacun sa cuisine, jouer aux cartes avec les enfants et refaire le monde avec John.

Bety en profite aussi pour faire la coupe des cheveux de Mehdi. Quelle gentillesse !

Nous sommes dimanche, nous récupérons Mesk Ellil vers 21h30. Tout semble fonctionner normalement.

La facture est salée, mais finalement nous constatons que notre choix d’éviter le Machu Picchu à cause du budget très élevé, a été une bonne décision. Nous n’aurions pas pu avoir deux aussi grosses dépenses.

Nous gardons le moral et prenons la route demain, Inch Allah, pour Lima. Nous espérons que Mesk Ellil tiendra le coup face à ces nouvelles épreuves.


 

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