Le fonds Africa50 va permettre de financer des infrastructures au Maroc

Le Maroc va participer au tour de table du fonds qui se fixe comme objectif de mobiliser 10 MM de dollars pour les infrastructures en Afrique. Le royaume pourra faire appel à cette nouvelle manne pour ses futurs, et nombreux, projets.  

Le fonds Africa50 va permettre de financer des infrastructures au Maroc

Le 3 septembre 2014 à 16h16

Modifié 3 septembre 2014 à 16h16

Le Maroc va participer au tour de table du fonds qui se fixe comme objectif de mobiliser 10 MM de dollars pour les infrastructures en Afrique. Le royaume pourra faire appel à cette nouvelle manne pour ses futurs, et nombreux, projets.  

Deux jours après la création juridique du fonds Africa50, la délégation de la Banque africaine de développement (BAD) actuellement en visite au Maroc vient de dévoiler les détails sur ce nouveau véhicule de financement dédié aux projets d’infrastructures en Afrique.

Le fonds, qui a obtenu le statut Casablanca Finance City (CFC) en août et qui sera établi à Casablanca, sera financé par les Etats africains, les institutions internationales, les investisseurs privés (quelle que soit leur origine, africaine ou pas) et même les particuliers ; mais les projets bénéficiaires devront êtres uniquement en Afrique. Le projet est porté par la BAD.

Parmi les Etats, on sait déjà que le Maroc va participer au financement du fonds. Il s’agissait d’une des facilités octroyées par les différents Etats candidats à l’accueil du siège du fonds. Selon Richard Boamah, vice président Finances de la BAD, interrogé par Médias 24, une vingtaine de pays africains se sont montrés très intéressés pour prendre une part du capital du fonds, sans que l’on sache encore de quels pays il s’agit.

Pour la mise de départ, la BAD a décidé de mobiliser dans un premier temps 300 M de dollars, avec l’objectif de mettre jusqu’à 500 M de dollars. La BAD n’a pas vocation à financer dans les grandes largeurs le fonds, et ses statuts l’empêchent d’ailleurs de prendre plus de 25% du capital d’une institution, précise M. Boamah.

Tas Anvaripour, qui dirige le fonds Africa50, se montre très confiante quant aux financements à venir : « le fonds va drainer 10 MM de dollars d’ici deux à trois ans, c’est notre objectif » a-t-elle déclaré.

Pour y parvenir, Mme Anvaripour compte surtout sur le privé, avec des arguments précis, parmi lesquels l’expertise de la BAD en matière de financement de projets, et plus particulièrement d’infrastructures. « Nous avons financé et structuré 49 projets privés ou en PPP depuis ces 6 dernières années, et pas un seul n’a connu de défaut dans son bon déroulement » ajoutant que « si les projets sont correctement ficelés, en prenant en compte les intérêts légitimes de chaque partie prenante, le succès est au rendez-vous. »

Autre argument mis en avant : le guichet unique que représente Africa50 avec deux volets à chaque fois, l’accompagnement de projet et le financement. Selon Mme Anvaripour, les projets financés récemment ont tous attesté d’un retour sur investissement rapide, de l’ordre de deux ans, alors que la durée généralement observée est plutôt de 10 ans pour les infrastructures.

Les arguments de la BAD visent à susciter des vocations parmi les candidats au financement, et aussi à les rassurer car les projets d’infrastructures en Afrique sont réputés risqués. Or le fonds va permettre de financer des projets plus nombreux, dont les critères de risque ne sont pas acceptables par des institutions telles que la BAD. Celle-ci tient en particulier à garder sa notre triple A.

S’il est encore trop tôt pour connaître les institutions internationales ou les investisseurs privés qui seront au capital du fonds, les dirigeants de la BAD veulent recourir aussi aux particuliers pour se financer. Pour cela, Africa50 envisage l’émission d’obligations ou d’actions, et donc d’aller sur le marché boursier d’ici à deux ans, « mais seulement après que nous ayons fait nos preuves », selon Mme Anvaripour.

La question de savoir si la Bourse de Casablanca accueillera le fonds n’est pas tranchée. Karim Hajji, patron de la place casablancaise, le souhaite vivement, sachant que cela serait cohérent avec l’établissement du siège à Casablanca. Mais d’autres places financière africaines pourraient aussi avancer leurs arguments pour héberger Africa50.

Les nouveaux instruments financiers conformes aux principes de l’islam pourraient aussi être sollicités. « Rien n’empêche Africa50 d’émettre des sukuks, ce qui serait logique lorsqu’on sait qu’une part importante des Africains sont musulmans » a souligné Kalidou Gadio, Conseiller Juridique Général à la BAD. Selon lui, les Africains sont riches, mais ne disposent pas de placements fiables pour placer leur épargne.

Pour ce qui est des projets bénéficiaires, la priorité va être donnée aux transports et à l’énergie, pour lesquels le retour sur investissement est le plus court. Les besoin en infrastructures sont immenses (100 MM de dollars par an en Afrique, dont seulement la moitié est financée), et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Sur les 95 MMDH mobilisés par la BAD au Maroc, 95% sont consacrés à l’énergie et aux transports.

Les nombreux projets en matière de production d’énergie, renouvelable ou non, ou de transport (extension de la LGV au-delà de Tanger-Kenitra, nouvel aéroport de Marrakech, port Nador West Med, réseau autoroutier, etc.) pourraient bénéficier de la nouvelle manne d’Africa50.


 

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