Grève des enseignants: Bras de fer entre le SNEsup et Lahcen Daoudi
Le SNEsup a initié mardi 23 septembre une grève nationale de 72 heures dans les universités et les centres de recherche, reprochant au ministère ses promesses non-tenues. Pour Lahcen Daoudi, la grève est politique.
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Reda Zaireg
Le 23 septembre 2014 à 19h52
Modifié 11 avril 2021 à 2h36Le SNEsup a initié mardi 23 septembre une grève nationale de 72 heures dans les universités et les centres de recherche, reprochant au ministère ses promesses non-tenues. Pour Lahcen Daoudi, la grève est politique.
Inaugurée par une grève nationale, la rentrée universitaire 2014 s'avérera bien plus chaude que prévu. "La décision de mener une grève a été prise en mai", nous a déclaré Abdelkrim Madoun, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNEsup).
Les principales revendications du syndicat sont:
-une réforme globale de l'enseignement supérieur;
-la révision de l'avant-projet de loi 01.00 qui, selon M. Madoun, "renforcera le privé au détriment du public";
- le renforcement des infrastructures;
-et, surtout, la réforme du statut particulier du professeur-chercheur.
"Nous avons organisé 14 réunions avec le ministre de l'Enseignement supérieur. Il a dit être d'accord sur nombre de points, mais lors de l'élaboration des lois, il n'a pas pris en compte nos revendications", poursuit M. Madoun.
Le dossier des retraites, "sur lequel le SNEsup est d'accord avec les autres syndicats", fait également partie de leurs revendications: "qu'un enseignant chercheur n'ait droit à la retraite qu'à 65 ans est inacceptable", martèle M. Madoun.
Une "grève politique" selon le ministre
"M. Daoudi a eu plusieurs réunions avec le SNEsup, et a bien pris note de leurs revendications. Il a défendu la cause des professeurs d'université, mais après concertation avec d'autres ministres, notamment celui des Finances pour les questions budgétaires, il n'a pas été possible de répondre à toutes les demandes du syndicat", nous informe-t-on du coté du ministère de l'Enseignement supérieur.
En revanche, M. Daoudi conteste la légitimité de cette grève, "politique" selon lui. Dans une interview au site du PJD, il a déclaré que le SNEsup "a reporté sa grève, prévue initialement pour le 11 juillet, lorsqu'ils ont su que les autres syndicats feront grève le 23 septembre".
En filigrane, il accuse l'USFP, parti auquel appartient le SG du SNEsup, de vouloir « saboter » la rentrée universitaire, à l'instar de la rentrée sociale, marquée par une grève d'une branche de la FDT affiliée à l'USFP, de l'ODT et l'UGTM.
"Si les professeurs universitaires décident, indépendamment, de mener une grève, je n'y vois aucun problème. Mais ils ne doivent pas se laisser manipuler par un syndicat partisan", a-t-il déclaré, soulignant que le SNEsup "a retourné sa veste", puisque le syndicat "était d'accord sur certains décisions similaires, quand elles ont été prises par l'USFP, à l'époque où il était au gouvernement".
"Il n'y a plus autant de surpopulation dans les universités. Entre 2011 et 2014, les universités ont gagné 57.919 places de plus", a-t-il précisé dans la même interview, ajoutant que 50 MDH seront consacrés pour augmenter la capacité d'accueil des amphithéâtres. Au sujet de la réforme de l'enseignement, il a déclaré que, "pour la mener, il nous faudra 10 ans".
Répondant à la critique qui lui a été faite par le SNEsup, concernant "la privatisation galopante de l'université", selon les termes du syndicat, suite à l'ouverture de facultés de médecine privées, M. Daoudi a dit que "l'Etat ne peut pas, à lui seul, enseigner à 2 millions d'étudiants. Si, parmi eux, 200.000 sont prêts à bénéficier d'études dans le privé, cela nous aide".