La pièce de Fouad Laroui cartonne au théâtre

La pièce écrite par Fouad Laroui connaît un vif succès au Maroc alors qu’elle n’en est qu’à sa deuxième représentation publique. Avec beaucoup d’autodérision, les comédiens croquent les excès d’un communautarisme islamiste qui est actuellement sous les feux des projecteurs.  

La pièce de Fouad Laroui cartonne au théâtre

Le 1 octobre 2014 à 17h09

Modifié 1 octobre 2014 à 17h09

La pièce écrite par Fouad Laroui connaît un vif succès au Maroc alors qu’elle n’en est qu’à sa deuxième représentation publique. Avec beaucoup d’autodérision, les comédiens croquent les excès d’un communautarisme islamiste qui est actuellement sous les feux des projecteurs.  

Le texte de cette pièce aborde la question de l’identité qui revient souvent dans l’œuvre de Laroui. L’humour décalé et caustique du prix Goncourt 2013 de la nouvelle donne une dimension tragi-comique à un thème s’inscrivant parfaitement dans le choc actuel des cultures et des religions.

Interprété par le Collectif des Trois mulets, "Le frère ennemi" raconte la descente aux enfers d’un jeune couple qui vit à Paris dont l’un est d’origine marocaine et l’autre issue de la génération de l’immigration. 

Moderne et vivant avec son temps, un jeune et brillant informaticien voit dans un premier temps, la vie lui sourire professionnellement et amoureusement avec sa nouvelle concubine enseignante.

Tout va changer quand ce cadre supérieur fera l’objet à son travail d’une mise à l’écart injustifiée qu’il perçoit comme "raciste". A partir de ce moment,la pièce bascule avec une radicalisation de son comportement et une remise en cause totale de ses valeurs empreintes de modernité.

Son sentiment d'appartenir à la nation française s’évanouit dans une quête d’identité qui devient à ses yeux la seule alternativenécessaire pour exister, se reconstruire et se faire justice.

Le communautarisme exacerbé dont fera désormais preuve Ali devient un obstacle à son intégration passée. Il le pousse à rejeter l'influence occidentale culturelle et religieuse en l’éloignant des préceptes qui régissaient sa vie antérieure.

La pièce traite avec justesse des dégâts que peuvent occasionner les visions dogmatiques entraînées par une pratique rétrograde des religions.

A l’image des dérives actuelles de l’utilisation de l’Islam à des fins idéologiques, cette pièce fictive est tout à fait réaliste et crédible car elle s’inscrit parfaitement dans l’actualité.

Malgré la multiplication des clichés dans une vision manichéenne religieuse, la pièce décrit parfaitement un Ali perdu et ébranlé dans ses convictions et dans sa ligne de conduite.

Le décor de la pièce y est certainement pour quelque chose car il est minimaliste et épuré. La posture des acteurs est également originale car souvent les comédiens s’adressent au public les yeux dans les yeux.

Le public se délecte en découvrant les contradictions que peuvent vivre des Marocains vivants à l’étranger. Certains se reconnaissent peut-être dans la difficile confrontation entre une pratique rigoriste de la religion et la vision laïque prônée par la société française.

Cette pièce qui touche à une thématique sensible au regard de l’actuelle transformation de certains musulmans radicalisés remue des questions.

Prévue pour être bientôt jouée en France, elle intéressera certainement le public français car son intérêt  procède avant tout d’un regard marocain sur la question actuelle de l’identité.

En définitive, ce spectacle cherche à faire ressortir l’absurdité du repli identitaire et la mauvaise image qu’il entraîne à travers le monde.

Rappelons que c’est en France que le Collectif des Trois Mulets est né et que 3 de ses acteurs vivent entre les deux rives de la Méditerranée. Ils assument leur position de l’entre-deux en mettant en pratique leurs influences de la Halqa marocaine et celles plus prosaïques du respect du texte français

Cette pièce est issue d’une commande littéraire passée il y a six mois auprès de Fouad Laroui à qui le collectif des Trois mulets a demandé d’écrire une pièce sur la thématique de l’identité.

Elle est le fruit d’un challenge car les comédiens n’ont été livrés que fin août et n’auront eu que 3 semaines pour répéter dans le cadre d’une résidence à l’institut français de Casablanca.

Initié par Ali Esmili, Claire Hélène Cahen, Boutaïna El Fekkak, Malek Akhmiss et Tariq Ribh, fondateur du Festival Thé-Arts de Rabat, ce collectif s'est précédemment fait connaitre avec "Le feu sur la montagne", œuvre poétique d’Abdellatif Laâbi qui a rencontré un franc succès au théâtre.

Les prochaines dates marocaines à venir pour cette truculente pièce sont

-          Tanger, jeudi 2 octobre

-          Fès, jeudi 9 octobre

-          Oujda, samedi 11 octobre

-          Meknès, mardi 14 octobre

-           Marrakech, jeudi 16 octobre


L'entrée est gratuite. Renseignements auprès des instituts français.


 

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