Tourisme. Benabbès-Tâarji: “une perte de leadership”

Le ministre du Tourisme est-il en train de perdre la confiance d’une partie des opérateurs? Ce serait grave. Et pourtant, c’est ce que laissent entendre les propos de Jalil Benabbés-Taarji, vice-président de l’Association nationale des investisseurs touristiques et ex-président de la FNT (copilote de la Vision 2010), qui répond aux questions de Médias 24.  

Tourisme. Benabbès-Tâarji: “une perte de leadership”

Le 2 octobre 2014 à 15h59

Modifié 2 octobre 2014 à 15h59

Le ministre du Tourisme est-il en train de perdre la confiance d’une partie des opérateurs? Ce serait grave. Et pourtant, c’est ce que laissent entendre les propos de Jalil Benabbés-Taarji, vice-président de l’Association nationale des investisseurs touristiques et ex-président de la FNT (copilote de la Vision 2010), qui répond aux questions de Médias 24.  

-Quelle est votre impression sur cette édition des Assises ?

Déception et frustration! Déçu car, après quatre ans d’absence, on s’attendait à un bilan de l’état d’avancement des chantiers de la vision 2020. Les thèmes sont, certes, bien choisis, mais d'autres thématiques ont manqué.

Frustré, parce que le résultat est modeste. Au lieu d’acter des mesures, les panels se sont contentés de proposer des pistes, floues qui plus est.

La prime d’investissement, que l’ANIT appelait de tous ses vœux, ne verrait le jour qu’en 2015, et ce dans le cadre de la Charte de l'investissement. Donc à confirmer.

Et la création du Fonds de garantie n’est qu’en cours d’études. Pour le budget de l’ONMT, aucun nouvel engagement. La modestie de cette "moisson" est le signe d’une perte de leadership!

-Mais la prime d’investissement ne serait que de 24 milliards de DH... Est-elle suffisante, à votre avis ?

Je n'en connais pas le montant. Elle est destinée à l'animation et aux régions moins matures. Elle est nécessaire et souhaitable. Pas suffisante.

Comme a dit Mohamed Boussaid, ce n’est pas le "financement qui fait le projet", mais l'inverse.

-Avez-vous été associés à l’élaboration du programme ?

Oui, mais l’évènement n’a été annoncé que fin juin. La préparation des Assises de la Vision 2010 se faisait six mois, voire un an, à l’avance.

Et, à côté des Assises nationales, on organisait des Assises internationales pour les investisseurs étrangers. Une matinée, avec seulement deux ateliers, n’est pas suffisante pour réunir opérateurs nationaux et internationaux.

Le débat et les arbitrages doivent avoir lieu en amont, et non pendant les assises pendant lesquelles nous avons assisté à des débats de qualité par des intervenants de haut niveau. Dès lors, les annonces sont plutôt modestes eu égard aux attentes.

D’autre part, les chiffres présentés sont réels mais incomplets. On a choisi de ne parler que des arrivées et des nuitées, évitant d’évoquer l’évolution des recettes et des taux d'occupation.

Je ne jette la pierre à personne, mais il est urgent et vital de compléter les tableaux de bord de l'Observatoire du tourisme et les enrichir.

-Le plan Azur, qui souffre de grands problèmes de financement, aurait besoin de 150 milliards de DH pour se redresser. Faut-il alors accorder la priorité à une ou deux stations?

Je plaide que le débat ait lieu. Faut-il le maintenir en l'état ou le remettre à plat?

Là, on est assis entre deux chaises: on veut maintenir le Plan Azur tel que conçu initialement alors qu’on n’arrive pas à drainer les financements nécessaires. Il fallait venir aux assises avec une décision, un modèle.

L'urgence est à un débat qui lie diagnostic et stratégie: les deux étant intimement liés.  

-Qu’en est-il de la gouvernance, un des thèmes principaux des dernières Assises ?

Les panélistes n'ont pas parlé de la Haute autorité du tourisme, des Agences de développements touristiques (appelées à succéder aux CRT, ndlr) et des Conseils régionaux du tourisme (CRT). Le Gouvernement évoque des contraintes budgétaires et du nombre élevé des instances déjà existantes, mais il faut clarifier la situation.

Il faut soit maintenir le projet des ADT, soit les enterrer et formaliser un avenant à la V2020 et consolider les CRT.

-Quelles sont les principales revendications de l’ANIT ?

Il faut d’abord réduire le taux de TVA sur les équipements touristiques pour le fixer à 10% au lieu de 20 et prolonger, de 24 à 36 mois, la durée d’exemption de la TVA sur l’achat des produits locaux lors de la phase d’investissement. Et, cela va de soi, activer la prime à l’investissement.

Nous avons établi une liste volontairement sélective et réaliste pour la prochaine Loi de Finances 2015.

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