Première causerie religieuse du Ramadan sur le thème de la solidarité

Ouverture jeudi 18 juin des traditionnelles causeries religieuses du mois de ramadan. Comme toujours, le choix du sujet n’est pas anodin, mais bien symbolique.  

Première causerie religieuse du Ramadan sur le thème de la solidarité

Le 19 juin 2015 à 12h19

Modifié 19 juin 2015 à 12h19

Ouverture jeudi 18 juin des traditionnelles causeries religieuses du mois de ramadan. Comme toujours, le choix du sujet n’est pas anodin, mais bien symbolique.  

Cette causerie, présidée par le Souverain, a été animée par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sur le thème : ''Abou Al-Abbas Assabti et sa doctrine en matière de solidarité et d'unicité'', s'inspirant du Saint Coran: ''Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité. Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l'Homme s'en est chargé, car il est très injuste envers lui-même et très ignorant ''.

Abou Al-Abbas Sebti est une figure atypique des oulémas du Maroc. Il a vécu au 12e siècle, essentiellement à Marrakech, où il fait partie des sept saints de la ville (sabaatou rijal). Atypique, il l’était, aussi bien par ses attitudes que pour sa doctrine en matière de solidarité. Il estimait que la générosité, la solidarité, doivent être un pilier de la pratique religieuse.

Le conférencier a entamé sa causerie en fournissant quelques éléments de biographie sur Abou Al-Abbas, qui est Ahmed Ben Jaafar Khazraj, né à Sebta en 524, avant d'élire domicile à Marrakech, où il va rendre l'âme en 601, soulignant qu'Abou Al-Abbas a été fasciné par cette ville, alors que son sort n'était pas encore déterminé.

Il a ajouté qu'Abou Al-Abbas a eu le privilège de vivre sous le règne de quatre califes que sont Abdelmoumen, Youssef, Yaacoub Mansour et Nasser, précisant que son séjour à Marrakech a coïncidé avec les années fastes de la civilisation marocaine durant cette époque, laquelle a vu la succession dans cette ville de grands philosophes, écrivains, médecins et hommes politiques du Maghreb et de l'Andalousie et où se décida le sort d'une grande partie du sud de la Méditerranée et de son flanc nord-ouest.

Le conférencier a expliqué que la doctrine d'Abou Al-Abbas en matière de solidarité repose sur l'aide aux étudiants qui viennent à Marrakech en quête d'apprentissage de la science.

Abou Al-Abbas deviendra célèbre en sillonnant les souks et les places publiques, pour inviter les hommes à faire l'aumône, conformément aux recommandations du Coran et des hadiths du prophète. C'est la doctrine d'Abou Al-Abbas en matière de solidarité: prendre l'argent des uns pour le distribuer aux autres, qui sont dans le besoin, a-t-il expliqué.

Parallèlement à cette expérience sur le terrain, a-t-il poursuivi, Abou Al-Abbas s'évertua à développer sa doctrine sur la solidarité en insistant sur les versets coraniques qui recommandent la charité et la bienfaisance.

Toutefois, cette doctrine basée sur la bienfaisance et la solidarité envers les pauvres avait, dans l'esprit d'Abou El Abbas, un lien intrinsèque avec le principe cardinal de l'unicité de Dieu, qui est l'un des piliers de la croyance dans la religion musulmane.

Le conférencier a abordé les cinq lectures de la doctrine d'Abou El Abbas: religieuse, soufie, politique, sociale et philosophique.

Sur le plan religieux, Abou El Abbas considère que la bienfaisance et la charité arrivent en premier lieu des actes de croyance que doit entreprendre un musulman.

Concernant la deuxième lecture soufie, a-t-il relevé, il a côtoyé de grands noms du soufisme, sans pour autant devenir l'adepte d'aucun maître, a-t-il dit, ajoutant que son comportement, son amour pour le bien et sa pensée en font toutefois l'un des grands penseurs du soufisme.

M. Toufiq a ajouté qu'Abou El Abbas Sebti a vécu durant l'ère des Almohades, marquée par les suspicions politiques nourries à l'égard des chioukhs, en dépit de l'émergence d'une élite de penseurs qui n'interféraient pas dans les affaires politiques de l'État, en concentrant leurs discours sur l'éducation religieuse.

Dans sa lecture sociale de la doctrine d'Abou El Abbas, le conférencier a indiqué que tout système social se définit à l'aune de la place accordée à l'argent, sachant que l'islam autorise la quête de l'argent provenant de source légale, protège la propriété et encourage l'initiative.

Comme de coutume, des invités prestigieux venus du monde musulman étaient présents, dont Majdi Haj Ibrahim, professeur des sciences de la traduction du Coran à la Faculté islamique de Malaisie, Hadi Naim Omar, membre du Conseil islamique supérieur des affaires islamiques du Tchad, Sheikh Rafi Taha Al-Rifai, grand mufti d'Irak et professeur universitaire à Souleymanieh, Mouhamed Al Mamoun Fadel Mbacki, prédicateur et maître de la Tarika Mouridia au Sénégal, Mohamed Zine El Hadi Al Haj Ali, doyen de la Faculté de la daawa islamique et membre de l'instance des Oulémas au Soudan, Mohamed Ben Mustapha Falsen, chercheur en métaphysique en France, Ahmad Chafaï, vice-président du Conseil islamique du Niger, Ismail Ousni Oussa, président du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Gabon et Thiernou Drami, président du Conseil supérieur des affaires islamiques de Gambie.

À la fin de cette causerie religieuse, le ministre des Habous et des Affaires islamiques a présenté au Roi un exemplaire unique du saint coran, en ce sens que sa transcription s'est faite par des femmes.

 

 

La commission scientifique de la Fondation Mohammed VI pour l'édition du Saint Coran a reconnu le mérite de l'œuvre des copistes femmes dans sa conformité avec le Coran Mohammadi.

Ce coran a été transcrit par des femmes qui ont bénéficié du programme d'alphabétisation dans les mosquées au titre de l'année 2014/2015. La transcription a été réalisée par un contingent de 75.000 femmes parmi celles admises à ce programme, à raison d'un mot transcrit par chacune de ces copistes, sachant que le Saint Coran comprend quelque 77.000 mots.

L'exemplaire présenté au Roi se distingue par une couverture richement décorée de motifs stylisés, donnant la mesure du talent de ces femmes copistes, à commencer par le titre ''Saint Coran'' et l'enluminure confectionnée en vert et rouge vif.

Les pages intérieures ont été ornementées de motifs floraux et autres, inspirés de l'art de la broderie marocaine, spécifiquement confectionnés pour cet exemplaire.

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