Sur les 6 membres élus au conseil, quatre ont voté pour le candidat du PJD et deux pour le candidat du PAM.

En effet, c’est ce lundi 14 septembre que s’est tenue la première assemblée élective du bureau du conseil de la région de Casablanca-Settat. Les 75 élus étaient tous présents pour élire le président.

Sans aucune surprise, Mustapha Bakoury passe haut la main avec 40 voix pour lui et 34 pour son rival Abdessamad Haikar, le secrétaire régionale du parti de la lampe.  

Si l’élection de Bakoury n’était pas une surprise, le comportement du RNI l’était à plus d’un titre. Au moment du vote pour le candidat du PJD, quatre Rnistes ont levé la main et deux autres se sont abstenus. Moncef Belkhayat et Ilham Berdai sont restés de marbre, provocant un tollé chez le public présent, visiblement composé de sympathisants du PJD.

Sans gène, Moncef Belkhayat affrontait ses détracteurs avec un regard moqueur et résigné. Pour lui, «il est inadmissible que le président de la région soit un professeur en théologie», déclare-t-il à Médias24.

En réalité, le mal est plus profond que cela. Selon des informations recueillies auprès de plusieurs membres du bureau politique du RNI, le parti devait s’aligner sur le vote du PJD.

Le deal avec le parti de Benkirane portait sur l’obtention de 3 vice-présidences au conseil de la ville dont l’assemblée élective se tient mardi 15 septembre et la présidence de trois communes à Casablanca dont celle d’Anfa.

En contrepartie, les six sièges que compte le RNI au sein du conseil régional devaient soutenir le candidat du PJD.

Tard dans la soirée du dimanche, le parti fait volteface. Salaheddine Mezouar a donné ses instructions pour que les voix soient attribuées au candidat du PAM.

 Pour justifier ce changement de cap, la garde rapprochée de Mezouar, dont Moncef Belkhayat fait partie, avance la théorie du complot: le coordinateur du parti à Casablanca aurait, selon cette version, pris l’initiative de négocier avec le PJD sans l’accord du RNI.

Faux, rétorque l’autre clan mené par Hassan Benomar qui soutient dur comme fer que le président était au fait de ce deal et l’a même béni en signant les accréditations des candidatures à la présidence des communes promises au RNI.

La pression du PAM a été plus forte et le RNI s’est présenté au conseil de la région en rangs dispersés, prenant ainsi le risque de perdre ses chances de figurer parmi l’équipe dirigeante de la région et peut–être même parmi celle du conseil la ville dont le sort se décide ce mardi.

En revanche, le parti de l’Istiqlal qui a promis une fronde contre le PAM a fait preuve de discipline en votant pour Bakoury au même titre que les élus de l’USFP. La seule abstention enregistrée est à mettre à l’actif de l’Union constitutionnelle.

Voici par ailleurs la composition du bureau du conseil de la région Casablanca-Settat:

Président: Mustapha Bakoury (PAM)

Secrétaire général: Bouchaib Ammar (PAM)

1er vice président: Fouad Kadiri (PI)

2VP: Mohamed Joudar (UC)

3VP: Abdelhamid Jmahri (USFP)

4VP: Moncef Belkhayat (RNI)

5VP: Othmane Tarmoniya (PI)

6VP: Souad Walhane (UC)

7VP: Abdelaziz Lechraf (USFP)

8VP: Souad Hifdi (PI)